Quelques mois après la publication d’un beau livre sur le golf féminin tricolore, Philippe Palli s’est, cette fois, attaqué au début du golf professionnel français.
N.C.
Né sur les links écossais du XVIIIᵉ siècle avant de s’implanter en France dès 1856, le golf a rapidement trouvé sur notre territoire un terrain fertile pour faire émerger ses premiers talents. À la charnière des années 1900, une génération de professionnels français s’impose alors sur la scène internationale : Arnaud Massy, Jean Gassiat, Pierre Lafitte, Auguste Boyer, Marcel Dallemagne ou encore Yves Botcazou.
Ces grands noms du golf de leur époque restent aujourd’hui très méconnus. C’est en partie pour cela que Philippe Palli leur a dédié son nouvel ouvrage, Le golf professionnel en France – Des origines aux Années folles.
« J’ai entendu parler de Louis Tellier (titré aux États-Unis en 1921, et considéré ainsi vainqueur sur le PGA Tour) pour la première fois en 1999 avec André-Jean Lafaurie quand Jean Van de Velde jouait l’U.S. Open, c’est triste », s’indigne Philippe Palli.
Ce manque de connaissance généralisé touche le vainqueur du Championnat de France Omnium 1988. Il pense qu’une meilleure prise de conscience de cette Histoire permettrait un meilleur développement des futurs professionnels.
« Pendant des années, le côté histoire a été mis de côté. Pour avoir de très bons joueurs en France, il faut que les jeunes aient conscience que les anciens pros français ont gagné des choses. Qu’ils puissent se dire : si un Français l’a fait, je peux le faire. Mais il faut qu’ils aient connaissance du fait qu’un Français a déjà gagné le British Open. Je pense que la première chose, ça doit passer par les clubs. Mais de nombreux gamins ne connaissent même pas Arnaud Massy… Je pense qu’on devrait faire dans les écoles de golf une liste de quelques joueurs ou joueuses à connaître. »
On pourrait ajouter 50 victoires françaises aux 52 officielles des pros français sur le circuit européen
Parmi les grands noms, celui qui a créé le Golf originel du Sorbier en Dordogne met notamment en valeur Arnaud Massy, vainqueur du British Open 1907, ou encore Auguste Boyer.
« Lui, c’est quand même quatorze opens nationaux remportés. Quand on dit que le meilleur Français c’est Thomas Levet, c’est vrai si on se base depuis la création du circuit européen, mais je râle un peu. Les Américains reconnaissent quant à eux les victoires avant la création du PGA Tour. Si on faisait ça, on pourrait ajouter 50 victoires françaises aux 52 officielles des pros français sur le circuit européen. Le PGA américain a une belle reconnaissance des anciens, en Europe, on s’en fiche un peu. »
De St Andrews à Geneviève Le Derff
Cet ouvrage de 110 pages, illustré de nombreuses images d’archives, accorde ses premières lignes au début du golf et de ses règles à St Andrews. Il retrace par la suite l’arrivée de ce sport dans l’Hexagone et du professionnalisme, dans son sens strict.
« Au début, le professionnel, c’est le caddie, rappelle l’auteur originaire du Pays basque. Puis était considérée comme professionnelle toute personne qui gagnait de l’argent grâce au golf. Les joueurs amateurs n’étaient pas professionnels car c’était considéré descendre de catégorie sociale. »
Philippe Palli retrace ainsi l’histoire de nombreux professionnels marquants du début du siècle, jusqu’à Geneviève Le Derff qui, à 18 ans, devient en 1928 la première femme professionnelle au monde. « Elle ne s’est pas gênée pour jouer avec les mecs, elle a même participé à l’Open de France. »
La suite est déjà en préparation. « Le tome 2 démarrera donc en 1930 et ira jusqu’à Jean Garaialde, peut-être au moment de la création du circuit européen dans les années 70 », avance en guise de conclusion l’auteur.
Le golf professionnel en France – Des origines aux Années folles
Editeur : Philippe Palli
Prix de vente au public (TTC) : 38,00 €, livre édité à la commande ici












