L’Italien de 25 ans, Guido Migliozzi, avait du mal à réaliser l’exploit qu’il venait d’accomplir lorsqu’il s’est présenté en conférence de presse dimanche après avoir remporté au Golf National le 104e Open de France de l’histoire. Pas au mieux cette saison, il ne s’imaginait pas repartir avec le trophée du vainqueur et ajouter son nom au palmarès du plus vieil Open d’Europe continentale.
Propos recueillis par François SCIMECA, au Golf National
Guido, parlez-nous de ce coup incroyable au 18 pour sceller votre victoire après un dernier tour historique…
Mon coup au 18, c’est un coup complètement fou. Je visais le milieu du green et la trajectoire s’est incurvée plus que prévu et la balle s’est immobilisée tout près du trou. Le golf réserve parfois des scénarios de fou et aujourd’hui, c’était une de ces journées de dingue. Un peu comme si le golf me donnait ce cadeau en retour. Ce fut une journée superbe : ma petite amie était là, mon coach était là, je jouais très bien au golf. J’ai mis quelques putts sur l’aller et ensuite, ça s’est enchainé.
Vous avez expliqué que depuis vos deux victoires en 2019, le chemin a été pavé de difficultés. Le processus de qualification pour la Ryder Cup a débuté il y a 3 semaines, avez-vous le sentiment d’être engagé sur une nouvelle route ?
Absolument. Cette année a été dure pour moi. J’ai mal commencé l’année et j’ai souhaité travailler différemment en m’entrainant différemment. Je me suis séparé d’Alberto Binaghi et j’ai rappelé l’entraineur de mes débuts, Niccolo Bisazza. Je jouais mieux mais sans résultat. Wentworth a été important pour moi ; j’ai joué solide pendant 4 jours. Mon but pour la fin de saison était juste de sauver ma carte et aujourd’hui, j’ai un trophée entre mes mains. C’est incroyable.
Rasmus a fait une énorme erreur hier. Il a ouvert la porte et je m’y suis engouffré.
Aujourd’hui, était-ce la meilleure partie de golf de votre vie ?
Jouer -9 au Golf National, c’est fabuleux ! Mais sur le parcours, je ne pensais pas au score. J’essayais simplement de me dire : “allez on va en chercher un autre et puis un autre”. Je ne réalise pas là tout de suite mais c’était une belle journée de golf.
Costantino Rocca a été, en 1993, le dernier vainqueur italien de l’Open de France. Vous n’étiez pas encore né. Le connaissez-vous ? Vous a-t-il inspiré ?
Je connais Costantino. Je ne l’ai pas vu jouer mais j’ai vu des images de lui en tournoi. C’est un immense joueur : il a écrit l’histoire du golf italien. Il a battu Tiger Woods en Ryder Cup, il ne faut pas l’oublier !
Justement, la Ryder Cup à Rome l’an prochain est-elle désormais un objectif pour vous ?
Oui, absolument. Le fait d’avoir un Italien dans l’équipe à la Ryder Cup à Rome, c’est un rêve et c’est mon objectif principal. À moi de continuer à produire du bon golf pour essayer de faire partie de l’équipe européenne.
Le Golf National, c’est maintenant la maison du golf italien !
Vous avez une pensée pour Rasmus Højgaard ?
Je connais Rasmus, c’est un joueur avec une frappe incroyable et un type super. J’ai joué récemment avec lui et c’est un des ces gars que vous regardez jouer en vous extasiant. Je ne sais pas quoi dire… J’ai bien joué aujourd’hui et il a fait une énorme erreur hier. Rasmus a ouvert la porte et je m’y suis engouffré.
Avez-vous suivi la victoire de l’Italie au Championnat du Monde Amateur ici au Golf National ? Indéniablement, il y a de bonnes ondes ici pour les Italiens…
Oui, bien sûr. Je pense que le Golf National, c’est maintenant la maison du golf italien (rires). Être champions du monde par équipes, c’est juste incroyable et ensuite, pour moi, gagner ici un tournoi du DP World Tour sur ce parcours que j’adore, ça me rend terriblement heureux.
Photo ©DP World Tour