
Déchaîné, l’Américain Chris Gotterup a martyrisé le parcours de North Berwick au point d’avoir envisagé de rendre une carte magique de 59. Il est seul en tête après le 2e tour du Scottish Open. Rory McIlroy a fait la bonne affaire du jour, Victor Perez a reculé mais il reste au contact des meilleurs avec Antoine Rozner.
La veille, lors du 1er tour, Rory McIlroy avait frôlé la correctionnelle : alors dans le par total, il était en grosse difficulté sur le trou n°15. En rentrant un putt de l’extérieur du green de 6,50m pour sauver le bogey, il s’est réveillé de sa torpeur. Trois birdies sur les trois derniers trous, avec notamment deux putts longue distance sur les 17 et 18, lui avaient permis de bien figurer au classement alors qu’on se demandait une heure plus tôt si le vainqueur extatique du Masters allait vivre une nouvelle semaine bien terne.
Le lendemain matin, le vainqueur du Scottish Open 2023 a poursuivi sur sa lancée. C’est un McIlroy déchaîné qui a attaqué sabre au clair les trous du retour (cinq birdies sur ses sept premiers trous), l’aller pour lui.
La suite a été plus timide avec notamment neuf trous du retour (l’aller) joué dans le par, mais le n°2 mondial s’est parfaitement replacé dans le peloton de tête et il semble vraiment de retour aux affaires. Ça tombe bien à une semaine d’un rendez-vous où le n°2 mondial sera attendu comme un demi Dieu : l’Open britannique chez lui à Portrush…
« Le vent s’est un peu renforcé sur les neuf derniers trous mais j’ai bien négocié les conditions idéales du départ. Je suis déçu d’avoir fait mon unique bogey sur mon avant-dernier trou, mais c’était une bonne partie. On peut dire que je ne suis plus ‘rouillé’ maintenant, mon jeu s’est presque complètement remis en place. Ce tour me permet d’être dans la course et je suis très excité par ce qui m’attend« , a apprécié le Nord-Irlandais.
Mon jeu est presque complètement remis en place. Je suis très excité par le week-end qui m’attend.
Rory McIlroy
En attendant Rory McIlroy, comme tant d’autres, va chasser ce week-end un leader inattendu : Chris Gotterup, l’un des gros frappeur du circuit américain, est en tête du tournoi à -11 après avoir égalé le record du parcours (61, -9 sur ce par 70). Le joueur du Maryland, 25 ans, vainqueur l’an passé du Myrtle Beach Classic, a fait comme s’il connaissait les links comme sa poche. A -9 après 14 trous, il a même pu rêver du mythique 59 mais il a dû se contenter de finir par quatre pars.
« Je n’aime pas me lever si tôt d’habitude (5h10 pour lui), mais j’ai fait tomber assez vite quelques putts. J’espère pouvoir continuer à taper la balle comme ça et à putter de la même manière ce week-end, car cette saison, j’ai eu du mal à boucler un tournoi avec quatre bons tours« , a commenté l’ex-pensionnaire de l’Université de l’Oklahoma.
Trois Anglais et un Suédois sont aux trousses de Gotterup. Le trio des sujets de sa Majesté est composé de Harry Hall, qui n’en finit plus d’épater son monde cette saison (son pire résultat sur ses six derniers tournois est une 24e place), de Marco Penge et de Matt Fitzpatrick, qui a depuis quelques semaines retrouvé des couleurs. Ludvig Åberg lui aussi retrouve de bonnes sensations à l’image de son joli 65. L’odeur de l’Open britannique mais aussi de la Ryder Cup font peut-être leur effet.
Plus loin, Scottie Scheffler a vécu une deuxième journée trop terne sur les greens pour rester près de la tête. Il devra sortir le grand jeu dès le « moving day » pour se mêler à la lutte pour la victoire. Mais il n’est pas complètement décroché à -5 total.
Les Français, eux aussi, sont un peu loin de Gotterup mais toujours dans le coup pour espérer jouer les premiers rôles dans les deux derniers tours. Victor Perez était parti en boulet de canon : trois birdies sur ses trois premiers tours. Leader la veille au soir, il était confortablement en tête du tournoi aux premières heures de ce 2e acte. Mais les choses se sont gâtées avec notamment pas mal de mises en jeu ratées à droite dans le gros rough.
L’Écosse, c’est l’un des plus beaux pays du monde quand il fait beau comme aujourd’hui. Je prends beaucoup de plaisir cette semaine.
Antoine Rozner
Le Tarbais a même du batailler pour sauver quelques pars presque miraculeux, comme sur le par 5 du trou n°3 où il a rentré une longue approche.
Victor Perez recule au-delà du top 10 avec une carte dans le par. Il a été rejoint à -6 par Antoine Rozner, auteur d’un deuxième 67 d’affilée. Le Racingman est très performant avec son jeu de fers et plutôt à l’aise sur les greens.
« Dans l’ensemble je suis très content de mon jeu, a jugé le ‘rookie’ du PGA Tour. Je tape bien la balle, j’ai la bonne roule sur les greens. On est pour le moment gâtés par la météo. L’Écosse avec ce temps, c’est l’un des plus beaux pays du monde. Je prends beaucoup de plaisir jusqu’à présent. »
Couvra et Langasque braves dans le vent de l’après-midi
Il faut descendre un peu plus loin dans le classement pour trouver les autres Français qui ont franchi le cut. Aux côtés de deux ténors du PGA Tour, Collin Morikawa et Ludvig Åberg, Martin Couvra a été brave malgré les conditions plus difficiles de l’après-midi. Le vent s’est renforcé, mais il a vaincu le parcours du Renaissance Club avec un jeu de fers aiguisé. Pour sa première participation dans cet Open d’Écosse, le jeune Français épate.
Lui aussi face au vent renforcé de cette fin de journée, Romain Langasque a été solide pour franchir le cut. Ça passe aussi in extremis pour Ugo Coussaud. Malgré une superbe réaction (-4), Julien Guerrier passe à la trappe, tout comme Matthieu Pavon qui a trébuché sur son dernier trou du jour, David Ravetto, Frédéric Lacroix et Adrien Saddier.
La principale victimes de marque du cut est Collin Morikawa. Le tenant du titre Robert MacIntyre est passé par un trou de souris, tout comme Justin Thomas.
Le leaderboard
Photo Christian Petersen / GETTY IMAGES EUROPE / Getty Images via AFP