
Malgré une angine, Nastasia Nadaud, invitée par les organisateurs de l’Amundi Evian Championship, s’installe à -4 (138) à la 18e place après deux tours avec deux cartes de 71 et 67. Pour un coup d’essai, on peut d’ores et déjà annoncer que c’est un coup de maître !
Propos recueillis par Lionel VELLA, à Evian
GOLF PLANETE : 67 (-4) aujourd’hui, est-ce votre meilleur tour jamais réalisé ici à Evian sur ce par 71 du Champions Course ?
Nastasia NADAUD : C’est vrai que j’ai été vraiment bien dans la balle. J’ai raté très peu de greens (15 sur 18). Je dirais donc que c’est certainement un de mes meilleurs tours à Evian.
G.P. : Etre handicapée par une angine, cela semble en tout cas vous réussir puisque vous vous retrouvez au moment où l’on parle aux portes du top 10 du tournoi à -4 (138)…
N.N. : Je pense qu’être malade, ça aide (rires). Cela aide quelque part à être totalement détachée de ce qui arrive, peu importe ce que l’on fait, on se dit : « T’es malade, tu fais de ton mieux et on verra. » Là, il se trouve que ça se passe bien. Par rapport au début de semaine, ça va mieux quand même. J’ai vraiment été prise au niveau des sinus. Mardi, j’avais très mal à la gorge. J’avais la voix cassée…
G.P. : Quel scénario en tout cas puisque l’on sait que vous êtes arrivée ici à Evian sans la moindre pression…
N.N. : Tout à fait. Sans attente, en tant qu’invitée. Pour moi, tout ce qui arrive, ce n’est que du bonus.
Peut-être que ce soir je réaliserai enfin ou demain matin quand je jouerai avec de bonnes joueuses.
Nastasia Nadaud
G.P. : Est-ce que vous arrivez à réaliser que vous vous trouvez dans le haut du leaderboard de votre premier Majeur ?
N.N. : Non. Je n’arrive toujours pas à réaliser (rires). Pas du tout même ! Je suis tellement focus dans mon truc que je n’ai pas trop regardé le leaderboard. Je ne réalisais pas que c’était moi. Voir mon nom, je me disais : « Non, non, ce n’est pas moi ! » Peut-être que ce soir je réaliserai enfin ou demain matin quand je jouerai avec de bonnes joueuses. Cela va d’ailleurs être très certainement le cas (Ndlr, A l’issue du 2e tour, Nastasia Nadaud a hérité d’une partie royale avec Nelly Korda et Minjee Lee, numéros 1 et 6 mondiales).
G.P. : Quels ont été les moments importants de ce 2e tour ?
N.N. : Faire le par sur le par 3 du 2 après avoir fait birdie au 1. Prendre le green, c’était déjà une bonne chose (Ndlr, elle avait fait bogey la veille au même endroit). Et puis après avoir fait bogey au 7, je fais le par au 8 en sortant du bunker à gauche. Je pense que cela m’a bien remis dedans avant d’enchaîner avec les birdies sur les trous du retour (11, 12 et 15). C’est vraiment chouette !
G.P. : Comment voyez-vous les choses maintenant pour le week-end ?
N.N. : Je vais continuer à faire ce que j’ai fait. Ce n’est pas parce qu’il y a le week-end que je vais changer quoi que ce soit. On va poursuivre ce que l’on a entamé depuis le début de la semaine. Je sais que j’ai un peu mieux géré les pars 3 aujourd’hui, cela a certainement fait la différence. Et puis j’ai touché bien plus de fairways qu’hier (10 sur 13 contre 7 sur 13 jeudi). Mais c’est vrai qu’on a très bien abordé ce 2e tour avec mon caddie (Ndlr, Guillaume Fanonnel) sur les calculs, les lignes de jeu, etc. Non, je suis vraiment contente du travail que l’on fait.
Ce matin, ça a été très dur. Je me suis réveillée à 4h20.
Nastasia Nadaud
G.P. : Depuis combien de temps collaborez-vous avec votre caddie, un ancien joueur du Golf Club de Lyon ?
N.N. : Depuis le début de l’année. J’ai zappé avec lui les premiers tournois lointains sur le Ladies European Tour comme l’Australie et l’Afrique du Sud… C’est quand même des coûts. Mais on a fait la plupart des tournois ensemble. Cela se passe bien. Comme il était ancien joueur pro, son coach mental était Cédric Coquet, mon coach mental actuellement. On est donc sur les mêmes idées. On se rejoint sur beaucoup de choses. Cela aide aussi.
G.P. : Le travail que vous avez débuté récemment avec Robin Cocq, notamment dans le secteur du petit jeu et du putting, est-il en train de payer ?
N.N. : Oui ! Je sens qu’il y a une belle avancée, notamment sur le putting. Pendant quelques temps, ce secteur était un peu en-dedans j’ai envie de dire. Et là, ça commence à dérouler beaucoup plus, surtout sur des greens comme Evian qui ne sont pas simples à lire, ils sont rapides, il faut bien doser aussi… Donc, ça va dans le bon sens.
G.P. : L’objectif, finalement, c’est d’être malade jusqu’à dimanche ?
N.N. : Oui, je vais aller me baigner dans le lac, comme ça je reste bien malade (rires). Non, ce sera surtout du repos, une petite sieste pour récupérer et repartir fraîche et dispo demain. Ce matin (Ndlr, son départ était programmé du 1 à 7h24), ça a été très dur. Je me suis réveillée à 4h20. L’objectif était d’être le plus calme possible sur l’échauffement et de réagir le moins possible sur le parcours, d’être hyper zen.
Photo : Philippe Millereau / KMSP