
Le vainqueur de l’U.S. Open 2025 est J.J. Spaun et personne ne contestera son sacre. Mais celui qui a longtemps mené le tournoi, Sam Burns, a craqué dans le final. Il a perdu définitivement ses chances de succès sur trou n°15 où il a concédé un double bogey, accident en grande partie dû à une décision arbitrale très sévère : pour beaucoup, il lui a été refusé un drop gratuit qui semblait justifié.
Sam Burns n’en n’a pas cru ses oreilles. Il a préféré demander un deuxième avis. Un deuxième officiel est donc venu confirmer la décision du premier.
Non, c’est deux fois non.
Le drop gratuit qu’espérait l’Américain sur le fairway du trou n°15 lui a été refusé. Et pourtant, sa balle semblait bien reposer autour d’une zone d’eau dite temporaire.
Résultat, l’ex-leader du tournoi, qui avait abandonné la tête un peu plus tôt avec un double bogey au 11 et un bogey au 12, a trébuché une fois de plus, une fois de trop. Double bogey sur ce trou n°15. Ses espoirs de victoire ont disparu définitivement avec un bogey au 16.
Mais le 15 a tout changé. Son long coup de fer s’est égaré à gauche dans le gros rough. D’évidence, la qualité du contact de sa frappe a été affectée par l’importante quantité d’eau autour de sa balle.
💧❌ Sam Burns did not get relief from casual water after consulting with 2 rules officials — he wasn’t happy after his shot.
— NUCLR GOLF (@NUCLRGOLF) June 15, 2025
Une histoire de kilos ?
Alors pourquoi ce drop « gratuit » lui a-t-il été refusé, alors que le fairway à cet endroit était détrempé par les violentes pluies orageuses qui ont stoppé ce dernier tour pendant 1h40 ? De nombreux témoins ont été surpris de ce refus, à commencer par le consultant de Canal+ Jean Van de Velde, qui a exprimé en direct à l’antenne sa désapprobation.
Dans un récent article (Quand et comment puis-je bénéficier d’un drop gratuit quand ma balle repose dans de « l’eau temporaire » ?), nous précisions que selon les règles du Royal & Ancient, pour qu’un drop soit gratuit en cas d’eau temporaire, « il ne suffit pas que le sol soit simplement humide, boueux ou mou ou que l’eau soit momentanément visible lorsque le joueur marche sur le sol ; une accumulation d’eau doit rester présente avant que le stance ne soit pris ou après. »
En clair, il fait que le joueur, sans piétiner, fasse ressortir de l’eau en se plaçant près de la balle. Ce qui n’a visiblement pas été le cas quand Burns a pris son stance. Mais cela a dû se jouer à peu de chose, à un jugement forcément subjectif.
J’ai fait des swings d’entraînement et l’eau éclaboussait à chaque fois. J’ai appelé un arbitre, puis un deuxième, ils n’étaient pas d’accord avec moi.
« Dans ce cas précis, l’arbitre n’a pas été cool, nous a assuré un arbitre national. Bien sûr, dans le fond, il n’a pas tout à fait tort : quand Burns prend normalement son stance, aucune eau temporaire n’est apparente clairement sous ses pieds… Mais Burns aurait pesé quelques kilos de plus, ça aurait sans doute été différent. Personnellement, je l’aurais accordé. Shane Lowry aurait sans doute eu droit à ce drop… »
Les swings d’essai que Burns a répété pour convaincre les officiels n’y ont rien changé, et pourtant, à chaque fois, il a soulevé une importante gerbe d’eau. « Jouez là où la balle repose », fut la réponse définitive du deuxième arbitre. Évidemment, le joueur a exprimé sa frustration et a même lâché à son caddie que c’était « ridicule. » Après la fin de sa partie, il n’était pas convaincu par la décision, même si son courroux était retombé.
« Ma balle était en quelque sorte sur la partie basse du fairway. Quand j’y ai posé les pieds, on pouvait clairement voir l’eau monter. J’ai fait des swings d’entraînement et l’eau éclaboussait à chaque fois. J’ai appelé un arbitre, puis un deuxième, ils n’étaient pas d’accord avec moi. En fin de compte, ce n’est pas moi qui décide C’est comme ça. »
Sam Burns a donc accepté la sentence avec beaucoup de classe. Et pourtant, un journaliste américain, Kyle Porter, s’est amusé à poser les pieds sur les lieux de la discorde. Le moins que l’on puisse dire, c’est que les images ont tendance à donner raison au joueur…
Sam Burns was denied relief from casual water.
This is where he hit from. 😬
(📹: @KylePorterNS) pic.twitter.com/7dkD99oWhT
— Golf Digest (@GolfDigest) June 15, 2025
©Photo by ANDY LYONS / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP