
Les trois premier Français qui s’élançaient ce jeudi matin à Portrush pour le premier tour de l’Open britannique ont connu des sorts divers. Si Julien Guerrier et Adrien Saddier ont très bien limité la casse dans des conditions de jeu difficiles, Martin Couvra a davantage souffert pour sa découverte des tournois majeurs.
De notre envoyé spécial à Portrush, Stefan Colin
Le premier Français sur le tee du 1 dans cet Open britannique était Julien Guerrier, parti à 8h03 locales (9h03) en France aux côtés du joueur de Taipei Kevin Yu et du Japonais Mikiya Akutsu. Très vite, les deux partenaires du Rochelais ont souffert. Le « Frenchie », lui, a déroulé un jeu solide jusqu’au 5, où son bois 3, sur le petit par 4 « drivable », a trouvé un pot bunker. Bogey.
Sur le retour, le vainqueur de l’Open d’Andalousie 2024 a réussi son unique birdie du jour sur le par 5 du 12. Il a trébuché au 14 (coup de wedge trop à droite) et au 16, le trou signature du parcours (« Calatimy Corner ») où il n’a pu éviter le ravin. Un putt de trois mètres sur le 18 lui a permis de sauver le par.
Dans l’ensemble, alors qu’il a joué un tiers du parcours sous le déluge, le 176e mondial a livré une prestation solide qui lui vaut une carte de 72 (+2). Et qui le satisfait.
J’aurais aimé jouer dans le par, j’avais le jeu pour ça je pense, mais compte tenu des conditions, +2, c’est correct. J’ai eu la bonne attitude, je me suis accroché.
Julien Guerrier
« J’aurais aimé jouer dans le par, je pense que j’avais le jeu pour aujourd’hui, mais +2, c’est pas mal compte tenu des conditions. C’est un majeur. Les drapeaux sont vraiment costauds. Dès ce matin, il y avait beaucoup de vent. Je me suis accroché. J’ai rentré pas mal de putts courts. Au 5, je fais bogey en choisissant le bois 3 après avoir hésite avec le driver et je finis mal placé dans un pot bunker. C’est comme ça, quand on se trompe de club sur ce genre de parcours, on est tout de suite puni. Mais je pense que ça va être très difficile pour tout le monde si ça continue comme ça (il parle des conditions météo) et j’ai eu la bonne attitude. »
Partis une heure plus tard, à 9h03 (10h03 en France), Martin Couvra et Adrien Saddier ont fait donc ensemble leurs débuts en majeur aux côtés du Norvégien Kristoffer Reitan. Pour le récent vainqueur du Turkish Airlines Open, les choses se sont assez vite gâtées, avec un double bogey dès le 3, conséquence d’un court de fer trop court sur ce petit par 3 et d’un mauvais chip.
L’élève de Mathieu Santerre, qui nous disait la veille combien il avait les yeux qui brillaient en découvrant l’univers de cet immense tournoi, a eu quelques difficultés à trouver les bonnes lignes et les bonnes profondeurs avec ses fers. Deux birdies sur les par 5 du 7 et du 12 et un autre sur le 15 ont fait du bien à sa carte. Mais il a commis un peu trop de faux-pas à son goût (six bogeys). L’apprentissage dans le vent et la pluie n’a pas été simple. Il rend une carte de 78 (+7).
Un jeu moyen ne suffit pas sur ce genre de parcours
Martin Couvra
« J’ai commis trop d’imprécisions, dans trop de domaines du jeu, a résumé Martin Couvra, touché mais pas coulé. C’était vraiment dur, les conditions étaient compliquées. Je n’ai pas eu la sensation de si mal jouer mais le moyen ne suffit pas sur ce genre de parcours. Le parcours est très exigeant. Je savais que ça allait être dur. Mais je n’ai pas réussi à gérer toutes ces difficultés. A chaud, je ne veux pas trop faire de bilan mais j’ai fait trop d’erreurs, c’est sûr.«
Quant à Adrien Saddier, il a tout simplement tutoyé pendant une heure ou deux le haut du leaderboard en déroulant un jeu d’une très grand qualité. Un trois-putts sur le par 5 du 2 l’avait pourtant mis dans le dur. Mais il a réussi un superbe coup de fer au 4 (birdie), un chip parfait pour un deuxième birdie au 7…
Sans un putter un peu froid, son score aurait pu être bien meilleur à l’aller joué en -1. A l’image de son coup de fer magistral au 9 venu du gros rough, il a su maîtriser et anticiper le jeu de links à merveille. Comme un habitué.
Tout a été plutôt bon dans mon jeu. Les jambes ont tremblé un peu plus que d’habitude au départ du 1, mais j’en ai profité. C’était un grand kiff.
Adrien Saddier
Le bogey sur le très difficile par 4 du 14 et celui sur le 17 sont venus entacher une partie de haut vol. Il n’en reste pas moins que ses grands débuts en Grand Chelem sont réussis.
« J’aurais pu faire mieux, mais +1, c’est correct. J’aurais pu rentrer quelques birdies supplémentaires. mais on a fait du bon boulot avec mon caddie. On a été intelligents. Le jeu était quand même plutôt bon. Je me suis créé des occasions. Tout a été plutôt bon. Les jambes ont tremblé un peu plus au départ du 1, mais après, il faut juste en profiter. C’était un grand kiff.«
Photo HENRY NICHOLLS / AFP