
Lundi, la plupart des joueurs ont pu découvrir le parcours d’Oakmont Country Club considéré comme le plus dur du monde. Ils s’attendent au pire.
L’une des phrases qui résume le mieux la philosophie de l’USGA en amont d’un U.S. Open date de 1974. Elle a été prononcée par le président de la commission sportive de l’instance dirigeante de l’époque, Sandy Tatum, qui répondait aux joueurs se plaignant de la difficulté du parcours de Winged Foot à l’issue du premier tour de l’U.S. Open.
Nous ne cherchons pas à humilier les meilleurs joueurs du monde, nous voulons simplement les identifier.
Sandy Tatum (1974)
Bien décidée à mettre les joueurs au supplice comme chaque année, l’USGA a choisi de revenir pour la 10e fois à Oakmont pour le 125e U.S. Open. Aucun autre parcours n’a reçu ce championnat à autant de reprises dans l’histoire.
Avec 168 bunkers, un rough épais de plus de 15 cm et une vitesse de green mesurée entre 14,5 et 14,9 au Stimpmeter, le test qui attend les 156 joueurs de jeudi à dimanche en Pennsylvanie est incontestablement le plus difficile de la saison.
Peut-être que je suis juste un malade.
Xander Schauffele
Même le vainqueur la dernière édition de l’U.S. Open disputé sur ce redoutable tracé (2016), Dustin Johnson, s’attend à souffrir.
« Je n’ai jamais joué de parcours plus dur que celui-ci. Il arrive parfois qu’un parcours soit très dur en raison de la météo, mais ici à Oakmont, c’est dur, quelles que soient les conditions. »
En 2007, lors de la victoire d’Angel Cabrera, la moyenne de score avait atteint 75,7. Un total de 381 double bogeys et 64 triples ou plus avaient été enregistrés. Du jamais vu dans l’histoire de ce Majeur !
Schauffele, le “psychopathe” spécialiste de l’U.S. Open
« Je ne pense pas que les gens allument la télévision pour nous voir mettre la balle sur le green à 180 mètres, vous voyez ce que je veux dire ? Je pense qu’ils regardent l’U.S. Open pour voir un joueur jouer 8 au-dessus du par et souffrir. C’est ce qui plait aux téléspectateurs », explique Xander Schauffele.
Le numéro 3 mondial peine à retrouver la forme et ne figure pas parmi les favoris avec des statistiques inquiétantes dans les compartiments du jeu essentiels à Oakmont. Simplement 174e driver le plus précis sur le PGA Tour et 139e sur les greens, le double vainqueur de Majeur en 2024 se prépare lui aussi à en baver.
Schauffele est pourtant le joueur qui présente le plus de garantie dans ce tournoi depuis ses débuts en 2017.
En effet, le Californien, qui n’a jamais fini au delà de la 25e place en 8 participations, a terminé sept fois dans le top 10 et trois fois dans le top 5. Son plus mauvais résultat ? Une 14e place à Brookline en 2022 !
« Peut-être que je suis juste un malade et que j’aime le défi. J’aime quand c’est dur, je pense qu’une bonne attitude est très importante. Je ne sais pas, je trouve que c’est très amusant. C’est évidemment plus facile à dire qu’à faire, difficile de garder une bonne attitude tout au long des 72 trous. »
Pas de place pour les outsiders
Si on s’intéresse de plus près à l’histoire de l’U.S. Open ici à Oakmont, on se rend compte que tous les anciens vainqueurs sont tous des multiples vainqueurs de Majeurs : Hogan (1953), Nicklaus (1962), Miller (1973), L. Nelson (1983), Els (1994), Cabrera (2007) et D. Johnson (2016).
L’identité de leurs dauphins au classement en dit long aussi sur l’exigence requise pour performer sur le parcours rénové par Gil Hanse en 2023. Jim Furyk a fini à la deuxième place en 2007 et 2016. Tiger Woods a échoué à un coup de Cabrera en 2007. En 1994, Ernie Els a triomphé de Colin Montgomerie en play-off (avec Loren Roberts).
En 1983, Larry Nelson a devancé Tom Watson et 10 ans plus tôt, Johnny Miller a rendu une carte exceptionnelle de 63 lors du dernier tour pour triompher de Tom Weiskopf, Arnold Palmer et Jack Nicklaus !