Malgré une dernière journée de simples dominée par les Américains, vainqueurs de six des onze matches, l’Europe s’impose avec un score final de 15-13 grâce à la victoire de Ludvig Åberg et aux nuls de Matt Fitzpatrick, Shane Lowry (photo), Tyrrell Hatton et Robert MacIntyre. C’est la cinquième fois dans l’histoire de la Ryder Cup que l’Europe s’impose sur le sol américain.
L.V.
On se préparait côté Vieux continent à vivre un dimanche tranquille, somme toute décontracté grâce à cette avance de 7 points à l’issue des deux premiers tours de doubles, à chaque fois remportée par l’équipe européenne. Du jamais vu en Ryder Cup. Eh bien on a eu tout faux. Cette session de simples, très souvent décisive dans cette compétition née en 1927, a bien failli tourner à la déroute pour les hommes de Luke Donald.
Ainsi, sur les onze matches au programme – celui de Viktor Hovland face à Harris English étant partagé en raison de la blessure au cou du Norvégien – seul Ludvig Åberg a décroché un point. Une victoire nette et sans bavure 2&1 sur Patrick Cantlay.
En fait, il a fallu toute la maestria et surtout le sans froid de Shane Lowry et de Tyrrell Hatton, un peu aussi de Matthew Fitzpatrick (ci-dessous) malgré son avance de 5 points après sept trous avant de finir square au 18 face à Bryson DeChambeau, pour voir l’Europe s’imposer sur un score étriqué de 15 à 13. Grâce à quatre matches nuls (on n’oublie pas non plus celui de Robert MacIntyre en toute fin de session). Alors qu’on imaginait le leaderboard flirter pour l’Europe plus facilement avec les 18 ou 19 points, après la démonstration des matches en doubles…
Calm down everybody. Fitzy is here.#TeamEurope | #OurTimeOurPlace pic.twitter.com/UBxEHrhV2B
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Oui, ce dimanche à Long Island a été clairement insoutenable. On a même cru au sein du clan européen vivre un véritable cauchemar au fil de la journée. Alors qu’au bout d’une heure de duels, les scores en bleu (ceux des Européens) trustaient la table de marque (sept contre deux pour les Américains), il n’y en avait plus que deux, deux heures plus tard. Contre cinq en rouge.
Jon Rahm, exténué
Toutes les premières parties ont été remportées par les hommes de Keegan Bradley, totalement transcendés. Cameron Young et Justin Thomas crucifiaient respectivement Justin Rose et Tommy Fleetwood sur le green du 18. A chaque fois 1 up. Xander Schauffele ne faisait qu’une bouchée d’un Jon Rahm sur les rotules (cinq matches en trois jours), laminé 4&3.
Scottie Scheffler, dont la hantise était de signer un zéro pointé après ses quatre échecs en doubles, prenait le meilleur sur Rory McIlroy, battu 2 down. Comme on l’a souligné un peu plus haut, le 5 up de Matt Fitzpatrick après sept trous joués s’était évaporé pour finir square au 18. Au forceps.
SHANE LOWRY COMES UP CLUTCH TO RETAIN THE RYDER CUP! #TeamEurope | #OurTimeOurPlace pic.twitter.com/Q6LKpWr0aQ
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Il fallait encore décrocher un nul pour s’assurer les 14 points et donc de ramener le trophée à la maison. Mais qui allait pouvoir sauver les bleus, en pleine déconfiture sur un parcours subitement devenu hostile ?
Le salut est venu de Shane Lowry, certainement l’un des meilleurs golfeurs européens cette semaine. L’Irlandais, encore mené 1 down au départ du 18 par le n°3 mondial, Russell Henley, réussissait un putt pour birdie d’1,80 mètre, délivrant tout un continent.
Honnêtement, j’ai gagné l’Irish Open, c’est quelque chose d’incroyable, mais la Ryder Cup, pour moi, c’est tout.
Shane Lowry
« Ces deux heures ont été les plus difficiles de ma vie, a souligné l’Irlandais juste après son sauvetage XXL. Je n’arrive pas à croire que ce putt soit rentré. La Ryder Cup représente tout pour moi. Honnêtement, j’ai gagné l’Irish Open, c’est quelque chose d’incroyable, mais la Ryder Cup, pour moi, c’est tout. »
Pour ne pas rester sur ce goût amer d’un potentiel match nul, c’est une autre forte tête, un véritable Fox Terrier des fairways, Tyrrell Hatton, qui passait à 14,5 point avec un nul lui aussi arraché sur le green du 18 devant Collin Morikawa, décidément très loin de son niveau qui lui avait permis de remporter deux Majeurs entre août 2020 et juillet 2021 (USPGA et The Open).
Et pour que le compte soit rond et digne d’un vainqueur sur un sol étranger, c’est l’Ecossais Bob MacIntyre qui passait le compteur à 15-13 sur le dernier match contre Sam Burns. Encore sur le green du 18, terminus des joies ou des peines, c’est selon. Histoire de sortir la tête haute. Après avoir longtemps pensé que cette même tête allait rouler sous le billot de la hache cette fois très aiguisée des Américains.
C’est aussi ça la Ryder Cup.
Le tableau final des simples
Photo : Michael Reaves / PGA of America
