
Ils représentent à eux deux l’excellence du golf Français amateur et seront à la tête de l’équipe européenne junior de Ryder Cup cette semaine à New York. A 17 et 18 ans, Hugo Le Goff (photo, 56e mondial amateur) et Sara Brentcheneff (38e) sont promis à un grand avenir, l’occasion pour eux de le prouver cette semaine en ouverture de la biennale la plus attendue du monde du golf. Golf Planète les a rencontrés avant le premier très gros rendez-vous de leur jeune carrière. Entretien.
GOLF PLANETE : Vous allez disputer le tournoi le plus important de votre jeune carrière, dans une atmosphère jamais connue pour vous encore auparavant. Qu’est ce que la Ryder Cup représente pour vous ?
Hugo LE GOFF : « C’est un rêve et un grand honneur de faire partie de cette équipe. Je suis très heureux de pouvoir défier la meilleure nation de golf de tous les temps. La Ryder Cup, c’est le graal, quelque chose de mythique et j’ai hâte d’en faire partie.
Sara BRENTCHENEFF : « En tant que joueuse, pour moi le rêve c’est de jouer la Solheim Cup ! La Ryder, c’est quelque chose d’énorme mais surtout pour les garçons. Malgré tout, je suis consciente de la chance de pouvoir faire partie de cette Ryder Cup Junior et c’est une immense opportunité pour ma carrière.
G.P. : Quand vous avez reçu le coup de fil du capitaine, l’Ecossais Stephen Gallacher, pour vous annoncer votre sélection ?Que s’est-il passé dans votre esprit ?
S. B. : Pour être honnête, je faisais la sieste et quand j’ai vu un numéro britannique s’afficher, je n’ai pas répondu tout de suite. J’ai décroché au deuxième appel, et je n’ai pas réalisé quand il me l’a annoncé. C’est seulement après que j’ai compris que c’était une chance incroyable.
H. L. G. : Je m’y attendais un peu pour être honnête. Depuis le début des qualifications, j’étais dans les trois premiers. Donc j’étais quasiment sûr d’y être. Mais quand j’ai discuté avec Stephen et qu’il m’a dit qu’il comptait sur moi, c’était un moment spécial.
La Ryder Cup, c’est le graal.
Hugo Le Goff
G.P. : Quand on voit les noms qui ont déjà participé à la Ryder Cup Junior par le passé, McIlroy, Scheffler, les frères Højgaard, Rose Zhang, Lexi Thompson… Est-ce qu’on se dit qu’on a fait une grosse partie du travail pour avoir une belle carrière ?
H. L. G. : C’est une super étape de franchie. J’avais pu voir aussi Akshay Bhatia à Paris en 2018 lors de la Ryder Cup au Golf National, et voir où il est aujourd’hui, ça donne des idées. Mais il reste encore beaucoup de travail à accomplir. On avance dans le bon sens, c’est important, mais ce n’est clairement pas un fin en soi.
S. B. : Mettre son nom à côté de tous ceux-là, ça veut dire forcément quelque chose. Mais ce n’est pas tout ce que je veux pour ma carrière. Mes objectifs sont bien plus importants que cela, même si c’est un bel indice pour la suite.
G.P. : Vous allez en plus de tout cela, jouer avec vos amis, six Français au total et Lev Grinberg, aussi membre du centre de performance. Qu’est-ce que cela veut dire pour vous ?
S.B. : On se connait tous très bien, on se fréquente régulièrement dans les rassemblements en équipe de France et ça va ressembler un peu à ça aussi. Je suis très proche de ma « pote » Alice Kong, j’ai hâte de jouer avec elle. En revanche, je n’ai jamais joué avec les garçons, on verra ce que ça donne.
H. L. G. : C’est l’accomplissement d’une très belle année réussie pour tout le monde. On est tous les jours ensemble et jouer au côté de ses amis une telle compétition, ça rajoute une saveur particulière. J’ai déjà joué avec tout le monde donc je n’ai pas de préférence. J’ai discuté avec Lev parce qu’il a déjà joué à Rome il y a deux ans, et ça donne envie de battre à nouveau cette équipe américaine (Ndlr, victoire 20.5 à 9.5 des européens en 2023).
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G.P. : Les deux premiers jours se feront sur le parcours voisin de Nassau avant de jouer le dernier jour, jeudi, à Bethpage. Jouer le vrai parcours version Ryder, c’est un immense défi…
S. B. : Nous les filles, on ne va même pas sortir du rough ! (Rires) C’est sûr que jouer ce parcours, c’est incroyable comme de jouer Augusta lors de l’ANWA l’an prochain. Et puis je n’ai jamais joué devant autant de monde. Je pense qu’au départ du 1, je vais poser un fer 4 en plein milieu pour être sûre de ne pas manquer la balle (Rires).
H. L. G. : Au-delà de la compétition qui va être une super expérience, le parcours c’est aussi un super test de golf. Jouer dans les mêmes conditions que les pros, ça va être un vrai révélateur.
G.P. : Quel est l’objectif numéro 1 pour vous cette semaine ?
H. L. G. : Il n’y en a qu’un seul, c’est gagner ! Prendre du plaisir bien sûr et de l’expérience, mais gagner, c’est le plus important.
S. B. : Il y a aussi beaucoup de points à prendre au classement amateur cette semaine. Je sais que je suis l’une des joueuses avec le plus d’expérience, et j’ai envie de me montrer cette semaine. Si je me montre avec l’ANWA en ligne de mire, je peux aussi attirer l’attention sur moi et des sponsors pour ma carrière, c’est une semaine importante.
G.P. : Allez-vous rester après votre compétition pour voir les grands jouer ?
S.B. : Je suis un peu déçue parce que je vais devoir prendre un avion le soir même de la compétition pour partir faire les Championnats du monde à Singapour, donc je vais manquer la Ryder Cup des grands… »
H. L. G. : Bien sûr, on va pouvoir suivre ça avec une expérience de privilégiés, depuis l’intérieur des cordes. Ça va être quelque chose de très spécial, avec une victoire des Européens, ça serait encore plus fort ! »
Photo : @RFEG