
Dernier rendez-vous de la saison régulière du DP World Tour, le Genesis Championship (4 millions de dollars de dotation) est l’ultime chance de sauver son année en intégrant le top 115 de la Race ou en accrochant le top 70, synonyme de playoffs dans les Emirats arabes unis. Les Français Clément Sordet (photo), Tom Vaillant, Jeong weon Ko et Julien Guerrier sont directement concernés par ces deux cas de figure.
L.V.
Il y a un an, presque jour pour jour, Marco Penge sauvait sa « peau » sur le Tour européen en réussissant un dernier birdie salvateur sur le green du 18 du Jack Nicklaus Golf Club d’Incheon, hôte du Genesis Championship. Sa carte immaculée de 67 (-5) permettait ainsi à l’Anglais, débarqué sur le DP World Tour en 2024 via le Challenge Tour (aujourd’hui HotelPlanner Tour), de finir 22e de l’étape sud-coréenne et d’accrocher la 110e place de la Race. Aujourd’hui classé 2e de la Race 2025 grâce à trois succès cette saison, dont le dernier à l’Open d’Espagne le 12 octobre, Marco Penge est assuré d’évoluer sur le PGA Tour en 2026 avec en bonus XXL le droit de jouer le Masters et The Open dans quelques mois.
Tout peut donc aller très vite dans le golf de haut niveau. Et les joueurs présents cette semaine au Woo Jeong Hills de Cheonan ont bien évidemment intégré cette équation dans leur plan de marche. Notamment ceux qui ont dans l’obligation de réaliser une perf’ comme l’on dit pour espérer demeurer dans le top 115 de la Race, condition sine qua non pour conserver ses droits de jeu plein une année supplémentaire.
Clément Sordet, en ballotage défavorable
C’est le cas de Clément Sordet. 114e de la Race mais absent en Corée en raison d’une catégorie de jeu (18) insuffisante pour entrer dans le champ de ce tournoi co-sanctionné avec le Korean Professional Golf Tour, le Français est sous la menace directe de sept joueurs classés juste derrière lui : Adam Scott (115e), Yannik Paul (116e), Aaron Cockerill (117e), Fabrizio Zanotti (118e), Jordan Gumberg (127e), Robin Williams (128e) et Thomas Detry (129e).
Si au moins deux d’entre eux franchissent le cut vendredi à l’issue du 2e tour, le Lyonnais domicilié sur la Côte d’Azur devra se résoudre à passer par les PQ3 des Cartes européennes prévues en Espagne (7-12 novembre). Ses chances (évaluées à… 2 %) de garder sa carte pour 2026 sont donc quasi nulles. Mais on le répète, tout peut arriver au golf !
Antoine Rozner avait montré la voie
L’exemple d’Antoine Rozner est là pour nous le rappeler. 50e de la Race au moment de prendre part au Genesis Championship 2024 – il était encore 65e une semaine plus tôt en Andalousie – le Racingman avait terminé 4e avant d’enchainer admirablement avec une 6e place à Abu Dhabi puis une 3e place à Dubaï lors de la finale, compostant du même coup son ticket pour le PGA Tour 2025.
Classé 94e de la Race avec 562,78 points, Tom Vaillant a assuré sa carte la semaine passée en Inde en prenant la 13e place finale. Pour intégrer le top 70 qui lui donnerait accès à l’Abu Dhabi HSBC Championship (6-9 novembre), l’Azuréen, que nous avons contacté en début de semaine, doit viser selon lui « un top 4 voire un top 5. » Pas simple, mais pas impossible non plus.
A quelle place je dois finir ? Je n’en ai aucune idée. Être comptable quand on est golfeur pro, c’est rarement bénéfique.
Julien Guerrier
Plusieurs autres golfeurs, mieux positionnés que Vaillant à la Race, apparaissent dans cette fameuse bulle. On peut ici citer le vétéran Richard Sterne, 44 ans, classé pour l’instant 69e, Rafa Cabrera Bello (70e), Ashun Wu (74e) mais aussi les deux Tricolores Jeong weon Ko et Julien Guerrier, respectivement 67e et 76e à la Race avant ce décisif rendez-vous coréen.
« Je n’ai pas d’idée là-dessus, je n’y pense pas trop », nous souligne brièvement celui qui a pris la 2e place ex aequo du FedEx Open de France à St-Nom-la-Bretèche le 21 septembre dernier. Le son de cloche est quasiment identique pour Julien Guerrier : « A quelle place je dois finir ? Je n’en ai aucune idée. Je ne regarde pas ça ! Je fais mon max, c’est tout ! Être comptable quand on est golfeur pro, c’est rarement bénéfique. »
Photo : Nathan Cardet / Golf Planète