Colin Montgomerie n’approuve pas les rĂ©centes dĂ©cisions prises par le PGA Tour et l’European Tour. L’Ecossais se remĂ©more avec nostalgie le bon vieux temps oĂą tout n’Ă©tait pas dictĂ© par l’appât du gain.
Le PGA Tour a récemment annoncé des augmentations significatives de ses dotations et de ses bonus afin de conserver son attractivité en 2022 face à la probable émergence de ligues concurrentes.
Le bonus de la FedEx Cup est par exemple, passĂ© de 60 millions de dollars en 2021 Ă 75 millions de dollars en 2022 et l’enveloppe allouĂ©e au Player Impact Program est dĂ©sormais de 50 millions de dollars contre 40 en 2021.
Le montant global des sommes versĂ©es passera de 367 millions de dollars en 2021 Ă 427 millions de dollars et en moyenne la dotation des tournois franchit la barre des 9 millions de dollars. The Players est le tournoi le mieux dotĂ© puisqu’il passe de 15 millions de dollars Ă 20 millions de dollars.
Je me demande ce qu’en pense Seve en regardant tout ça de lĂ haut
Si tout cela constitue une excellente nouvelle pour les meilleurs joueurs mondiaux, Monty n’est pas vraiment convaincu notamment pour ce qui concerne les « bonus » qu’il considère nocif Ă l’esprit du jeu.
Un show plutĂ´t que du sport
Dans une interview donnĂ©e au magazine Ă©cossais bunkered, il explique que cela ressemble plus Ă de la « tĂ©lĂ©-rĂ©alitĂ© qu’Ă du golf. Je veux dire, Tiger va gagner le Player Impact Program cette annĂ©e, n’est-ce pas ? Et pourtant il n’a pas jouĂ© toute cette annĂ©e. Cela rĂ©sume bien le problème.»Â
La dotation record de The Players reste aussi en travers de la gorge du joueur de 58 ans, 8 fois titrĂ© meilleur joueur europĂ©en.Â
Un n ° 1 mondial vainqueur du Masters qui prĂ©parerait le PGA Championship en participant au Scandinavian Masters, un tournoi de l’European Tour. Ce n’est plus possible parce qu’ils sont dĂ©jĂ tous partis aux USA.
« Vous pensez vraiment que les joueurs ne seraient pas venus s’il la dotation Ă©tait restĂ©e Ă 15 millions de dollars au lieu de 20 ? 5 millions de dollars supplĂ©mentaires ? Donnez cet argent au Korn Ferry ou au LPGA. C’est de l’argent dont les meilleurs joueurs du PGA Tour n’ont tout simplement pas besoin. C’est de la folie.»Â
Monty a Ă©galement regrettĂ© qu’il avait Ă©tĂ© déçu par la rĂ©cente dĂ©cision de l’European Tour de vendre son identitĂ© et d’ĂŞtre rebaptisĂ© “DP World Tour”.
«En tant qu’ami proche d’anciens PDG de l’European Tour Ken Schofield et George O’Grady, je me demande ce qu’ils en pensent», a-t-il expliquĂ© «Seve aussi, avec tout ce qu’il a fait pour l’European Tour. Je me demande ce qu’il en pense en regardant tout ça de lĂ haut. Il y a le Challenge Tour, le Legends Tour et le DP World Tour. On ne mentionne plus l’Europe.».
Le golf sur l’autoroute du Sport Business
«Je me souviens en 1991, quand je dĂ©butais. Woosnam venait de remporter le Masters, il Ă©tait le n°1 mondial et il est venu jouer le Scandinavian Masters la semaine qui prĂ©cède l’US PGA. Dites-moi si c’est envisageable aujourd’hui ? Un n ° 1 mondial vainqueur du Masters qui prĂ©parerait le PGA Championship en participant au Scandinavian Masters, un tournoi de l’European Tour. Ce n’est plus possible parce qu’ils sont dĂ©jĂ tous partis aux USA.»Â
De façon gĂ©nĂ©rale Colin Montgomerie ne se reconnait plus dans les Ă©volutions du Sport Business. Le golf n’est qu’un exemple, la voie a Ă©tĂ© ouverte par le football en Angleterre et de conclure :
« Vendre le nom du stade, c’est terrible. Dieu merci, mon club de Leeds United joue toujours Ă Elland Road. Mais en Premier League les stades s’appellent Emirates, Etihad, Vitality. Ce ne sont plus des lieux. Ce sont des pub. Ils ont vendu leur âme leur identitĂ© pour l’argent roi. C’est dommage.»Â
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