
Dans cette série d’articles, nous revenons sur les six dernières éditions de la Ryder Cup à travers un « top 5 » des grands moments de ces affrontements Europe – États-Unis. Après l’épisode 1 consacré au « miracle de Medinah » puis l’épisode 2 qui évoquait la « french touch » Victor Dubuisson à Gleneagles, on se concentre cette fois dans les souvenirs de 2016 à Hazeltine. Une Ryder Cup marquée par la première victoire des USA en quatre éditions.
Ce troisième épisode de notre série « flash backs » sur la Ryder Cup revient sur la nette victoire des États-Unis (17-11) à Hazeltine, dans le Minnesota en 2016. Davis Love III conjure le mauvais sort de Medinah : son capitanat est cette fois gagnant. L’édition est aussi marquée par la ferveur du public américain, son patriotisme même, et par les exploits de Patrick Reed, le nouveau « Captain America ».
En voici les cinq moments les plus marquants.
La fierté retrouvée pour les USA
Les USA restaient sur 3 défaites de suite avant cette édition. Le traumatisme de Medinah voulait être effacé, notamment par le capitaine d’alors, Davis Love III, de nouveau choisi pour conduire les États-Unis quatre ans plus tard. Dès le vendredi matin, l’élan est du côté américain avec un 4-0 historique lors des premiers foursomes (une première depuis 1975).
Une « task force » a été mise en place pour donner notamment plus d’implication aux joueurs. Résultat, des individualités fortes comme Phil Mickelson et Patrick Reed sont ultra performantes. Le suspense est vite étouffé le dimanche. Nantis déjà de trois points d’avance après les doubles, les USA remportent la session des simples 7,5 à 4,5. Le point décisif est apporté par Ryan Moore, vainqueur d’un triste Lee Westwood sur le 18e trou.
Reed-McIlroy, duel en haute altitude
C’est peut-être, à ce jour, le match de simple le plus symbolique et le plus marquant de l’opposition entre les États-Unis et l’Europe dans la Ryder Cup que l’on pourrait qualifier de « moderne ». Dans le premier simple, dimanche, Patrick Reed, surnommé « Captain America » tant il a exalté son public les jours précédents en duo avec Jordan Spieth, affronte le leader du « Team Europe », Rory McIlroy.
Sur un parcours sans grande difficulté (une préparation que les Européens critiqueront d’ailleurs), les birdies pleuvent en début de match.
Le spectacle atteint son paroxysme au trou n°8. Les deux hommes sont All Square à -4 sous le par. Le Nord-Irlandais rentre alors une ficelle de 18 mètres et laisse éclater sa joie, en hurlant à l’adresse du public américain « I can’t hear you ! » (je ne vous entends pas !). Mais dans la foulée, l’Américain enquille 6 mètres pour birdie et partager le trou ! Lui aussi exulte et met son index devant sa bouche. Un geste qui restera longtemps son signe de célébration en Ryder Cup…
Ce moment culte est resté dans les mémoires. La suite du combat se solde par une victoire de Reed 1 up qui rentre 3,50 mètres pour un ultime birdie sur le 18e trou.
Des rookies trop tendres (sauf Pieters), des Anglais décevants
Les Anglais Chris Wood, Danny Willett, Andy Sullivan, Matthew Fitzpatrick, l’Espagnol Rafa Cabrera Bello, le Belge Thomas Pieters, ces six-là sont des « rookies » (débutants) dans le camp européen. A l’exception des deux derniers nommés (Cabrera Bello est invaincu en trois matches – le seul Européen dans ce cas -, Pieters sera même le meilleur de son camp avec 4 points au compteur en 5 matches joués), les autres ne sont pas à la hauteur.
Quatre Anglais font un zéro pointé : Willett, Sullivan, Fitzpatrick et le vétéran Lee Westwood, très, très décevant. Wood fait à peine mieux avec un point. Martin Kaymer passe, lui aussi, à côté de son sujet (1 point en quatre matches). L’équipe européenne est vraiment coupée en deux : six joueurs à la hauteur, six autres dépassés par les événements. Certains matches ont même tourné à la déculottée tant la performance des joueurs de Darren Clarke a été pauvre.
Un public chaud bouillant à la limite
Le public américain avait désespérément besoin de retrouver sa fierté dans la victoire de son équipe. Alors… Majoritairement, le public d’Hazeltine, très présent (50 000 spectateurs par jour), a été fervent, partisan mais respectueux envers les Européens. Malheureusement, certains excès d’enthousiasme ont dépassé la limite du fair-play. Rory McIlroy a qualifié l’ambiance d' »hostile« .
Il y a eu des incidents isolés, des propos obscènes aussi. Au moins quatre personnes ont été expulsées du parcours pour comportement inapproprié. L’une d’entre elles l’a été à la demande de McIlroy, insulté par l’individu. Mais il y a eu aussi des scènes amusantes comme ce fan un peu chaud qui a été convié par les Européens Justin Rose et Henrik Stenson à relever un défi de putting pendant les parties d’entraînement…
Garcia-Mickelson, 19 birdies dans un seul match
La stratégie des Etats-Unis pour cette édition était assez simple : préparer le parcours de Medinah en mode « facile », afin de privilégier la puissance des joueurs américains et leur adresse sur les greens. Comme l’a regretté Justin Rose après coup, le test de golf proposé aux meilleurs joueurs du monde n’était pas très relevé, avec notamment beaucoup de drapeaux très attaquables le dimanche, lors des simples, beaucoup de fairways très larges et un rough modéré.
Le résultat, ce fut une pluie de birdies dans la plupart des matches. Avec en point d’orgue, un simple record entre Phil Mickelson et Sergio Garcia : 19 birdies à eux deux ! Les deux hommes ont partagé le match, l’Espagnol terminant notamment par quatre birdies sur les quatre derniers trous. Dix-neuf birdies, c’est évidemment un record dans un match de simple dans l’histoire de la Ryder Cup.
Photo : JIM WATSON / AFP)