Julien Sale est cette semaine chez lui à La Réunion pour disputer la 16e édition du Championnat de France professionnel de double. Avant de se fixer l’objectif principal de son année à venir : grimper en 2027 sur le DP World Tour. Tout en conservant un droit de jeu sur l’Asian Tour.
Propos recueillis par Lionel VELLA, à La Réunion
C’est sur la terrasse ombragée du Ness by D-Ocean, à La Saline les Bains, que Julien Sale, 28 ans, nous a accordé un entretien. Le Réunionnais basé à St-Cloud (92) est revenu pour nous sur son expérience très enrichissante sur l’Asian Tour mais aussi sur sa saison sur l’HotelPlanner Tour (ex-Challenge Tour) qui lui a permis d’accrocher un droit de jeu plein pour 2026.
GOLF PLANETE : La déception de ne pas avoir accroché un droit de jeu sur le DP World Tour en 2026 est-elle définitivement digérée ?
Julien SALE : Oui, c’est passé… C’est vrai que je suis un peu déçu de la façon dont ça s’est fini entre la finale de l’HotelPlanner Tour à Majorque et la finale des Cartes quelques jours plus tard. J’avais à ce moment-là la possibilité d’aller sur le DP World Tour. Mais, après coup, je me dis que les objectifs de l’année ont été largement atteints car il ne faut pas oublier que l’année dernière, à la même époque, je n’avais aucune catégorie de jeu. Un an plus tard, j’ai un droit de jeu plein sur l’HotelPlanner Tour, et j’ai gagné sur l’Asian Tour (Ndlr, en janvier aux Philippines).
G.P. : Justement, cette victoire en Asie vous a rapidement mis à l’aise et vous a permis d’aborder l’année bien plus sereinement que l’année précédente…
J.S. : Oui. Déjà, en ayant réussi à décrocher la Carte sur l’Asian Tour, ça libère un peu de pression parce que je savais que j’allais avoir un droit de jeu, et il est clair que cette victoire en début d’année m’a enlevé un poids énorme sur les épaules. Elle me permettait d’un seul coup d’avoir un droit de jeu assuré pendant deux ans. Je sortais d’une année compliquée où même si le jeu était là, les résultats ne suivaient pas. Là, j’ai retrouvé le sourire. J’ai aussi vu que le travail mis en place en amont commençait à payer. Et puis cette victoire m’a permis de pouvoir rentrer dans les gros tournois de l’Asian Tour, chose qui n’aurait pas été forcément le cas avec ma seule catégorie de jeu via les Cartes asiatiques.
Avec ces six à huit tournois de plus, il y a potentiellement moyen d’engranger des points supplémentaires qui pourraient me permettre de finir dans le top 15 de l’HotelPlanner Tour en fin d’année. Et donc de monter sur le DP World Tour.
Julien Sale
G.P. : Comment imaginez-vous votre saison 2026 entre vos deux catégories pleines sur l’HotelPlanner Tour et l’Asian Tour ?
J.S. : J’ai envie de continuer sur l’Asian Tour, c’est un circuit que j’aime bien. Les dotations sont importantes et ça vous permet de bien vivre. J’ai donc envie de garder la carte. Mais j’ai aussi envie de jouer l’HotelPlanner Tour parce que l’objectif, c’est quand même d’aller sur le DP World Tour. Je vais donc jouer sur les deux tableaux. Et puis l’avantage par rapport à l’an passé, notamment par rapport à l’HotelPlanner Tour, c’est que je vais pouvoir jouer les premiers tournois en tout début de saison en Afrique du Sud, en Inde et à Abu Dhabi. L’an passé, je n’ai fait qu’une demi-saison. Là, pour le coup, c’est un grand changement. Avec ces six à huit tournois de plus, il y a potentiellement moyen d’engranger des points supplémentaires qui pourraient me permettre de finir dans le top 15 de l’HotelPlanner Tour en fin d’année. Et donc de monter sur le DP World Tour.
G.P. : Que retenez-vous de cette saison passée sur l’Asian Tour ? On imagine que ça a été un vrai choc culturel pour vous, non ?
J.S. : Pas tant que ça finalement. J’ai adoré jouer en Asie. Cela me rappelle beaucoup La Réunion. Ici, il y a beaucoup de cultures différentes. Des Indiens, des Asiatiques, des Arabes, des noirs, des blancs… Toutes les cultures sont représentées. La nourriture, ça ressemble un peu à ce que l’on rencontre à La Réunion. Cela ne m’a pas choqué. En termes de température, par rapport à l’Europe, il fait tout le temps chaud et humide. Cela ne me dérange pas puisque j’ai grandi dans cet environnement. Je n’ai pas eu de problème d’acclimatation. J’ai même eu l’impression d’être à la maison…
G.P. : Et puis vous avez eu l’occasion de côtoyer régulièrement les joueurs du LIV Golf, notamment sur les International Series de l’Asian Tour. Racontez-nous…
J.S. : J’avais l’habitude de les voir à la télévision. Là, je les voyais au practice. C’est assez impressionnant. Mais je n’ai pas encore eu trop l’opportunité de jouer avec toutes ces stars en tournoi. Ce sont des gars abordables, en partie de reconnaissance, en partageant neuf trous avec eux…
C’est un tournoi où l’on joue tous pour la gagne mais on est aussi en mode vacances. C’est la fin de la saison. Cela nous permet de décompresser un peu, de profiter de tout ça.
Julien Sale
G.P : Vous disputez votre 3e Championnat de France professionnel de double. Que pouvez-vous nous dire sur cet événement cher à Jean-Marie Hoarau, le Président de la Ligue de golf de La Réunion ?
J.S. : C’est un tournoi très sympa. Cela me permet de revenir aux sources, même si je n’ai plus de famille ici, ça me permet de revenir à La Réunion. En plus, c’est une période de l’année où il fait froid en France donc ce n’est pas négligeable. Croiser des têtes familières, des amis de mes parents, c’est toujours agréable de les revoir. C’est un tournoi où l’on joue tous pour la gagne mais on est aussi en mode vacances. C’est la fin de la saison. Cela nous permet de décompresser un peu, de profiter de tout ça.
G.P. : Et vous jouez cette année avec Romain Lanteri, lui aussi Réunionnais…
J.S. : Oui, on se connait depuis qu’on est petit. On était ensemble en Ligue, on se voyait tout le temps. On a la même coach (Alain Alberti), donc on se croise très souvent. On avait fait équipe il y a deux ans. On avait fini troisièmes. L’objectif est de grimper sur la première marche du podium.
G.P. : Quel va être votre programme ensuite ?
J.S. : Dans deux semaines, il y a le dernier tournoi de la saison sur l’Asian Tour, en Arabie saoudite (Saudi Open du 10 au 13 décembre). Je vais y aller. On essaie de trouver deux-trois trucs à améliorer pour l’année prochaine. C’est pas mal de le faire en tournoi, d’être en situation. Ensuite, j’ai fait une demande d’invitation pour Maurice (18-21 décembre sur le DP World Tour). J’aimerais bien pouvoir aller jouer là-bas. Sinon ce sera repos tranquille avec la préparation hivernale. J’irai voir Alain (Alberti) à Montpellier pour être fin prêt pour l’Afrique du Sud sur l’HotelPlanner Tour (Ndlr, à partir du 29 janvier).
G.P. : Vous avez conscience que votre carrière est en train de prendre un virage important ?
J.S. : Oui, le niveau de jeu est bien meilleur qu’il y a deux ans et demi, quand je suis passé professionnel. Chaque année, on sent une amélioration, même si les résultats n’ont pas toujours été au rendez-vous. Le fond de jeu s’améliore. Je sais maintenant ce que je veux quand je suis sur un parcours de golf, ce dont j’ai besoin pour m’entraîner, l’apport d’un caddie… A ce propos, c’est mon petit frère, Antoine, qui va prendre le relais en 2026 sur le sac. Le tout avec cet objectif en 2027 de rejoindre le DP World Tour !
Photo : Octavio Passos / GETTY IMAGES EUROPE / Getty Images via AFP















