Le suspense reste entier à 11 trous de la fin de l’U.S. Open, alors que le dernier tour a été stoppé par un violent orage. Sam Burns compte toujours un coup d’avance sur Adam Scott. Tyrrell Hatton et Viktor Hovland sont encore en lice pour la victoire alors qu’il restait encore 26 joueurs sur le parcours. La reprise du jeu est annoncée pour 17h40 locale (23h40 en France).
Il ne manquait plus que ça, serait-on tenté de dire. Ça, c’est un orage violent qui a noyé sous les eaux le parcours d’Oakmont. Le parcours du 125e U.S. Open déjà un monstre, mais avec des roughs et des fairways détrempés, la reprise du jeu promettait d’être un immense défi pour ceux qui n’ont pas terminé leur 4e tour.
Play was suspended at Oakmont Country Club at 4:01 p.m. ET due to dangerous weather in the area. pic.twitter.com/2IkOmNoT7t
— U.S. Open (@usopengolf) June 15, 2025
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Ils sont encore 26 sur le parcours et parmi eux, sept hommes, semble-t-il, peuvent prétendre à la victoire. Ou peut-être huit, mais le huitième homme aura juste à espérer des bogeys des leaders devant sa télévision. A +4 total au club house, Jon Rahm a en effet une petite chance. Une toute petite.
Au moment de l’arrêt (vers 22h15 en France), Sam Burns abordait le 8e trou, un monstre de par 3 de 301 yards (275 mètres, un record absolu de longueur pour un par 3 dans un Majeur !) en position de leader à -2. A ses côtés, Adam Scott restait le deuxième homme encore sous le par total dans le tournoi, à -1 total. Cette dernière partie affichait un même score de +2 pour la journée. C’était presque une bonne affaire pour le duo tant derrière, tout le monde ou presque s’est vite effrité.
Un jeu de massacres
D’entrée ou presque leurs adversaires directs ont en effet fléchi. Ce fut même un jeu de massacres. J.J. Spaun ? Bogey au 1 et bogey au 2 après un incroyable coup du sort, une malchance énorme quand son coup de fer droit comme un I sur le drapeau est ressorti du green 40 mètres en arrière après que sa balle eut heurté le mât.
You gotta be kidding! 😩
J.J. Spaun gets a horrible break on 2, hitting the flagstick and coming way backwards. pic.twitter.com/Egs9hcz35l
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Et Spaun a même enchaîné par un bogey au 3, puis deux autres au 5 et au 6…
Viktor Hovland ? Bogey au 2 puis un autre au 3 après un fâcheux trois-putts. Le Norvégien est même parti une troisième fois à la faute sur le 8, juste avant l’arrivée des intempéries. Il n’est pas définitivement décroché à trois coups de Burns, mais l’élan ne plaide pas en sa faveur. Et que dire de Thriston Lawrence, qui a débuté par une séquence double – bogey – bogey alors qu’il s’était élancé en 6e position.
Scheffler trahi par son putter
L’homme qui avait peut-être le meilleur « momentum » sur le parcours parmi le groupe de tête était le teigneux Tyrrell Hatton, le seul des six premiers à ne pas jouer au-dessus du par. L’Anglais compte lui aussi trois coups de retard. C’est loin d’être rédhibitoire, surtout si comme on peut le penser le parcours sera encore plus dur qu’il ne l’est à la reprise.
Quant à Scottie Scheffler, proche de Sam Burns depuis l’adolescence, il lui restait assez peu d’espoir de revenir chatouiller son ami au leaderboard. Affûté fers en main, le n°1 mondial aurait pu envisager un beau rapproché et même une charge dominicale semblable à celle qui lui a valu l’or à Paris l’an passé. Mais son putting l’a complètement lâché. Trois putts au 1, trois putts au 11.. C’est sans doute trop.
🚨⛳️😲 #WATCH — World #1 Scottie Scheffler with a 3 putt bogey from 8 feet, including a 2 footer for par that didn’t even touch the hole… 🫨 @SchefflerFans
— NUCLR GOLF (@NUCLRGOLF) June 15, 2025
On a retrouvé McIlroy
Son rival au classement mondial, Rory McIlroy, a sans doute déjà quitté la banlieue de Pittsburgh à l’heure d’écrire ces lignes. Mais il est parti avec un sourire retrouvé.
On l’avait laissé chafouin avec son jeu et avec la presse. La veille, après avoir de nouveau séché des points presse, le Nord-Irlandais avait repris la parole face aux médias, essentiellement pour dire qu’il était fatigué de leurs questions. Lors du 2e tour, il avait aussi jeté son club et brisé deux fois des marques de départ.
Cette fois encore, le vainqueur du Masters a perdu son sang-froid sur le parcours avec un nouveau jet de fer. Mais à l’image de la façon magistrale dont il a récupéré l’objet du délit, « Ror’s » a beaucoup, beaucoup mieux maîtrisé son jeu dans ce dernier tour.
Évidemment, il jouait sans aucune pression, mais le Britannique a signé la meilleure carte de sa semaine (et du jour à égalité avec Jon Rahm) avec un 67 nanti de six birdies qui laisse à penser qu’on aurait pu espérer mieux du n°2 mondial cette semaine. Mais il est clairement dans une phase de digestion mentale de sa prouesse à Augusta. Accessoirement, Rory obtient une place dans le top 25.
Je n’étais pas vraiment là ces dernières semaines. J’ai gravi mon Everest, je dois trouver une nouvelle montagne à gravir.
Rory McIlroy
Pour lui, le dernier Majeur de l’année, chez lui en Irlande du Nord, à Portrush, devrait être un rendez-vous qu’il lui tiendra davantage à cœur. « Je ne vois pas ce qui pourrait être plus motivant pour moi qu’un Open britannique à la maison. Je doit juste me remettre dans le coup. J’ai gravi mon Everest en avril, je dois trouver une nouvelle montagne à gravir. Je n’étais pas vraiment là ces dernières semaines », a reconnu lui-même le héros de la première partie de saison.
Perez peut y croire, Pavon évite la dernière place
Les Français, eux, avaient des objectifs très différents dans ce dernier tour. Victor Perez visait un gros coup et son meilleur résultat en Majeur (12e au PGA Championship 2023), Matthieu Pavon voulait juste terminer sur une bonne note. La mission sera dure à accomplir pour le premier et a été plutôt manqué pour le second.
Le Tarbais a subi comme les autres sur l’aller, joué en +2. Il était 23e avec quatre trous à jouer quand le jeu a été stoppé. Mais un bon finish est possible. Le top 10, synonyme de qualification pour l’an prochain à Shinnecock Hills, n’est qu’à deux coups et il pourrait y avoir encore de la casse devant lui.
Le Bordelais a terminé au fond de la classe, après un 76 un peu plus rassurant que son 81 de la veille. Il évite la dernière place qui échoit à l’Américain Philip Barbaree, Jr. Mais son manque de régularité l’empêche d’obtenir un premier résultat probant en 2024. Il était -3 après 11 trous dans ce tournoi, il termine à +22. Cette année 2025 est toujours frustrante, même si des signes encourageants s’ajoutent semaine après semaine.
Le leaderboard avant l’interruption
© Photo by Warren Little / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP
