
Battu en playoff par Alex Noren sur le plus gros tournoi du Tour européen de la saison régulière, devenu meilleur golfeur français au classement mondial, Adrien Saddier a changé de dimension à l’orée du 107e FedEx Open de France de l’histoire délocalisé à St-Nom-la-Bretèche (78). Le Haut-Savoyard, 3e de la Race to Dubaï, est assuré d’évoluer sur le PGA Tour en 2025. Et il s’y prépare déjà !
Lionel VELLA, à St-Nom-la-Bretèche
« Ce petit tourbillon médiatique, je n’y suis pas forcément habitué mais j’ai pris des conseils auprès de Matthieu (Pavon) et j’essaie de m’y faire… »
Adrien Saddier, 33 ans, décontracté et très souriant, s’est prêté ce mercredi à l’heure du café après le déjeuner au jeu des questions-réponses en conférence de presse d’avant tournoi. Un rendez-vous médiatique parfaitement géré durant lequel il n’a pas écarté le moindre sujet. Il est désormais le porte étendard du golf tricolore, seul pensionnaire du top 100 mondial, et à ce titre, il assure avec calme et sérénité ce nouveau statut.
« J’ai l’impression d’avoir pris un peu la place de Matthieu (Pavon) l’an dernier, juge-t-il doucement. Mais c’est excitant à vivre. C’est un bon moment pour moi pour jouer l’Open de France. Tous les objectifs sont déjà remplis. Les semaines qui vont arriver, ce sera du pur bonus. Je suis un peu plus détaché de la pression. J’ai juste à profiter des semaines qui arrivent et me préparer pour la saison suivante. »
Cela va changer un peu de la monotonie du Tour européen où chaque semaine, on est au même endroit. Tous les parcours seront plus durs, comme me l’ont soufflé Niklas Nørgaard ou Thriston Lawrence.
Adrien Saddier en évoquant le PGA Tour 2026
Cette saison prochaine justement, elle se disputera sur le PGA Tour. A moins d’une catastrophe nucléaire, il sera en effet de l’autre côté de l’Atlantique, sur le plus relevé des circuits professionnels au monde.
« Le PGA Tour, on l’a déjà un peu évoqué avec mon agent (Rob Jarvis) pour le futur calendrier, confirme-t-il. J’ai déjà demandé conseil auprès de Victor (Perez), Antoine (Rozner) et Matthieu (Pavon). Cela va être une belle découverte. Ce sera ça chaque semaine. J’ai l’impression d’être comme Martin Couvra cette année sur le Tour européen. Antoine Rozner ne m’en a dit que du bien. Matthieu aussi. Cela va changer un peu de la monotonie du Tour européen où chaque semaine, on est au même endroit. Tous les parcours seront plus durs, comme me l’ont soufflé Niklas Nørgaard ou Thriston Lawrence. Ce sera une chouette expérience. Il faut en profiter. »
Pas de déménagement pour l’instant
A-t-il déjà imaginé son rythme de vie au pays de l’Oncle Sam, loin, très loin de ses montagnes de Haute-Savoie ?
« Non, je ne vais pas m’installer (aux USA) la première année, lâche-t-il dans un large sourire en fixant sa femme, Marie, assise au fond de la salle de presse. Ce sera beaucoup d’aller-retour. Je n’ai pas encore une image précise du calendrier mais pour le moment, c’est encore assez vague. Je pense que je vais m’y pencher la semaine prochaine, à la maison, à tête reposée. »
« Je suis un peu dur pour me bouger de mes montagnes, précise-t-il encore. Matthieu m’a déjà ouvert la porte de sa chambre d’ami. A ce titre, je me ferai une idée, lorsque j’irai m’entraîner chez lui, des golfs américains pour travailler. »
Objectif, le top 50 mondial
Présent à St-Nom-la-Bretèche, un endroit qu’il ne connait pas du tout – « c’est une vraie première pour moi mais le parcours est très agréable à jouer. Je pense qu’il va bien se défendre » – son objectif désormais est de viser dans un futur proche le top 50 mondial. Ce qui lui ouvrirait évidemment toutes les portes des plus grands tournois au monde, notamment le Masters d’Augusta.
« Dans les sept prochains mois, je n’ai rien à défendre en termes de points, souligne-t-il. Toutes les bonnes performances vont me faire grimper. Je me suis renseigné de ce que j’avais besoin comme résultats pour être dans le top 50, c’est assez clair comme nouvel objectif. »
L’Open d’Italie en 2026
Le désormais 78e joueur mondial n’écarte pas non plus l’idée d’effectuer des crochets sur le DP World Tour en 2026. Même si ceux-ci seront, évidemment, moins nombreux.
« J’ai vu que l’Open d’Italie (25-28 juin) tombait sur une semaine off, conclut-il. On peut donc peut-être imaginer l’enchaînement Italie, Allemagne (BMW International Open), Ecosse et British Open. Cela peut être dans mon calendrier. Après, c’est un peu vague, je pense que c’est la seule partie un peu sûre où je serai en Europe. »
En attendant les playoffs du DP World Tour 2025 où il est certain d’être au départ, il prendra part au Dunhill Links Championship (2-5 octobre) avant de rejoindre l’Inde (16-19 octobre) « où il y aura la moitié de l’équipe de Ryder Cup. Cela fait des gros points mondiaux à aller chercher. Du coup, la Corée (23-26 octobre), ça va aller (rires). »
Photo : Golf Planète