Invité exceptionnel de Golf+ Le Mag mardi soir, Matthieu Pavon a livré une analyse lucide de sa saison et de ses ambitions, évoquant ses remises en question, ses changements techniques et la vision partagée avec son coach pour franchir un nouveau cap.
Interrogé d’entrée de jeu sur sa vision de cette saison « de transition, de digestion », Matthieu Pavon n’a pas esquivé : « C’est sûr que la saison, pour l’instant elle n’est vraiment pas bonne, je ne vais pas me cacher. Après, le but du jeu pour moi c’est d’être toujours meilleur. C’est avec cet état d’esprit que j’ai grandi, c’est cet état d’esprit qui m’a mené à être 20e mondial l’année dernière. »
Quand on sent qu’on arrive et qu’on bute contre quelque chose, même étant 20e mondial, moi mon rêve c’est entre guillemets de toucher les étoiles, donc les changements s’imposent.
Matthieu Pavon
S’il reconnaît avoir vécu des semaines exceptionnelles grâce à son putting l’an passé, le Bordelais n’élude pas les difficultés et les faiblesses dans son jeu révélées par le PGA Tour.
« J’ai pris une énorme claque au Memorial, j’ai pris une grosse claque au Wells Fargo, au PGA Championship. On ne va pas compter les JO, je n’ai pas très bien joué les play-offs à part peut-être à la finale de la FedEx. Donc voilà, quand on sent qu’on arrive et qu’on bute contre quelque chose, même étant 20e mondial, moi mon rêve c’est entre guillemets de toucher les étoiles, donc les changements s’imposent. »
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— CANAL+ Golf (@Canalplusgolf) June 24, 2025
Remise en question et évolution technique
C’est ce désir de progression qui l’a poussé à quitter son ancien coach, Jamie Gough. « Malheureusement, les problèmes sur lesquels j’arrivais avec Jamie, il n’avait pas la réponse. On n’arrivait pas à traiter les problèmes de centrage sur ma face de club », a-t-il expliqué.
Désormais, il a gagné en précision et travaille à mieux anticiper ses manqués et ainsi gagner en régularité. « Je manque beaucoup plus short-side que l’année dernière, short-side c’est le mauvais côté, le côté fermé des parcours et c’est ça qui me coûte très cher. Après, le putting l’année dernière c’était 5, 6 semaines d’excellence et beaucoup de semaines bien moins bonnes. Cette année, on est un peu plus régulier mais on n’a pas eu encore d’excellence. »
En gagnant de l’expérience sur le PGA Tour, on va commencer à le voir briller sur des gros évènements.
Mark Blackburn
« C’est un grand compétiteur, j’adore travailler avec lui. C’est un homme au grand cœur qui travaille très dur, peut-être même trop parfois, a souligné son nouvel entraîneur, Mark Blackburn. Dans l’ensemble, il a un jeu fantastique. Il faut qu’il soit plus patient. Il joue très bien sur des parcours difficiles. On l’a vu à Oakmont, quand le niveau du parcours s’élève, c’est là ou Matthieu se révèle, c’est l’un de ses atouts. En gagnant de l’expérience sur le PGA Tour, on va commencer à le voir briller sur des gros évènements. Il est fait pour les Majeurs, les grands rendez-vous. Il faut juste qu’il soit à l’aise, qu’il connaisse mieux les parcours et soit plus patient. Après ça, d’autres victoires suivront. »
Matthieu Pavon et son coach partagent la même conviction : la patience est la clé pour transformer les progrès techniques en succès majeurs sur la scène internationale.
Photo : David Cannon / Getty Images via AFP