
Le BMW PGA Championship a livré son verdict. Le tournoi remporté par Alex Noren était aussi l’occasion de se faire une idée de l’état de forme de 11 des 12 joueurs européens qui joueront la Ryder Cup (Sepp Straka était absent). On vous donne ici le baromètre de la rédaction à deux semaines du rendez-vous de Bethpage. Il y a des hommes en forme du côté des hommes de Luke Donald, d’autres beaucoup moins…
Au beau fixe
Matthew Fitzpatrick
Cinquième du tournoi, le petit Anglais a brillé par la précision de son jeu de fers et son petit jeu. Il signe là son troisième « top 10 » d’affilée sur le DP World Tour et son meilleur résultat à Wentworth en dix participations. Cela tombe bien pour Luke Donald car sa wild-card pouvait prêter à discussion. On a senti aussi le joueur de Sheffield beaucoup plus rayonnant et souriant qu’à son habitude. Le parfum de la Ryder Cup doit lui faire du bien.
Viktor Hovland
Alors bien sûr il a été moins performant le week-end (71 et 69) que lors des deux premiers tours. Les choses ont commencé à se gâter pour lui après les 7 premiers trous du samedi, alors qu’il caracolait en tête du tournoi. Le Norvégien a fléchi, notamment dans le grand jeu, mais sa performance d’ensemble est quand même remarquable. Lui aussi 5e du tournoi, il a donné des gages rassurants sur sa forme. Sa capacité à faire beaucoup de birdies est très encourageante pour les Européens. Il va arriver à Bethpage en confiance. Pas à son top, mais en grande forme.
Ciel bleu
Jon Rahm
L’Espagnol du LIV Golf a rejoué à Wentworth sur 72 trous pour la première fois depuis sa 34e place à The Open le 20 juillet. Et paradoxalement, c’est le dimanche, alors qu’il est habitué désormais à évoluer dans un format sur trois tours, que l’ancien n°1 mondial s’en est le mieux sorti avec une carte de 66 (-6). Son jeu de fers a d’ailleurs fait la différence avec un énorme 83,3 % de greens pris en régulation. Il dépassait à peine les 66 % lors des deux premiers tours. Sa 13e place à -13 avec quatre cartes sous le par est un indice intéressant.
Rory McIlroy
« C’est tellement agréable de finir en beauté », a lâché Rory McIlroy en signant une dernière carte de 65 (-7) pour un score total de -12 (20e place). Il faut dire que le Nord-Irlandais, qui sortait d’une victoire épique à l’Irish Open (après trois trous de play-off face au Suédois Joakim Lagergren), a bien eu du mal à se mettre dans le bain du BMW PGA Championship, jouant 69 (-3) le jeudi, 72 (par) le vendredi et 70 (-2) le samedi concédant au passage trois double bogeys entre le 2e et le 3e tour. « J’ai pris bien plus de plaisir à jouer comme ça aujourd’hui, contrairement à ce que j’ai fait lors des trois premiers jours », a-t-il ajouté. N’avait-il pas déjà la tête tournée vers Bethpage ?
Tyrrell Hatton
Comme Hovland et Fitzpatrick, il termine cinquième. C’est évidemment très encourageant, mais pour être totalement emballé, on aurait aimé le voir se mêler à la lutte pour la victoire le dimanche. Or, l’Anglais, malgré toute son expérience d’un tournoi qu’il a remporté en 2020 devant Victor Perez, a été en dedans et n’a jamais pu menacer Alex Noren et Adrien Saddier. De sa semaine, on retiendra surtout son époustouflant 64 du samedi. L’autre joueur du LIV Golf ne devrait pas décevoir à Bethpage. Même s’il est branché sur courant alternatif depuis plusieurs mois.
Temps variable
Justin Rose
Le vétéran anglais, 45 ans, a joué les Docteur Jekyll et Mister Hyde durant ce BMW PGA Championship 2025. Deux premiers tours sublimes (67, 66). Deux derniers tours inquiétants (76, 73). Entre jeudi et vendredi, il n’a ainsi concédé que deux bogeys pour treize birdies réussis. Le week-end, il n’a inscrit que neuf birdies contre dix bogeys et deux double bogeys ! Un jeu complètement déréglé dont la cause est peut-être ce dos récalcitrant. Durant le Moving Day, le vainqueur de l’U.S. Open 2013 a ainsi effectué de nombreux étirements entre chaque trou pour atténuer des douleurs persistantes. On fait confiance aux kinés de l’équipe européenne de Ryder Cup pour le remettre d’aplomb avant la semaine prochaine !
Tommy Fleetwood
Pour son retour à la compétition après son triomphe sur le PGA Tour au Tour Championship à la fin du mois d’août, le vainqueur de la FedEx Cup 2025 a traversé ce 3e Rolex Series de la saison sur le DP World Tour presque comme un fantôme. L’Anglais s’est d’abord sauvé in extremis d’un premier cut sur un dernier birdie sur le green du 18 vendredi soir en jouant 69 (-3) après un pénible 73 (+1) la veille avant de se faire peur de nouveau le lendemain avec ce second cut fixé à -2 qu’il a franchi à… -3 total. Heureusement, il s’est « retrouvé » le dimanche avec un bon 67 sans le moindre bogey à l’horizon. 46e à -8, Tommy Fleetwood sera, on l’espère, bien plus compétitif à New York dans un peu plus de dix jours maintenant.
Grisaille
Ludvig Åberg
Le verre à moitié plein ou à moitié vide, c’est selon. A mi-parcours, le grand Suédois semblait être la très, très bonne nouvelle pour l’Europe. Ses cartes de 64 et 69 l’ont propulsé aux avant-postes. Et puis la belle machine s’est grippée. Armé d’un nouveau putter, il a perdu sa magie sur les greens le week-end et surtout a perdu sa précision au driving. Le dimanche, il termine par deux birdies sur ses deux derniers trous pour obtenir un top 20, mais auparavant, son recul au classement a été brutal. Son jeu est erratique. Mais il peut être flamboyant le temps d’une ou deux parties. Idéal pour la Ryder Cup ?
Shane Lowry
A l’exception d’un solide premier tour (67), l’Irlandais n’a pas brillé à Wentworth ,sur un parcours où il a pourtant triomphé par le passé. Depuis que la victoire lui a échappé au Truist Championship début mai, l’ancien vainqueur de l’Open britannique n’est pas à la fête. Son putting, notamment, est en berne. A Wentworth, la précision au driving était aussi absente. Son anonyme 46e place symbolise une fin de saison sans relief pour le grand ami de Rory McIlroy. Mais on peut lui faire confiance pour sortir de sa torpeur à Bethpage. Et surtout pour rentrer davantage de putts.
Avis de tempête
Robert MacIntyre
Ses deux bogeys aux trous 15 et 18 lui ont été fatals samedi au moment du second cut où seuls les 73 premiers étaient autorisés à disputer le 4e tour le lendemain. Avec une carte dans le par après deux 71 le jeudi et le vendredi, le gaucher écossais est clairement passé à côté de sa semaine dans le Surrey. Son jeu long est l’une des causes de cet échec : 42,9 % de fairways touchés le samedi ! Parti dimanche dans l’avion avec toute l’équipe européenne direction New York, Robert MacIntyre s’est concocté un programme XXL après les deux jours d’entraînement à Bethpage Black. Il ira ainsi défier les parcours qui accueilleront l’USPGA et l’U.S. Open 2026, Aronimink et Shinnecock Hills. Histoire de se mettre bien dans le bain de cette 45e Ryder Cup annoncée ultra bouillante !
Rasmus Højgaard
C’est clairement la très grande déception de ce BMW PGA Championship, dernière sortie officielle avant Bethpage. Le Danois de 24 ans a posté deux cartes de 74 (+2) et 75 (+3) finissant 128e à +5, loin d’un premier cut fixé à -3. Son jeu de fer a été clairement son gros point faible, ne touchant que 39 % des greens en régulation le jeudi et 44 % le vendredi. S’il est parvenu à claquer trois birdies sur ses trois derniers trous durant le 2e tour, le mal avait été fait bien avant avec un aller catastrophique bouclé en 40 (+5) avec pas moins d’un double bogey, quatre bogeys pour un seul birdie. Il restait pourtant sur d’excellents résultats sur le Tour européen avec notamment deux 2es places au Danish Golf Championship le 17 août et à l’Omega European Masters quinze jours plus tard…
Photo Richard HEATHCOTE / GETTY IMAGES EUROPE / Getty Images via AFP