
Passé à 8 millions de dollars de prize money en 2024, celui-ci est demeuré le même pour l’édition 2025. Jacques Bungert, le vice-président de l’Amundi Evian Championship, nous en donne les principales raisons.
L.V., à Evian
A la veille du dernier KPMG Women’s PGA Championship remporté fin juin par l’Australienne Minjee Lee, la PGA of America avait décidé de s’aligner sur le prize money en vigueur à l’U.S. Women’s Open 2025, à savoir 12 millions de dollars. Soit une substantielle augmentation par rapport à 2024 où la dotation était alors de 10 400 000 dollars.
Au moment où l’AIG Women’s Open 2025 (31 juillet-3 août) affiche 9,5 millions de dollars de dotation et pourrait même passer à 10 millions dans quelques jours, l’Amundi Evian Championship reste à 8 millions de dollars, juste devant le Chevron Championship (7,9 millions de dollars).
Notre économie est rationnelle. On n’est pas dans la logique d’un milliardaire qui passe et qui dit go, allons-y !
Jacques Bungert
« On a toujours été très clair sur ce sujet, explique Jacques Bungert, le vice-président de l’Amundi Evian Championship. Dans un tournoi, on a des charges. Celles-ci représentent presque 50 % de la dotation. En plus, on n’a pas d’intermédiaire, donc on prend aucune marge. Tout est fléché sur les enjeux du tournoi. Et puis de l’autre côté, on a les rentrées. Nos revenus, ce sont les sponsors et la télévision. Notre économie est rationnelle. On n’est pas dans la logique d’un milliardaire qui passe et qui dit go, allons-y ! Comme le disait Franck (Riboud, le Président de l’Amundi Evian Championship), on n’a pas de tournoi masculin qui permettrait d’actionner les vases communicants, comme c’est le cas avec certains des tournois anglo-saxons avec un enjeu de parité. »
On a préféré mettre 3 000 dollars à toutes les joueuses qui ne passent pas le cut plutôt que d’aller renforcer le prize money.
Jacques Bungert
« On a été très clairs avec les joueuses, et avec le Tour, poursuit-il. On ne rentrera jamais dans une course à l’échalote. On respectera toujours la hiérarchie des tournois. On essaie de faire le maximum mais ce n’est pas le prize money qui va déterminer si ton tournoi est top. On a préféré mettre 3 000 dollars à toutes les joueuses qui ne passent pas le cut plutôt que d’aller renforcer le prize money. Maintenant, si on voit s’éloigner un peu trop loin les autres (U.S. Women’s Open et le KPMG Women’s PGA Championship), on essaiera probablement d’avancer. Dans ce cas précis, on fera comme dans le passé avec Rolex, avec Amundi, avec les partenaires, c’est-à-dire qu’on leur demandera de remettre au pot. Mais toujours dans une entente totale. Il ne faut pas oublier que si tu augmentes ta dotation, il faut ensuite la maintenir. Il faut donc plus d’argent chaque année. Ce n’est pas un One Shot. »
Reste à savoir si le tournoi pourrait perdre de son attractivité auprès des joueuses si l’écart de dotation se creusait encore dans les prochaines années ?
« Franchement, j’en doute, conclut Bungert. Je ne suis pas certain que Wimbledon au tennis est moins attractif parce qu’il a un prize money moins élevé que l’Australian Open ou l’US Open. »
Photo : Philippe Millereau / KMSP