
Comment les joueurs européens vont-ils appréhender l’environnement hostile de Bethpage ? Les fans new-yorkais sont annoncés chauds, très chauds. Jon Rahm et les autres se préparent à devoir aussi affronter ce « public enemy ».
« Je ne vais pas mentir. Je n’ai pas toujours su, par le passé, gérer mes émotions avec le public. » Jon Rahm ne se cache pas. Il sait qu’il est un joueur parfois à fleur de peau, avec des accès de colère qu’il peut exprimer vis-à-vis de fans qu’il juge trop bruyants ou trop envahissants. Cette petite faiblesse, le Basque sait qu’il va devoir la gommer à Bethpage.
Cette Ryder Cup aux USA s’annonce bouillante. Les Etats-Unis veulent récupérer le trophée et l’ambiance dans les stades de sport est souvent très, très chaude à New York. Lors de l’US Open de tennis qui se dispute actuellement à Flushing Meadows, il y a encore eu des débordements, notamment lors du match entre le Russe Daniil Medvedev et le Français Benjamin Bonzi.
Les hommes de Luke Donald se préparent à cet environnement que l’on prédit hostile. Jon Rahm le premier. « J’ai plus d’expérience aujourd’hui pour arriver à gérer cela. C’est surtout plus facile pour moi de le comprendre : je sais que 95 % des gens à Bethpage souhaiterons ma défaite. Et ils essaieront de me déstabiliser. Quand vous savez cela à l’avance, c’est plus facile d’y être préparé. »
A ceux qui utilisent des noms d’oiseaux créatifs, vous pouvez leur répondre sur le ton de l’humourJon Rahm
Déjà présent à Whistling Straits lors de la Ryder Cup 2021, « Rahmbo » apprécie d’une certaine façon cet ‘engagement’ du public. Et sa créativité, parfois.
« Je pense que vous pouvez même vous apprendre à vous amuser des noms d’oiseaux que certains utilisent à votre encontre. Et leur répondre sur leur ton de l’humour. Vous pouvez même vous servir de cette énergie. Elle peut vous aider à mieux performer. J’attends donc ça avec impatience. »
Le capitaine Luke Donald a aussi un avis tranché sur la question. Il s’attend à quelque chose de fort. « La Ryder Cup aux États-Unis, c’est un autre ‘animal’, c’est vraiment un challenge très différent de celui que nous avons eu à Rome. »
Nous aimons l’ambiance de la Ryder Cup. Ce qui nous attend là-bas en fait partieLuke Donald
Le skipper européen est toutefois très confiant sur la gestion émotionnelle de ses joueurs.
« On sait ce qui nous attend. Notre réaction à ça doit être adaptée. Nous sommes tous des sportifs de haut niveau. Nous aimons la Ryder Cup. Nous aimons son ambiance. Il faut l’embrasser. Ce qui nous attend là-bas en fait partie. Je suis sûr que tous les gars sont prêts pour ça. »
Shane Lowry, lui, s’est montré franchement optimiste.
« Nous vivons presque tous aux États-Unis aujourd’hui, nous les joueurs européens. Et nous avons tous des fans dans ce pays. Je ne suis pas sûr qu’ils deviennent si hostiles envers nous pendant une semaine, mais cela reste bien sûr à voir. De toute façon, quand vous êtes préparés à quelque chose de difficile, en général ça se passe mieux. On ne sera pas surpris quoi qu’il arrive. »
Photo : Andrew Redington / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP