
Le PGA Tour n’a pas à porter la responsabilité de la réunification du golf mondial, estime notamment Scottie Scheffler, alors que le LIV Golf perd de son attrait et que ses joueurs voient leurs privilèges diminuer et notamment le montant de leurs contrats.
Alors que le golf mondial reste divisé, la pression s’intensifie sur le PGA Tour pour orchestrer une réunification avec le LIV Golf. Pourtant, une réalité s’impose : ce n’est pas lui qui a créé une fracture et il n’a aucune obligation de la réparer.
Depuis la signature d’un accord cadre avec le Fonds d’investissement public d’Arabie saoudite (PIF) il y a près de deux ans, l’idée persiste que le PGA Tour doit faire des sacrifices pour accueillir les joueurs partis sur le LIV. Mais la situation a changé : d’après Golfweek, le LIV Golf a récemment informé ses stars que les renouvellements de contrat ne comporteraient plus les énormes primes d’engagement initiales, signe que le pouvoir d’attraction du circuit s’étiole et que l’avenir de ses joueurs devient plus incertain.
Nous avions un circuit uni, selon moi ce sont ceux qui sont partis qui doivent ramener les circuits ensemble.
Scottie Scheffler
Scottie Scheffler incarne cette nouvelle posture. Interrogé sur la responsabilité de la réunification à l’occasion du Charles Schwab Challenge, il a été catégorique : « Je n’en sais rien, c’est aux dirigeants de décider. Mais si vous voulez savoir ce qui va arriver au golf, allez demander à l’autre circuit et à ces joueurs-là. Je suis toujours ici, sur le PGA Tour. » Pour le numéro un mondial, la balle est clairement dans le camp des dissidents : « C’était leur choix, pas le mien. »
La position du PGA Tour s’est renforcée à mesure que le LIV a perdu de son attrait. En refusant de renouveler les primes d’engagement, ce dernier envoie un signal fort : l’eldorado promis n’est plus ce qu’il était, et les joueurs qui ont quitté le Tour se retrouvent désormais dépendants des décisions de Yasir Al-Rumayyan, patron du PIF, dont les intentions restent opaques. Le PGA Tour, de son côté, n’a aucune raison de précipiter une réunification qui ne lui apporterait pas de bénéfices immédiats, et peut désormais dicter ses conditions.
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Un rapport de force inversé
Si tout ce que le PGA Tour souhaite est le retour des quelques joueurs comme Brooks Koepka et Bryson DeChambeau, dont les contrats se termineront l’an prochain, il n’a qu’à attendre qu’ils soient libres.
Pour Scottie Scheffler et la majorité des membres du PGA Tour, il ne s’agit plus de tendre la main à tout prix. « Nous avions un circuit uni, selon moi ce sont ceux qui sont partis qui doivent ramener les circuits ensemble. Allez donc voir où ils jouent cette semaine et demandez-leur », martèle-t-il comme il l’avait déjà fait deux mois plus tôt. Cette fermeté marque une nouvelle ère : la réunification, si elle doit avoir lieu, se fera selon les termes du PGA Tour.
Photo : Sam Hodde / Getty Images via AFP