Le vainqueur de la FedEx Cup 2021, Patrick Cantlay, a été invité à s’exprimer sur la question de la distance qui agite les instances dirigeantes depuis plusieurs années. L’Américain est convaincu qu’il est urgent d’agir pour lutter contre l’obsolescence des parcours et préserver l’intérêt du jeu à l’avenir.
Au cours d’une séance questions-réponses avec l’un de ses principaux sponsors et partenaire lors de l’AT&T Pebble Beach Pro-Am début février, Patrick Cantlay a fait part de son inquiétude concernant l’avenir du jeu de golf.
L’objet de la discussion concernait la distance de plus en plus importante parcourue par la balle de golf. C’est un sujet épineux puisque la plupart des meilleurs joueurs du monde sont en contrat avec des équipementiers qui leur fournissent des balles de plus en plus performantes.
Le plus gros problème, c’est lorsque l’intégrité architecturale du parcours est perdue. Nous en sommes arrivés à ce point. Quelque chose doit changer.
Pourtant, Cantlay n’a pas éludé la question. « Ce n’est pas un sujet que l’on traite rapidement. Cela mérite qu’on s’y penche car c’est très difficile d’y répondre. Je vais donc donner une réponse théorique, mais je n’ai pas connaissance des moyens à mettre en pratique. »
« La réaction instinctive est de ne rien faire. Cela peut provoquer tellement de remous que cela n’en vaut pas la peine, a-t-il commencé. Mais en théorie la balle de golf doit parcourir moins de distance. »
Au bout de la logique
Pour l’Américain, peu de parcours sont en effet en capacité de repousser encore et encore les aires de départs, faute de place.
« Aujourd’hui, je prends des départs plus éloignés qu’il y a 4 ou 5 ans. Et on arrive en limite de propriété, à tel point qu’Augusta National a acheté tous les terrains adjacents pour construire de nouveaux tertres de départ et changer la longueur des trous. »
La solution se trouve ailleurs selon Cantlay, qui explique qu’il doit désormais régulièrement parcourir des centaines de mètres en arrière pour rejoindre le départ sur le circuit. Ce n’est pas seulement une question de progrès technologiques mais aussi d’évolution de la stratégie au regard des statistiques.
« Les jeunes essaient de frapper de plus en plus loin parce que les chiffres indiquent que plus ils frappent loin, mieux ils scorent. »
Le point le plus préoccupant concerne l’obsolescence des parcours quand ceux-ci perdent tout leur intérêt pour les longs frappeurs.
« Ce qui m’attriste le plus, c’est que je ne peux plus aller à Cypress Point et jouer sur le parcours de la manière dont l’architecte a conçu le parcours de golf. Le plus gros problème, c’est lorsque l’intégrité architecturale du parcours est perdue. Nous en sommes arrivés à ce point. Quelque chose doit changer. »
Photo ©Christian Petersen / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP