
Lundi dernier, le Normand Clément Guichard a bouclé sa saison sur le Pro Golf Tour à la deuxième place de l’ordre du mérite, synonyme de retour sur l’HotelPlanner Tour (ex-Challenge Tour). Le Dieppois nous a accordé une interview exclusive avant de se projeter sur la préparation de sa saison. Ses points forts, son apprentissage à la dure il y a deux ans, son cadre de vie et d’entraînement au Vaudreuil et ses ambitions.
Hugo Dervissoglou,
De retour sur le Pro Golf Tour après une saison compliquée sur L’HotelPlanner Tour en 2024, le Dieppois Clément Guichard a terminé deuxième de la saison régulière, derrière le Néerlandais Lars van der Vight. Il a conquis deux titres cette année, auxquels s’ajoutent sept tops 10. Il s’entraînera toujours au Golf PGA du Vaudreuil, aux côtés de Stanislas Gautier, et vise la deuxième étape des des cartes du DP World Tour à Huelva, dont la première étape s’est précisément déroulée la semaine dernière au Golf PGA du Vaudreuil.
GOLF PLANÈTE : Vous terminez deuxième de l’ordre du mérite du Pro Golf Tour, qu’est-ce qui vous a permis une telle régularité tout au long de la saison ?
Clément Guichard : Cette année j’ai été très régulier dans mes coups, j’ai commis peu d’erreurs. Je sais que j’ai une capacité à faire beaucoup de birdies mais également quand ça se passe mal d’enchaîner les mauvais coups. J’ai été bon sur les départs donc je me suis mis en position de birdie. Je frappe assez fort. Quand mon swing n’est pas bien en place, l’erreur arrive vite. C’est une chose que l’on va essayer de régler cet hiver avec mon coach, pour faire le moins d’erreur possible.
L’objectif sera de faire mieux qu’il y a deux ans, c’est une division très dure avec beaucoup de bons joueurs donc nous verrons bien
Clément Guichard
G.P. : Vous vous entraînez au Golf PGA du Vaudreuil, qu’est ce que vous apporte cette structure ?
C.G. : On a un certain confort au Vaudreuil. J’habite à 500 m du golf, je n’ai pas le problème récurrent des bouchons. Une de nos grandes chances c’est d’avoir des infrastructures taillées pour la performance. On a à disposition des choses que l’on n’aurait pas ailleurs. On peut utiliser des balles de parcours sur toutes les zones d’entraînement, le parcours est au top toute l’année. À partir du mois de mai le parcours est en préparation pour le tournoi de l’HotelPlanner Tour. À côté de ça on a des coachs qui sont excellents dans leur domaine.
G.P. : Quels seront vos objectifs sur la deuxième division européenne l’année prochaine ? Le maintien ou la montée sur le DP World Tour ?
C.G. : Pour jouer une montée, il faut se mettre à plusieurs reprises en position de gagner. J’ai vécu une saison compliquée en 2024 (ndlr : Clément Guichard a déjà joué sur la deuxième division en 2024), donc l’objectif va être de garder la carte cette fois. Si le jeu se met en place et que les résultats suivent, je serai peut-être un peu plus ambitieux. Passer les cuts ce n’est pas être si performant, c’est viser les meilleurs résultats sans se mettre un maximum de pression. L’objectif sera de faire mieux qu’il y a deux ans, c’est une division très dure avec beaucoup de bons joueurs donc nous verrons bien. La différence va être également physique car le rythme est différent. Sur le Pro Golf Tour c’est deux semaines de tournoi, une semaine de pause et on repart. Donc on peut se remettre en forme. Sur l’HPT, les voyages sont plus longs et on enchaîne plusieurs semaines de tournois d’affilée.
G.P. : Dans une interview au site de la FFG, vous reveniez sur les problèmes que vous aviez rencontré dans le vent en Afrique du Sud avec des cuts manqués au SDC Open et au Nelson Mandela Bay Championship, vous êtes-vous entrainés dans ces conditions ?
C.G. : Je ne me suis pas focalisé sur ces conditions. D’autant que j’ai débuté au golf de Dieppe, un parcours en bord de mer. Il y a au minimum 30 km/h de vent. Pendant 14 ans j’ai joué dans le vent, c’est assez naturel. Le souci c’est qu’en Afrique du Sud, le swing s’est déréglé donc il était compliqué de revenir sur de bonnes bases.
G.P. : Pour ceux qui ne se sont jamais rendu là-bas, quels sont les difficultés ?
C.G. : Ca dépend beaucoup de l’endroit où l’on est. J’ai joué deux golfs, l’un (Le Zebula Golf Estate & Spa, hôte du SDC Open) était très humide, très chaud avec peu de vent. Il faut vite s’acclimater dans le sens où l’amplitude thermique est de 0 à 30°C. Ça modifie tout les yardages des clubs, toutes les informations que l’on avait pu accumuler. Quand on passe d’un climat froid à un chaud et humide, il y a beaucoup de différence sur le vol de balle. Le deuxième était tout au sud (le Nelson Mandela Bay Championship à Port-Elizabeth au bord de l’océan indien), le matin il pouvait ne pas y avoir de vent et l’après-midi la tempête. Le lendemain ça pouvait être tempête ou calme plat donc il faut réussir à limiter la casse avec peu de repères.
Je vais aux PQ2 pour aller à la finale des cartes et y viser un top 20 / top 15
Clément Guichard
G.P. : Avez-vous ciblé des secteurs du jeu précisément pour performer l’année prochaine ?
C.G. : Il va falloir que je sois plus précis sur mes attaques de green, plus performant avec les wedges et progresser au putting.
G.P. : Allez-vous changer des choses au sein de votre structure d’entraînement ?
C.G. : Pas de gros changement, mon entraîneur va quitter Altus performance, mais je vais continuer à m’entraîner avec lui ainsi qu’au sein de la structure.
G.P. : Le golf français va bien notamment dans la foulée d’un jeune comme Martin Couvra, cela doit nourrir certaines ambitions ?
C.G. : On ne se compare pas, mais eux ayant réussi on est capable de le faire. Ça donne très envie de les rejoindre au plus vite. Il a une capacité à toucher beaucoup de fairways, à se mettre près des drapeaux. Je sais que je tape plus fort avec possiblement des clubs plus court et donc se mettre tout aussi proche des drapeaux. Ça a très bien fonctionné pour lui, il fait énormément de birdies et très peu d’erreurs.
G.P. : Le Golf PGA du Vaudreuil a accueilli une étape des PQ 1 du DP World Tour (7-10 octobre), comment avez-vous avez réussi à vous qualifier directement pour les PQ2 ?
C.G. : Via le top 6 du Pro Golf Tour dont je faisais partie au 14 août, j’étais déjà qualifié pour aller aux PQ 2. J’ai soutenu les copains qui ont joué. Je vais aux PQ2 pour aller à la finale des cartes et y viser un top 20 / top 15. Tout va dépendre de mon niveau de jeu. Pour la deuxième session (du 30 octobre au 2 novembre) j’irai à Isla Canella, pas loin de Faro à la frontière sud entre l’Espagne et le Portugal. Avec les cartes au Vaudreuil, c’était un peu compliqué de trouver des créneaux d’entraînement la semaine dernière. Mais la semaine prochaine, ce sera entraînement intensif. Les cartes sont longues !
Photo : Pro Golf Tour