
Victor Dubuisson n’a rien perdu de sa splendeur. Il démontre une fois encore tout son talent depuis deux jours sur les greens du Golf de Biarritz le Phare. Le Cannois, « retraité » depuis deux ans, est aujourd’hui très heureux dans sa nouvelle vie à Tenerife, dans les Iles Canaries.
Propos recueillis par Nathan CARDET, à Biarritz
GOLF PLANÈTE : Quelles ont été vos sensations pour cette première en compétition depuis deux ans, avec deux bons tours bouclés en 62 (-7) et 65 (-4) ?
Victor DUBUISSON : Je joue très bien depuis un an et demi, le grand jeu est bien en place. Le parcours est court mais assez étroit, avec des drapeaux dans les coins, donc ce n’est pas facile de se mettre proche des drapeaux. Les putts à mi-distance ne sont pas tombés, il faut rester patient sur ce parcours de Biarritz. -7 et -4, ce sont de bons scores.
G.P. : Vous allez partir avec quatre coups de retard sur le leader avant le dernier tour. Est-ce que cela peut changer votre stratégie de jeu ?
V.D. : Je vais rester dans ce que j’ai mis en place, ne pas être plus agressif sur les drapeaux si les putts ne tombent pas, car on peut vite se faire avoir. Je vais miser sur le putting, même si ça n’est pas tombé aujourd’hui. Il y a aussi eu un drive malchanceux. C’était du moyen plus, disons un 6 sur 10.
G.P. : On vous sent bien et content sur le parcours…
V.D. : Oui ! Après, je joue le tournoi pour mon ami Gérald Bouhourd, qui me caddeye très bien. Il en a fait un super tournoi pro cette année. Je n’ai pas du tout l’intention de rejouer des tournois professionnels, mais ça me faisait plaisir de venir le soutenir et de passer un bon moment avec lui et les jeunes. C’était le but de ma venue.
Je continue les séjours très exclusifs avec deux ou trois personnes par semaine, et ça se passe vraiment très bien
G.P. : Parlez-nous de vos stages de coaching !
V.D. : Ça se passe très bien, les gens sont ravis. Tenerife, et plus spécifiquement Abama Golf, est vraiment un endroit fabuleux. On est en train d’améliorer l’académie. À partir du mois d’octobre, il y aura de nouvelles installations, avec une vraie académie à mon nom. Je continue les séjours très exclusifs avec deux ou trois personnes par semaine, et ça se passe vraiment très bien. Le lieu est vraiment fantastique pour ça : pouvoir s’entraîner sur des greens aussi qualitatifs, taper sur herbe, avoir des Pro V1 au practice… Ce sont des petits détails qui font vraiment la différence, et ça permet aux gens qui viennent s’entraîner d’être dans des conditions professionnelles, comme celles que l’on peut retrouver dans les grandes académies aux États-Unis. Je suis content d’avoir pu faire ça à Tenerife, en Europe.
G.P. : Êtes-vous heureux dans cette nouvelle vie ?
V.D. : Je me sens vraiment très bien, j’ai vraiment trouvé ma voie depuis trois ans. Et encore plus maintenant avec l’académie. Je fais également pas mal de séjours l’été au Royaume-Uni, à St Andrews. J’étais aussi à Adare Manor, où il y aura la Ryder Cup 2027. C’est que du bonheur. Tous les gens que je reçois progressent et sont contents. Et ça m’a permis de faire de très belles rencontres et de créer des amitiés avec pas mal de monde. C’est le plaisir du partage.
G.P. : Suivez-vous l’actualité golfique ? Que pensez-vous du golf français, qui se porte bien ?
V.D. : Je ne regarde pas tous les tournois, je regarde un peu le PGA Tour et le circuit européen le dimanche, donc je ne suis pas forcément tout. En revanche, je suis très, très fan de Martin Couvra. Il a un superbe swing. Pour moi, c’est le plus beau swing qu’il y a en ce moment sur le circuit. En plus, il a un putting extraordinaire. S’il pouvait me le prêter de temps en temps, ça me rendrait un grand service (rires). Je pense que d’ici quelques années, s’il arrive à monter sur le PGA Tour, c’est lui qui va le plus percer.
G.P. : Ce que réalise Scottie Scheffler vous impressionne ?
V.D. : C’est très impressionnant. C’est simplement quelqu’un qui se met toujours à hauteur de drapeau du bon côté. Le jour où il putte mal, il fait top 10, et quand il putte bien, il gagne. C’est aussi simple que ça. Il ne fait jamais d’erreur, donc forcément il n’est jamais loin. Ce n’est pas forcément de la stratégie, c’est plus la manière dont il aborde les coups et ses décisions. En plus, il drive très bien.
© Nathan Cardet / Golf Planète