Les golfs seront-ils un jour protégés par la loi face notamment à la spéculation immobilière ? Ces ensembles de verdure, de nature boisée et entretenue, de lien social et sportif, sont souvent devenues des poumons verts au cœur d’urbanisations galopantes.
C’est une question qui mérite d’être posée après le débat au Canada qui concerne le devenir d’un des premiers golfs dessinés par Jack Nicklaus.
Résumons : situé à 40 kilomètres à l’ouest de Toronto, le golf de Glen Abbey a été construit pour 2 millions $ en 1976. Cinq ans plus tard, la Royal Canadian Golf Association l’a acheté pour 3 millions $ de Great Northern Capital. Un promoteur immobilier, ClubLink, en est devenu le propriétaire en 1998, en payant 40 millions $.
Glen Abbey a accueilli l’Open canadien à 28 reprises ainsi que de très nombreux tournois nationaux et internationaux.
Et aujourd’hui, ClubLink qui détient plus de 50 terrains de golf à Toronto, Ottawa et Montréal, ainsi qu’en Floride, compte détruire le golf de Glen Abbey pour faire une opération immobilière de 3 000 logements et des bureaux.
Même Jack Nicklaus, plutôt complaisant avec les milieux d’affaires selon ses propres dires, s’est ému de cette perspective. Le maire d’Oakville, Rob Burton, et le député local, Stephan Crawford, viennent de demander officiellement l’arrêt immédiat du projet, non inscrit dans le plan d’urbanisme. Un ministre a appuyé la demande des autorités locales.
L’affaire est aux mains des avocats et a ému de nombreuses personnes au Canada. D’autant que la décision qui sera prise pourrait faire jurisprudence en la matière.
En France, une telle question s’est déjà posée en milieu urbain ou semi-urbain et pourrait se reposer à l’avenir. Peut-être l’occasion de voir la vague écologique défendre les golfs ? En vert et avec tous !
Photos Glen Abbey GC