
Leader après deux tours, ultra performant sur les greens, le favori du tournoi est plus que jamais Scottie Scheffler. Il reste encore 36 trous à jouer, mais tout plaide en sa faveur. Sa première Claret Jug lui tend déjà les bras.
De notre envoyé spécial à Portrush, Stefan Colin
Les chiffres lui sont favorables. Son jeu, et l’impression générale qu’il a laissée aussi. Sa réussite aussi, qui est devenue presque légendaire. Et même la météo est de son côté.
Les Dieux du golf se sont peut-être concertés pour que Scottie Scheffler gagne son premier Open britannique cette semaine. Avec en bonus ses principaux rivaux un peu en dedans (Rory MIlroy, Xander Schauffele…), tout, vraiment tout, plaide en faveur du n°1 mondial.
30 sur 31 à moins de 3 mètres !
Le premier élément qui fait de lui l’ultra favori, c’est la façon dont il putte depuis le début du tournoi.
Talon d’Achille de son jeu il y a encore quelques moins, aux abonnés absents la semaine dernière lors du Scottish Open (17 putts de moins de 3 mètres manqués), le putting de Scottie Scheffler est au top à Portrush depuis deux jours !
Sur les 31 putts de moins de 3 mètres qu’il a eus à jouer en 36 trous, le Texan en a réussi 30 ! Et il a déjà rentré 6 putts d’encore plus loin cette semaine.
Quand il putte mal, le double vainqueur du Masters termine en général dans le top 10. Quand il putte bien, tout va. Il gagne presque à chaque fois, et souvent avec une marge confortable, comme lors de son dernier sacre en majeur au PGA Championship.
En 2025 il est 22e au Stroke Gained Putting soit 140 places de mieux que l’an dernier. Il est d’ailleurs le seul joueur dans le top 25 de toutes les statistiques des différents compartiments du jeu sur le PGA Tour.
Le meilleur sur les coups vers le green depuis 3 ans
Pour le reste on sait déjà Scheffler au-dessus du lot dans le grand jeu. Sur le circuit américain cette année (et on parle bien de 2025, car en 2024 il était encore plus dominant), son stroke gained du Tee au Green est en moyenne, par tour, de +2,01. Le second, Rory McIlroy, est à +0,81.
Sa domination dans ce domaine, par rapport à tous ses rivaux, est comparable à celle de Tiger Woods dans ses grandes années (+2,88 sa meilleure saison).
Confirmation cette semaine sur les Approach to Green, un secteur qu’il écrase depuis 3 ans et dans lequel il excelle encore au Royal Portrush.
Sept mises en jeu ratées à droite
Matt Fitzpatrick, à un coup seulement, et Brian Harman, à deux coups, sont évidemment des « chasseurs » qu’il faut respecter. D’autant qu’ils semble posséder le jeu pour ce type de parcours punitif et pas trop long.
Pas sûr que cela suffise pour effrayer un Scottie Scheffler en totale maîtrise.
Et qui à l’image du trou n°8 vendredi, quand son drive a rebondi juste avant un « pot bunker » avant de passer par dessus, a toujours ce soupçon de réussite avec lui.
Attention toutefois il a manqué 7 de ses mises en jeu à droite. Parfois fortement. Une tendance jamais observée sur le PGA Tour chez le numéro 1 mondial. Avec un peu moins de “chance”, comme hier au 17, il pourrait enregistrer un double ou un triple bogey qui redonnerait espoir à ses adversaires.
Rory McIlroy est à sept coups. Ça paraît beaucoup et le « local hero », même s’il a retrouvé son jeu, n’est pas au sommet de son art depuis le début du tournoi, notamment driver en main. Il va donc devoir compter sur un coup de pouce du destin.
Imperturbable
Qui d’autres vont pouvoir inquiéter le boss ? Tyrrell Hatton ? Robert MacIntyre ? Peut-être… On est à peu près sûr, à 99%, que le meilleur joueur du monde ne va pas craquer.
C’est la quatrième fois qu’il est en tête d’un majeur après 36 trous. Les trois autres fois, il a gagné ses deux Masters (2022 et 2024) et a terminé 2e à un coup de Brooks Koepka lors du PGA Championship 2023.
Scottie Scheffler (29 ans) pourrait donc devenir le quatrième joueur à compter à son palmarès le Masters, le PGA Championship et The Open avant 30 ans. Il rejoindrait ainsi Gary Player, Jack Nicklaus et Tiger Woods. Tout est réuni pour.
Il reste la glorieuse incertitude du golf. Et des links. Mais là encore, la météo clémente annoncée pour le week-end plaide en faveur leader du tournoi. S’il ne s’impose pas, on peut déjà le dire, ce sera une vraie surprise.
Photo Stuart Kerr/R&A/R&A via Getty Images