
C’est à partir de 9 ans que Mike Lorenzo-Vera a commencé à suivre les conseils de Jean Lamaison au Golf du Makila. Le golfeur de 40 ans l’a prévenu avant de publier son post sur Instagram annonçant sa décision de mettre un terme à sa carrière, signe de leur très forte relation.
Propos recueillis par Nathan CARDET
GOLF PLANETE : Comment avez-vous réagi à l’annonce de la retraite de Mike Lorenzo-Vera ?
Jean LAMAISON : Mike a eu la gentillesse, la douceur et l’amitié de me prévenir avant. Il m’a appelé avant de publier le message. J’ai été submergé par l’émotion. J’étais sous le choc. Je suis resté un petit peu comme un idiot au téléphone avec lui. J’étais très touché, et même coulé, qu’il m’appelle avant et qu’il me mentionne aux côtés de ses idoles. J’avais parlé avec lui il n’y a pas longtemps et rien ne laissait présager cela. Ça m’a un peu étonné. Je pense qu’il n’est pas sorti indemne de ce qui lui est arrivé l’année dernière. Mais je fais partie de ceux qui comprennent et soutiennent très naturellement sa décision. Je sais qu’il l’a prise en toute connaissance de cause.
G.P. : Que retiendrez-vous de sa carrière ?
J.L. : Elle est assez exceptionnelle. Il a eu des résultats incroyables au niveau international. C’est un aimant, un vecteur de jeunes pour le golf. C’est une très belle personne, un garçon charismatique et engagé dans ses opinions et un très beau champion. Certes, il n’a pas gagné sur le grand circuit et c’est peut-être ce qui lui manquera au fond. Mais son année 2019 reste extraordinaire. À Dubaï, tenir tête à Jon Rahm, c’était magnifique. Il était à sa place, au milieu des meilleurs joueurs du monde.
Il a fait des coups de sandwedge comme peu ont réalisé dans leur vie
G.P. : Que montrerez-vous de lui en exemple aux jeunes ?
J.L. : Je rêverais de voir des jeunes toujours présents au golf, curieux, me demandant comment réussir tel ou tel coup. Il vivait sur le Golf du Makila avec ses parents. Il restait sur les greens jusqu’à la nuit tombée. Je devais le virer du practice pour pouvoir rentrer chez moi. C’était un gros bosseur, un grand passionné de golf. Quand il dit gentiment que je lui ai transmis la passion, je pense que j’ai simplement soufflé sur les braises. La passion, il l’avait déjà. Son obstination, sa détermination… C’est quelque chose de très positif. C’est ça qui fait les grands champions.
G.P. : Existe-t-il une relation particulière entre vous deux et le sandwedge ?
J.L. : On s’est cultivés tous les deux avec ce club. J’ai beau avoir 63 ans, je l’ai toujours dans les mains. À peine on se regarde, on va rapidement aller faire un concours de chips. Si on regarde bien sa carrière, il a fait des coups de sandwedge comme peu ont réalisé dans leur vie. Il est ahurissant avec ce club, c’était génial à voir. Mais il en a passé des heures à s’entraîner avec…
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©Richard HEATHCOTE / GETTY IMAGES EUROPE / Getty Images via AFP