Tour 3

Magique, McIlroy à 18 trous du Grand Chelem, survolté, DeChambeau est à sa poursuite !

13 avril 2025

Auteur d’une carte énorme de 66 (-6), la seconde en deux tours, et d’un début de Moving Day historique avec un eagle et trois birdies sur ses cinq premiers trous, Rory McIlroy prend à -12 (204) une option pour la victoire et pour surtout boucler son Grand Chelem en carrière. Le Nord-Irlandais, deux coups d’avance, jouera en dernière partie avec Bryson DeChambeau, deuxième à -10 (206). Un duel épique pour une revanche de l’US Open 2024 où l’Américain l’avait emporté dans un finish ahurissant.

L.V., à Augusta

Ce 4e tour du Masters 2025 ce dimanche 13 avril risque fort d’entrer dans la légende du golf moderne. Grâce à une seconde carte de 66 (-6), Rory McIlroy prend en effet après 54 trous les commandes à -12 (204) de cette 89e édition. Il possède ici deux coups d’avance sur Bryson DeChambeau, auteur d’un solide 69 (-3) avec notamment un dernier birdie au 18 sur un putt venu de nulle part !

Retrouvez le classement complet

Les deux hommes, qui s’étaient opposés à distance lors du 4e tour de l’US Open 2024 à Pinehurst, vont se retrouver en dernière partie. Un duel qui s’annonce forcément grandiose tant les deux golfeurs offrent un jeu à la fois offensif et spectaculaire.

Un six 3 inédit et donc historique

Du spectacle, justement, on en a eu avec Rory McIlroy, totalement déchaîné sur ses premiers trous dans ce Moving Day complètement dingue. Birdie au 1, eagle au 2, birdie au 3, birdie au 5 pour un six 3 d’anthologie. En seulement treize trous (du 10 vendredi au 7 samedi), le Nord-Irlandais est passé de sept coups de retard à deux coups d’avance au leaderboard.

Derrière, Bryson DeChambeau a bien tenté de tenir le rythme avec deux birdies sur les deux premiers trous mais c’est clairement le Britannique qui a mené la cadence dans ce 3e tour, laissant sur le bas-côté de la route plusieurs prétendants à la victoire. Certes, il y a eu un petit passage à vide entre le 8 et le 10 où il concède deux bogeys rapprochés, voyant son avance à -9 réduite à un coup, juste devant DeChambeau et le Canadien Corey Conners.

Il y a beaucoup d’impatience et une certaine anxiété qui s’accumule. Sortir et commencer comme je l’ai fait, c’était incroyable.

Rory McIlroy

Mais dans l’Amen Corner (trous 11, 12 et 13), McIlroy tient le choc en alignant deux pars avant de réaliser un petit bijou sur son 2e coup sur le par 5 du 15. A 191 mètres, il dépose sa balle à 1,80 m du trou avant de claquer un second eagle.

Il reprend alors quatre coups d’avance sur son partenaire de jeu, Corey Conners. L’Irlandais Shane Lowry, l’Anglais Justin Rose et Bryson DeChambeau se retrouvent à cinq longueurs. Trois pars plus loin, il rejoint le recording avec trois coups d’avance mais est très vite rattrapé pas la clameur de la foule venue du 18. Bryson DeChambeau vient en effet de faire birdie au 18 sur un putt de 14,50 mètres – vous ne rêvez pas – qui suivait déjà deux autres birdies au 15 et au 16. Il n’y a finalement que deux coups d’écart.

« C’était évidemment un départ de rêve, souffle Rory McIlroy. C’était une excellente façon de commencer. Et pourtant, cela a pris un temps fou entre la fin d’hier après-midi et le coup d’envoi aujourd’hui. Il y a beaucoup d’impatience et une certaine anxiété qui s’accumule. Sortir et commencer comme je l’ai fait, c’était incroyable. J’ai eu un petit souci au 8, j’ai manqué de chance au 9 et puis il y a eu ce trois putts au 10. Mais passer le 11 et le 12 dans le par, c’était génial. Ce que j’essayais, c’était de profiter des par 5 qui arrivaient. Et j’y suis arrivé (birdie au 13, eagle au 15). »

Les fantômes de 2011

Rory McIlroy a mené seul à cinq reprises dans un Majeur après 54 trous. Une seule fois, il a échoué dans cette position (il était aussi en tête de l’Open britannique en 2022 à égalité avec Viktor Hovland mais Cameron Smith s’était imposé). C’était en 2011, au Masters. Comment va-t-il gérer ce spectre qui doit toujours le hanter ? Faut-il rappeler qu’il comptait quatre coups d’avance avant de craquer et de signer un terrible 80 (+8) pour une 15e place finale.

« C’était il y a 14 ans, déclare-t-il. Heureusement, j’ai la mémoire courte. Comment je vais préparer tout ça ? J’essaierai peut-être de regarder le deuxième épisode de la troisième saison de « La Chronique des Bridgerton ». Je me suis endormi pendant le premier épisode hier soir. Voilà ! Je vais ranger le téléphone et ne rien regarder avant demain soir. Je dois me rappeler qu’il reste encore beaucoup de chemin à parcourir. Je sais, comme tout le monde, ce qui peut arriver le dernier jour ici. J’ai beaucoup d’expérience. Je suis venu ici en disant que j’étais la version la plus aboutie de moi-même en tant que golfeur, et je dois constamment me le rappeler et me rappeler que, quelle que soit la situation ou le scénario qui m’attend demain, je serai capable de m’en sortir. »

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Bryson DeChambeau, lui, se prépare à quelque chose de grand. Il en salive d’avance.

« Ce sera la plus grande scène que nous ayons eue depuis longtemps, et j’en suis très enthousiaste, souligne le Californien du LIV Golf. On veut tous les deux gagner à tout prix, et il y a beaucoup de grands joueurs derrière nous. Il faut en être conscient et se concentrer sur qui sait se contrôler et qui exécute le mieux ses coups. Je sais déjà que du côté des Patrons – les spectateurs – ça va être une ambiance électrique. »

Patrick Reed, encore et toujours là

C’est vrai, il ne faut toutefois pas oublier les hommes juste derrière ce duo XXL, accusant entre quatre et six coups de retard sur McIlroy, deux de moins sur le double vainqueur de l’US Open. Corey Conners, 70 (-2) aujourd’hui, seul troisième à -8 (208) devant Patrick Reed et Ludvig Åberg, quatrièmes à -6 (210). Reed, le vainqueur du Masters 2018, et Conners n’ont jamais été battu par le parcours depuis jeudi. Quant au jeune Suédois, 2e en 2024 pour sa première à Augusta, il a déjà prouvé qu’il pouvait jouer très bas.

En fait, dans ce Moving Day à réaction, les grands perdants de la journée sont très certainement Scottie Scheffler et Justin Rose. Le tenant du titre n’a pu faire mieux qu’un 72 tandis que le leader après 36 trous a encaissé un difficile 75 (+3). Ces deux-là pointent en sixième position à -5 (211) en compagnie de Jason Day (71). Autant dire que l’affaire est quasiment entendue pour eux !

Le leaderboard

Photo : Masters Tournament

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