Histoire du golf français, par Philippe Palli

Yves Botcazou (1881-1953) : l’incroyable histoire du pro manchot de La Boulie

8 mars 2021

 » Il faudrait avoir quatre bras pour pouvoir faire quelque chose de bien  » avait lancé un jour Arnaud Massy. Sur la Lune certainement ! Sur Terre, avec un seul bras, Yves Botcazou, le « pro manchot » de la Boulie comme il sera appelé plus tard, va manier la canne hickory avec élégance, avec précision et avec panache en fonction de ses possibilités.  

Une chronique de Philippe Palli

Il participera même à l’Open britannique

Devenu en 1911, professeur adjoint de Louis Tellier à la Boulie, Yves va se mesurer aux meilleurs professionnels français et étrangers de la discipline pendant plus de vingt ans. En 1914, il participe même à l’Open Britannique. Bien que son drive soit d’une bonne distance, il est tout de même plus court que les autres joueurs pros. Par contre, il excelle au jeu court et son putting peut être redoutable. Seul un mauvais lie dans un bunker est sa bête noire. Pendant la guerre, Yves va rester à la Boulie.

Durant cette période, il met au golf son fils aîné Raymond. Extrêmement doué, Botcazou fils va poursuivre sa formation en Angleterre et, en 1923, âgé tout juste de 17 ans, il va remporter le titre de Champion de France Pro à Saint Germain.

Un terrible accident du travail lui fait perdre son bras gauche

Mais revenons en arrière pour raconter l’histoire incroyable de ce pro manchot.
Yves Marie Botcazou est né près de Versailles, le 3 janvier 1881, exactement à Les Loges-en-Josas. Ses parents, Yves Marie et Annette Marie née Le Moigne, sont originaires de Bourbriac dans le département des Côtes-d’Armor anciennement appelé les Côtes-du-Nord.

À 14 ans, alors qu’Yves est apprenti-boulanger, un accident de travail va lui causer l’amputation de son bras gauche. Contraint d’abandonner le métier, il devient journalier comme son père.

En 1901, le hasard fait que le golf de Paris ouvre à proximité de la maison familiale. Intéressé par le fait de pouvoir y travailler, Yves, tout juste âgé de 20 ans, se présente au golf de la Boulie.

 

Ses premières années de golfeur

Yves découvre le jeu de golf en faisant le cadet. Et pour y jouer, c’est comme à Biarritz !

Les cadets versaillais vont créer leur parcours « privé ». Il était à la sablière sur la route du golf comme le raconte Gustave Golias pour le magazine Le Golf en 1927. « Je débute d’abord comme caddie en 1905 à la Boulie….. Il y avait Yves Botcazou, le fameux one-arm… Avec des bouts de bois recourbés, coupés dans le bois des Gonards tout proche, nous passions notre journée à jouer dans la sablière…. Nous avions en bas un green en terre battue et un autre en haut, également en terre… Il y avait des matches avec éliminatoires : chacun mettait un sou et le gagnant ramassait l’enjeu. Voilà des matches où les règles étaient respectées, sinon la bataille était inévitable. « 

Par la suite, les meilleurs participaient à la compétition des cadets. Celle-ci fut mise en place à la Boulie dès 1902. Le premier gagnait un costume complet et le second une paire de brodequins offerts par Pierre Deschamps, le président du Club.

Puis avec le temps, les plus assidus, les plus doués devenaient des cadets-joueurs.

 

Rencontre internationale des « one arm »

En 1908, Mr James C Parrish, vice-président d’honneur du club de La Boulie, se propose d’organiser une épreuve entre Yves et les meilleurs joueurs « one arm » d’Angleterre.

Le Figaro du 11 mai 1908 annonce  » ….les Anglais ont applaudi à l’idée mise en avant par James C Parrish… ». Horace Hutchinson le célèbre champion amateur, se propose de sélectionner les joueurs d’outre-Manche. Concernant leurs frais de séjours et de déplacement, ils sont pris en charge par le Golf de Paris.

Doté en argent de 375 francs pour le vainqueur et de 125 francs pour le second, le tournoi sur 36 trous se déroule le jeudi 25 juin deux jours avant l’Open de France.

Le compte rendu de l’épreuve apparaît dans Le Figaro du 29 juin, « … Un match très intéressant et d’un nouveau genre avait été organisé par…..pour comparer l’habilité du joueur manchot de La Boulie avec les plus célèbres manchots d’Angleterre…..Le Français a été facilement vainqueur avec 12 coups d’avance sur Scott le meilleur joueur d’Outre-Manche ».

Parmi les autres participants britanniques, John Haskins. Originaire d’Hoylake, l’Anglais se rend aux USA fin août pour se mesurer aux golfeurs « one arm » américains. Plusieurs quotidiens d’Outre-Atlantique annoncent sa venue et, quelques lignes sont consacrées à Yves Botcazou, le seul joueur « one arm » d’Europe que le Britannique n’a pu battre. Lors de la rencontre organisée au Golf de Paris, Botcazou avait réalisé un score sur 36 trous de 180 et Haskins un total de 199.
 Comme beaucoup de golfeurs, l’Anglais possède aussi une pointe d’orgueil. Il signale au passage, que son meilleur score à Hoylake était de 78.

Pour info, sachez que, depuis 1971, il existe aux USA un Haskins Award. Ce prix récompense le meilleur golfeur universitaire des États-Unis. Il est en mémoire de Fred Haskins, le jeune frère de John Haskins. Golfer pro, Fred avait émigré aux USA dans les années 1920.

1911, le pro « manchot » participe à son premier Open de France

Dans l’acte de naissance de son fils Raymond, né le 15 février 1906, Yves exerce le métier de journalier. ….. Alors qu’en mai 1911, sur l’acte de naissance de son autre fils Maurice, il est mentionné qu’Yves Botcazou exerce le métier de professeur de golf. C’est au départ du maître basque, Arnaud Massy, que Botcazou est engagé par Pierre Deschamps comme professeur adjoint de Louis Tellier, lui-même devenu, professeur en titre.

À l’époque, pas d’examen. La principale école de formation professionnelle était celle des cadets. Arnaud Massy, pro du Club de 1905 à 1910 donnait certainement quelques conseils techniques et de jeu aux cadets les plus motivés. Dur envers lui et exigeant avec les autres, l’ambition et la force mentale de Botcazou devaient bien lui plaire.

Au lendemain de la naissance de son fils Maurice, Yves participe à la Boulie au 1er Championnat National Pro. Après la première journée, ses scores de 85 et 82 pour un total de 167, ne lui permettent pas de figurer parmi les 4 qualifiés pour jouer les 36 trous du lendemain. À titre de comparaison, Arnaud Massy avait réalisé deux scores de 73. Louis Tellier était second avec un total de 153, Eugène Lafitte était troisième avec 155 et le dernier qualifié était Jean Gassiat avec 157.

Quelques semaines plus tard Yves participe à son 1er Open de France. C’est par un temps estival et des fairways un peu secs, que 32 joueurs dont le champion en titre James Braid, les britanniques John H Taylor, Ted Ray… et Harry Vardon qui vient de gagner son 5ème British Open, vont arpenter le parcours de la Boulie. Parmi les autres français, Arnaud Massy, Louis Tellier, Eugène Lafitte, Jean Gassiat et Gustave Golias le deuxième adjoint de Tellier. Trois joueurs amateurs complètent le champ, Allen Mac Beth, G.R Mackay et John Mellor.

Après sa défaite en play off du British Open, Massy remporte avec panache son 3ème Open de France. Il devance Ted Ray de 7 coups en réalisant un score total de 284 coups. Score sur 4 tours considéré à l’époque par les spécialistes comme une performance sans précédent sur les golfs du monde entier.

Yves Botcazou a été à mon avis très méritant, avec un score total de 327 soit une moyenne de 82 par tour, il termine à la 30ème place.

Avec Massy à l’Open  en 1914

C’est accompagné par Arnaud Massy qu’Yves se rend à l’Open Britannique. Mais auparavant, les deux compères passent par North Berwick, la Biarritz du Nord où, une partie de préparation va se dérouler au Golf-Club de la ville. Ce sera un 72 pour le Maître et un 84 pour le Versaillais. Prêts pour l’Open, les deux pros français se rendre à Prestwick.

La participation et la prestation d’Yves Botcazou, n’ont pas échappé à l’œil expert de Bernard Darwin. Auteur de nombreux livres sur le Golf, le petit fils du célèbre naturaliste Charles Darwin est aussi le correspondant du magazine Golf Illustrated.

Il regrette qu’Yves Botcazou n’ait pu se qualifier pour la phase finale. Son score s’est certes amélioré au deuxième tour mais son premier parcours en 86 lui avait donné trop de retard.

Sa longueur de balle est certes plus courte que celle de ses collègues mais ses coups peuvent être tout aussi remarquablement joués, souligne Bernard Darwin. Il écrit également qu’Yves est d’une incroyable habilité au jeu d’approche et au putting. Sa bête noire est un mauvais lie, surtout dans un bunker.

À la Boulie pendant la Grande Guerre

Suite au départ pour les USA de Louis Tellier, professeur en titre du golf de Paris, Arnaud Massy est contacté par Pierre Deschamps afin d’assurer un intérim de professeur en titre durant le printemps.

À la déclaration de guerre, le 3 août 1914, Yves Botcazou n’est pas mobilisé. De ce fait, il se retrouve être le pro en titre de la Boulie.

Le 11 novembre 1918, l’armistice est signé. Marius Cavalo, Gustave Golias, Raymond Gommier et René Golias seront démobilisés progressivement et retrouveront leur poste de professeur au golf de la Boulie.

Yves Botcazou fait une brillante tournée aux USA en 1919

Avec en titre,  » BOTCAZOU, LE GOLFER MANCHOT », la revue  » La Vie au Grand Air » du 20 décembre 1919 retrace la brillante tournée américaine que vécut le pro français.

Elle débuta par le New Jersey puis le Massachussetts et s’était terminée dans les Montagnes Blanches du New Hampshire.

Ayant embarqué au Havre le 31 mai à bord du paquebot La Savoie, Yves arrive le 9 juin à New York où, il est pris en charge par son hôte, Mr Harvey D Gibson, président de la Liberty National Bank.

Pendant la guerre, le banquier était directeur général de la Croix Rouge américaine à Washington. Membre du Comité de guerre de cette organisation, il avait été nommé Commissaire pour la France. En juin 1918, lors de son séjour à Paris, le lieutenant-colonel Harvey D Gibson s’était rendu à la Boulie. Était-il venu pour y jouer ou pour visiter l’Hôpital Auxiliaire N°83 du golf-club de Paris ? Créé au sein du Club-House par Pierre Deschamps, le président du golf, vingt lits avaient été mis à la disposition de la Croix Rouge. De plus, le site, particulièrement riant, est très propice aux convalescences, permettait aux victimes de guerre de s’y reposer et par la même, de s’y amuser. Penser qu’ils aient pu avoir un apprentissage au golf par Yves Botcazou est tout à fait envisageable. Le magazine, La Vie au Grand Air du 20 juin 1920, fait savoir que pendant la guerre, Yves a été très actif pour le golf de la Boulie : « …il y a rendu les plus grands services par son expérience et son intelligence du sport où il a réussi à devenir un bon joueur scratch à force d’énergie et de volonté, quoique n’ayant commencé à s’y entrainer qu’à l’âge de vingt ans passé ; ses qualités de joueur et de professeur ont tellement frappé les amateurs américains venus pendant la guerre qu’il fut invité l’année passée par l’un deux. »

 

 

Lors de son séjour US, Yves Botcazou retrouve Louis Tellier

Au programme, une série d’exhibitions contre le « one arm » américain, Louis Martucci. Un colosse de 119 kilos, caddy-master de l’Essex County Club, capable parait-il de driver à près de 300 yards.

À chaque rencontre, c’est le même scénario. Face au géant, Yves Botcazou joue son jeu, avec science et stratégie. En confiance sur la qualité de son jeu court, il remporte son premier match avec deux scores de 79.

Durant son séjour, il retrouve son ami Louis Tellier à Boston.
Vingt ans plus tôt, aucun des deux n’avait encore entendu parler de golf. Quel chemin parcouru par les deux amis depuis leur premier jour au golf de Paris-la Boulie ! Deux anciens cadets qui se retrouvent aux USA pour jouer ensemble et gagner leur match contre une équipe composée de l’américano-écossais Charles « Chay » Burgess et Jesse P Guilford.

Guilford, est un des meilleurs joueurs amateurs du Massachussetts et, du genre à taper dans la balle ! Surnommé  » Siege Gun » pour la qualité de ses longs drive, il va gagner l’US Amateur en 1921. Durant son séjour, Yves ne cessera pas d’étonner et remportera pratiquement tous ses matchs à l’exception de 2.

Ce n’est pas un hasard si ce sont ces joueurs que Botcazou a aussi rencontrés avec Tellier. Dès l’entrée en guerre des États-Unis, Louis Tellier et les deux brillants élèves de Chay Burgess, Francis Ouimet et Jesse P Guilford, ont participé à des exhibitions afin de récolter des fonds en faveur de la Croix Rouge. Ces fonds, envoyés en Europe, servaient essentiellement à l’achat d’ambulances.

 

Membre de la PGA France                                                                                        

En octobre 1925, Yves Botcazou devient membre de l ‘Association des Professeurs de Golf de France qui vient de se constituer. Actuellement nommée PGA France, Louis Ghintran, pro à Compiègne, en avait été le 1er président.

Le Maître du chipping

Expert en chipping, il va encore le démontrer en 1926, au 1er Salon du Golf qui est organisé aux Galeries Lafayette. Sous la direction de Jean Gassiat, Yves et d’autres professionnels se chargent d’initier au golf le Tout-Paris durant la semaine.

Afin d’agrémenter les journées, des jeux sont mis en place dont un concours au panier pour les professionnels. Yves remporte ce concours de mashie-shot.

Le magazine Le Golf N°25 du 1er juin 1926 :  » Le concours au panier fut suivi avec curiosité et intérêt par le nombreux public entourant le panier. M. Botcazou  a fait preuve d’une précision merveilleuse qui a fort impressionné les assistants : au premier essai, il a mis 3 balles sur 6 en plein panier « .  

Un 79 à l’Open de France 1926

En juillet, à l’occasion de l’Open de France qui se joue à Saint Cloud, Yves réalise, un 79 lors du 3ème parcours. C’est un de ses meilleurs scores sur 18 trous lors d’une grande épreuve internationale. Sa place de 35ème à l’issue du tournoi démontre aussi qu’à 45 ans, son niveau de jeu correspond à peu près à celui de nos meilleurs amateurs de l’époque.
Louis de Montgomery et Jacques Castel terminent respectueusement 23ème et 28ème alors qu’André Vagliano, double champion de France et champion International de France 1925, abandonne l’après-midi du premier jour après un score de 82 dans la matinée. Quant à André Gobert, qui avait été le finaliste de l’International de France Amateurs 1925, il termine à la 36ème place juste après Yves.

Ses dernières années de golf

Yves continue à jouer en compétition jusqu’en 1934 au moins. Il participe à Ozoir-la-Ferrière à l’American Country Club Championship. Il y retrouve, son fils Maurice qui est pro à St Cloud, Aubrey Boomer, René Golias, Marcel Dallemagne… mais aussi Geneviève Le Derff, la 1ère joueuse pro au monde à avoir participé à un tournoi avec ses homologues masculins. Il l’avait rencontrée pour la première fois en 1928, lors du meeting annuel de Fourqueux qu’il avait également joué.

Durant les années 1930, il fait la saison d’été à Vittel avec son ami Gustave Golias, le pro attitré. Quelques concours de chipping ont lieu avec Roger, le fils de Gustave. En admiration, le jeune Golias en profite pour observer la technique singulière du fameux « manchot ».

Yves restera à la Boulie jusqu’à la deuxième guerre. Durant celle-ci, le golf de Paris- la Boulie ferme. Repris en 1950 par le Racing Club de France, le parcours est remis en état et, il ouvre en mai 1952.

Retiré du milieu du golf, Yves décède à Péronne, dans la Somme, le 18 novembre 1953, à l’âge de 72 ans.

De son union avec Amélie Françoise Gauglin en 1904, Yves Botcazou avait eu deux fils professionnels de golf. Raymond né en 1906 et Maurice en 1911 avaient débuté au golf avec leur père, dès leur plus jeune âge.

 

Maurice Botcazou, 1911-1989

Maurice a commencé son apprentissage de pro en 1926, lors du meeting annuel de Fourqueux, tout comme Marcel Philippon, Firmin Cavalo Jr, Paul Gasch…( Trois futurs vainqueurs de tournois).

Moins brillant que son frère Raymond, Maurice obtiendra de bons résultats durant sa carrière. Celle-ci sera consacrée plus à l’enseignement en club qu’à la compétition.

Raymond Botcazou, 1906-1926

Enfant, il découvre le golf grâce à son père. En 1920, lors de l’Open de France, Abe Mitchell venu jouer le tournoi le remarque tout comme l’américain Harry B Martin venu à Paris pour couvrir l’Open de France. Dessinateur, écrivain et journaliste du golf, Harry B Martin est aussi, un des membres fondateurs de l’USPGA. Raymond, lui rappelle beaucoup Bobby Jones à 14 ans.

« Dès que je l’ai vu se servir d’un club, je n’ai pu m’empêcher de me rappeler Bobby que je vis jouer dans un premier tournoi international à Merrion en 1916. Il n’avait alors que 14 ans comme Botcazou…..Je ne dirai pas que Botcazou est aussi bon que Bobby l’était à Merrion, car celui-ci était vraiment merveilleux ; mais Botcazou a des aptitudes considérables et j’espère bien le voir s’imposer un jour. » American Golfer, décembre 1920.

En formation chez Abe Mitchell

Avec l’accord d’Yves, Abe Michell prend la relève pour la formation au métier de golfer-pro de Raymond.

Il l’emmène chez lui à North Foreland dans le comté du Kent. Les frais du jeune prodige français sont pris en charge par Lord Northcliffe, patron de presse britannique.

Dans le quotidien Le Matin du 21 décembre 1921, on peut lire dans la rubrique « Dernières Nouvelles Sportives » : Le champion d’Angleterre est battu par un jeune français de 16 ans.

Avec un score de 68 réalisé par un temps bien venté, Raymond Botcazou remporte à Westgate-on- Sea, un tournoi réunissant les pros du comté du Kent dont Abe Mitchell (1887-1947) fait partie. L’Anglais qui avait terminé en 1920, 3ème à l’Open de France et 4ème du British,  n’a pu faire mieux que 75.

Le stage anglais terminé, Raymond retrouve la Boulie

Devenu parfaitement bilingue, la réparation et le montage des clubs n’ont maintenant plus de secret pour Raymond mais, c’est surtout à l’occasion de l’inauguration du parcours bis du Golf de Paris (9 trous d’une distance totale d’un peu plus de 2000 mètres), que le jeune prodige va aussi montrer tous les bienfaits de son séjour chez Abe Mitchell en tant que joueur. Il remporte la rencontre interne avec un score de 62 sur 18 trous.  

Gustave Golias finit second avec 67, viennent ensuite Marius Cavalo, René Golias, Yves Botcazou et Albert Desportes.

Raymond Botcazou, Champion National Pro 1923

Deux jours après le décès du président Pierre Deschamps, le golf de Saint Germain maintient son concours international annuel qui sera suivi du Championnat de France Professionnels.

Ce sera un doublé pour le jeune espoir français de 17 ans. Non seulement, il remporte le Championnat de France Pro devant René Golias mais il remporte le concours de St Germain loin devant l’anglais Audrey Boomer, vainqueur de l’Open de France 1921 et 1922.

1924, Un top 10 pour son 1er Open de France

Présent à Hoylake, Raymond joue son premier British Open. Le jeune Champion de France obtient une quarantième place à égalité avec l’américain Gene Sarazen (vainqueur de l’US Open 1922 et de l’US PGA 1922 et 1923). Un peu plus loin dans le classement, un autre français, le Cibourien Jean Alsuguren pro du Golfers Club. Arnaud Massy ayant abandonné au 4ème tour.

Quelques jours plus tard, la plupart des joueurs se retrouvent à la Boulie pour l’Open de France. Parmi les participants, l’américain Walter Hagen. Il vient de remporter son deuxième British. Avec 5 Majeurs à son actif, l’ancien vainqueur de l’Open de France 1920 est un des grands favoris.

Après le 1er tour du matin, le Biarrot Pierre Hirigoyen, pro au golf d’Hendaye, Raymond Botcazou et l’américain Gene Sarazen sont en tête avec un score de 72. A la fin de la 1ère journée, Gene Sarazen est en tête devant Aubrey Boomer. A la 3ème place, Raymond Botcazou et le champion amateur anglais Cyril Tolley (vainqueur du British Amateur 1920).

Après une 18ème place au British Open, Cyril Tolley va remporter l’Open de France devant Walter Hagen. Gene Sarazen explose avec un score de 88 lors du 3ème parcours et termine à la 14ème place. Parmi les français, Eugène Lafitte finit 3ème, Pierre Hirigoyen 7ème, Arnaud Massy 8ème et Raymond Botcazou obtient une belle 10ème place qui laisse espérer de belles et futures victoires à venir.

Raymond Botcazou, ses derniers tournois.

En octobre, Raymond obtient une 3ème place au concours annuel de St Germain, puis enchaîne à Saint Cloud avec le National Pro où il termine à la 10ème place avec des scores en dents de scie. Il finit l’année 1924 avec une victoire en double associé à René Golias au tournoi du golf d’Aubergenville.

Sa santé, fragile depuis tout jeune, s’aggrave d’un coup. Sur ordre du médecin, une cure d’altitude dans le département de l’Ain, lui est prescrite. Malgré les soins préconisés, pendant près de 2 ans, Raymond Botcazou décède au domicile de ses parents quelques jours après le Salon du Golf en mai 1926. Il était âgé de 20 ans.

Philippe Palli

 

 

 

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