
Grégory Havret a montré qu’il en avait encore sous les crampons lors du Championnat de France Professionnel début mai. Il en a profité pour nous parler de son nouveau rôle auprès des jeunes de la ffgolf et de sa place au Board du DP World Tour.
Propos recueillis par Nathan CARDET
GOLF PLANETE : Vous avez disputé le Championnat de France Professionnel à Cabot Bordeaux (+3, 25e), les clubs sont toujours bien affûtés !
Grégory HAVRET : Oui ! C’est toujours sympa de faire le cut sur un tournoi relevé comme ça, sur un très bon parcours. C’était super, ça m’a fait du bien.
G.P. : Vous aviez un caddie qui dépassait à peine la hauteur du driver, votre fils de 8 ans, Edgar. Cela a-t-il aidé à rendre cette semaine encore plus spéciale ?
G.H. : Oui, c’était top de l’avoir. Il m’a beaucoup aidé, il lit très bien les pentes. Il m’a apporté un vrai soutien, surtout avec la chaleur, ce n’est pas anodin. Donc avoir quelqu’un qui soutient physiquement et moralement son papa, c’est une bonne chose.
G.P. : Il y avait de nombreux jeunes des équipes de France lors de ce Championnat de France, vous aviez forcément un œil sur eux ?
G.H. : Oui forcément. J’ai notamment joué trois jours avec Paul Martin. Dommage qu’il ait été le seul à faire le cut. Il y en avait deux-trois qui n’étaient pas loin. Ce qui était important, c’était de leur montrer ce qu’est l’étape suivante. C’est important de leur montrer que pour aller chercher un cut sur le Circuit français, sur un parcours sélectif comme cela, il faut bien jouer au golf. On veut leur infuser ça pour qu’ils travaillent dans le bon sens, pour qu’ils aient conscience des choses à mettre en place pour évoluer, pour continuer à grandir.
Ce qui se passe sur le DP World Tour, c’est quand même la clé pour l’évolution du golf, et ça l’est depuis 40 ans
G.P. : Ce nouveau rôle auprès des jeunes de la Fédération vous tient-il à cœur ?
G.H. : Oui bien sûr, ça me rajeunit un peu de traîner avec eux et d’avoir leurs codes, rigoler, etc. Et c’est aussi important de leur montrer qui je suis, comment je joue.
G.P. : Il y a également votre rôle au Board du DP World Tour. En quoi consiste-t-il ?
G.H. : C’est le Conseil d’administration, donc il y a des sujets qui arrivent, qui sont proposés. Il y a des échanges et des débats qui peuvent aller jusqu’au vote. Le spectre des sujets est très large, ça peut aller d’un nouveau sponsor pour un tournoi de l’HotelPlanner Tour jusqu’à une éventuelle fusion avec le LIV Golf ou l’utilisation des télémètres. On essaie de tous se mettre au service du Tour européen, et plus globalement du golf en général. Car ce qui se passe sur le DP World Tour, c’est quand même la clé pour l’évolution du golf, et ça l’est depuis 40 ans.
Il y a quelque chose à faire pour que tous les spectateurs s’y retrouvent
G.P. : Vous avez la sensation de pouvoir peser entre le PGA Tour et le LIV Golf ? On a l’impression que l’on perd petit à petit le circuit européen…
G.H. : On ne sait pas exactement comment l’avenir va être. Ça a été assez simple pendant des décennies car il y avait grosso modo deux gros Tours entre le Circuit européen et le PGA Tour. Avec le LIV Golf, le triangle est un peu plus compliqué car ils ont un format et une communication un peu spéciaux, les codes du golf évoluent. Il va falloir que l’on fasse avec et bien faire avec pour que le Tour européen ait une carte à jouer importante et du poids dans la discussion.
G.P. : Vous pensez que cela est encore possible ?
G.H. : Oui. Prenez l’exemple du Tour européen. Il a depuis 40 ans créé des liens très étroits avec de nombreux Circuits. Le Tour européen pourrait jouer ce rôle de fédérateur sur la planète. Et pourquoi pas être celui qui arrive à faire que le golf soit vainqueur, plus qu’une identité. Parce qu’au bout du compte, ce qu’il faut, c’est offrir le meilleur produit possible et que ça plaise aux gens. Et ce qui plaît, c’est d’avoir du beau golf, avec des bons joueurs sur des beaux parcours. Mais le Tour européen a forcément du poids, notamment en voyant Rory McIlroy ou Justin Rose au Masters, et les performances de l’Europe en Ryder Cup. Avec ce poids et celui de la tradition, le golf vient de chez nous, il y a quelque chose à faire pour que tous les spectateurs s’y retrouvent. Il faut trouver la bonne formule mais ce n’est pas quelque chose de simple.
©Nathan Cardet/Golf Planète