Quelques propositions radicales ont été faites par le Fonds d’investissement public (PIF) saoudien au PGA Tour américain lors de la préparation de leur projet de fusion. La plus osée, de loin, était que Tiger Woods et Rory McIlroy, deux des plus farouches adversaires du circuit alternatif dirigé par Greg Norman, deviennent propriétaires d’équipes engagées dans ce Championnat du monde d’un nouveau genre… et que chacun participe à dix tournois du LIV Golf.
Les sénateurs américains ont eu droit à quelques révélations mardi dernier au début de l’audition prévue par la sous-commission d’enquête du Congrès sur le projet de fusion entre le PGA Tour et le Fonds d’investissement public (PIF) saoudien, présidée par Richard Blumenthal. Ce sénateur du Connecticut n’a pas ménagé sa peine, produisant une synthèse de dix pages et un document annexe de 265 pages, truffé de courriels et de messages échangés par les deux parties en avril et en mai.
Premiers contacts en décembre…
Les premiers contacts ont eu lieu entre Roger Devlin, un homme d’affaires britannique, et Jimmy Dunne, un membre influent du Board du PGA Tour, en décembre dernier. Quelques parties de golf plus tard, trois réunions importantes ont eu lieu dans le plus grand secret : à Londres le 26 avril, à Venise le 11 mai, puis à San Francisco fin mai, pour la signature de l’accord-cadre dévoilé le 6 juin par Jay Monahan, le commissaire du PGA Tour.
Le meilleur des deux mondes…
Cette période de négociations intenses avait été lancée à Londres par une présentation en diaporama intitulée « Le meilleur des deux mondes », avec comme têtes d’affiche Rory McIlroy et Tiger Woods en propriétaires d’équipes du LIV Golf… et en joueurs impliqués, car engagés dans dix tournois du LIV Golf aux côtés de Brooks Koepka, Cameron Smith, Bryson DeChambeau et Sergio Garcia.
L’idée la plus folle, pour sceller une éventuelle réconciliation entre les deux entités rivales, était de proposer une adhésion de Yasir Al-Rumayyan, le gouverneur-golfeur du PIF, à… Augusta National, le temple du golf américain dans sa version la plus conservatrice. Une autre condition, évoquée en marge de la préparation de l’accord-cadre, était que Greg Norman soit démis de ses fonctions de PDG de LIV Golf, avec effet immédiat, sans être remplacé, et que le contrat de Performance54, la société de gestion de LIV Golf, soit résilié.
Calendrier réduit ?
D’autres idées radicales n’ont pas été retenues, semble-t-il, mais pourraient bien réapparaître dans les prochains mois, sous une forme revue et corrigée : que LIV Golf continue d’opérer en tant que circuit indépendant, mais avec un calendrier limité à l’automne, et que deux gros tournois du PGA Tour portent le label du PIF ou de la compagnie pétrolière saoudienne Aramco, très présente actuellement en Formule 1, un autre sport dirigé par des Américains.
Dans l’accord de base signé le 30 mai et annoncé le 6 juin, aucune des propositions mentionnées ci-dessus n’a été incluse. Une source proche des négociations, citée par le média américain Golf Digest, a même souligné que les propositions faites par les représentants du PIF/LIV au PGA Tour avaient toutes été rapidement rejetées.
Photo: Andy Lyons/Getty Images/AFP