
Alors qu’elle n’a franchi qu’un seul cut sur les trois premiers Majeurs de la saison 2025, Céline Boutier, victorieuse en 2023, demeure autant enthousiaste à l’idée d’évoluer en France, devant son public, et sur un parcours qui n’a pas toujours été indulgent avec elle.
Lionel VELLA, à Evian
Malgré les apparences, très souvent trompeuses, la saison 2025 de Céline Boutier sur le LPGA Tour est plutôt solide. La preuve : quatre top 10 dont une 2e place au début du mois de mai au Mizuho Americas Open. En quatorze départs depuis fin janvier, la Française domiciliée depuis de longues années à Dallas (Texas) n’a ainsi manqué que deux cuts. Le problème, c’est que cela s’est passé à chaque fois en Majeur. Au Chevron Championship et plus récemment au KPMG Women’s PGA Championship. Deux échecs qui véhiculent indéniablement le doute parmi les observateurs.
Présente cette semaine pour son 44e tournoi du Grand Chelem (tout a commencé au British 2013), son 8e à Evian, Céline Boutier a toujours faim. Qu’on se le dise. Contrairement à Rory McIlroy, qui a avoué avoir atteint son graal en avril dernier au Masters, la Francilienne est encore très loin d’avoir touché au but.
Mais j’ai toujours envie de bien performer quand je viens à Evian. J’ai toujours envie de ne pas décevoir aussi. C’est toujours une semaine importante pour moi.
Céline Boutier
« J’aimerais atteindre encore d’autres choses dans ma carrière, nous souffle-t-elle aux abords du green du 18 et du tee du trou n°6 de l’Evian Resort Golf Club. Tout me pousse à continuer à m’entraîner et à jouer au golf tous les jours. Forcément, Evian, c’est une semaine à part. Ce que j’ai vécu en 2023, ça va être très dur à battre. Mais j’ai toujours envie de bien performer quand je viens à Evian. J’ai toujours envie de ne pas décevoir aussi. C’est toujours une semaine importante pour moi. »
Pourtant, jusqu’à son sacre en 2023, devenant du même coup la première française à s’imposer dans son pays dans un tournoi du Grand Chelem, rien n’a été simple pour Céline Boutier. Entre 2014 et 2022, elle n’avait jamais fait mieux qu’une 29e place. En 2014 et 2021.
Visuellement, il était assez difficile pour moi, surtout les premières années. J’étais très intimidée, notamment avec la présence de pas mal d’arbres. Cela me paraissait assez étroit depuis le tee de départ.
Céline Boutier
« Le parcours est très exigeant, reconnait-elle. Visuellement, il était assez difficile pour moi, surtout les premières années. J’étais très intimidée, notamment avec la présence de pas mal d’arbres. Cela me paraissait assez étroit depuis le tee de départ. Les greens, aussi, étaient impressionnants. Ils sont tellement pentus qu’il faut toujours rater du bon côté. Tout cela s’apprend avec l’expérience. Et la confiance suit. Pendant longtemps, je me suis mis beaucoup de pression, avec cette volonté de vouloir bien jouer en France, devant son public… »
« En fait, tout dépend des joueuses, renchérit-elle. Certaines se sentent plus à l’aise quand elles se trouvent sous les projecteurs. Moi, c’est un peu plus difficile. A chaque fois, on apprend un peu plus sur soi-même. Et on gère un peu mieux la fois d’après. »
Je pense qu’il n’y a rien de vraiment catastrophique dans mon jeu même si je ne suis pas contente d’avoir raté le cut au KPMG.
Céline Boutier
Faut-il donc s’attendre à une réaction cette semaine après ses deux sorties de route en Majeur et cette 45e place obtenue à l’U.S. Women’s Open qui ne l’a évidemment pas du tout satisfaite ?
« Je pense qu’il n’y a rien de vraiment catastrophique dans mon jeu même si je ne suis pas contente d’avoir raté le cut au KPMG, conclut-elle. Je n’ai pas l’impression que mon jeu est si loin de ça depuis quelques mois. J’ai même l’impression qu’il est assez solide. J’ai des performances parfois très bonnes et d’autres beaucoup moins bonnes alors que je n’ai pas le sentiment d’avoir une grosse différence dans mon jeu. Cela fait partie du golf. Parfois, ça se joue à pas grand-chose. »
Photo : Philippe Millereau / KMSP