Les jours se suivent et ne se ressemblent pas. Au golf, bizarrement, ces mots servent plutôt à résumer une carte de score malvenue, mais ils sont rarement employés quand la carte est bonne.
Philippe P Hermann
Au deuxième tour de l’Omega European Masters qui guidera Luke Donald lundi dans la constitution de son équipe de Ryder Cup, cette phrase collait à Victor Perez, alors que Romain Langasque était content de passer outre.
Mieux qu’hier, mais pas assez
Coincé à +1 au premier tour, Perez savait ce qui l’attendait pour rester dans les petits papiers du capitaine européen. Déjà pour passer le cut, il lui fallait un -4, au moins. Avant de penser à déloger Robert MacIntyre de la dernière place qualificative automatiquement, favori généralement cité, mais pas « propre en ordre » (comme disent les Suisses).
« Je n’étais pas soucieux, expliquait Perez. J’ai joué mieux que hier. Ce n’est pas un parcours que j’ai trop dans l’œil. Au passage du 5 au 7, propices aux birdies, je me suis mis en difficulté. Déjà en 2014, je ne sentais pas ce parcours. Même avec son réaménagement, je n’en suis pas très copain. Mais les jours se suivent et… Le cut (-3) est bien loupé et on verra si tout se remet en place au BMW à Wentworth. »
Wentworth ? C’est certes avant la Ryder Cup, mais après la sélection annoncée. Un discours qui sent déjà la résignation.
Un Bleu dans le coup
Un de perdu, six de retrouvés ! Une autre formule, ici adaptée à la performance d’ensemble des Français avec huit joueurs (sur 14) qui ont passer le cut, dans le sillage Romain Langasque tout proche de la tête de cet Omega European Masters après un second 65.
«J’ai passé une bonne journée hier. Je savais qu’on aurait moins de vent ce matin et de meilleurs greens. Mais je n’ai pas bien démarré. Pas idéal, mais je suis resté patient et concentré, sachant que quelques trous de la fin pouvaient déboucher sur des birdies. Je ne suis pas surpris par mon classement, mais c’est un parcours où on peut vite commettre des erreurs. »
Une invitation pour Langasque ? A peine possible
Avec un ou deux autres 65 et une victoire, une invitation pour le Team Europe de Ryder Cup pourrait peut-être venir pour Langasque. « Non, je pars de trop loin et il y a trop de bons joueurs. Je vais tout de même me donner un max. Je suis un bon joueur et si on me passe la veste rouge, on ne sait jamais. Mais ce n’est pas dans ma tête. Je suis d’abord là pour gagner cet Omega… »
Aberg, c’est une vraie découverte, Meronk est bien lancé…
Puisqu’on en parle, qui verriez-vous rejoindre le Team Europe lundi à l’annonce des wild-cards ? « Le jeune Suédois Aberg, c’est une vraie découverte, Meronk bien lancé. Mal parti, McIntyre aura quand même une « invit » je pense. Et pour Lowry et Rose, je crois que c’est fait. Quant à Victor, c’est très compliqué. »
Autre heureuse position (11e ex-aequo), celle occupée par Mike Lorenzo-Vera et Antoine Rozner à -7 juste devant Matthieu Pavon qui nous a aussi livré un commentaire sur ce 2e tour portant en tête Matt Fitzpatrick sur la voie d’un triplé à Crans-Montana, avec son jeune frère Alex juste à deux longueurs.
« Je suis en recherche de sensation, avouait Matt Pavon qui a beaucoup travaillé ces quinze derniers jours. Mais l’entraînement n’est pas un tournoi où il y a plus d’attente, plus d’enjeu, un cut. Même si on a l’habitude de ces compétitions, après cinq semaines sans jouer, on l’impression que c’est une première fois. »
Et demain est un autre jour…
PPH
Photo : Stuart Franklin / Getty / AFP