
109e de la FedEx Cup Fall à l’issue du Procore Championship où il n’a pas passé le cut, Victor Perez effectue une pige sur le DP World Tour, pour son open national, à St-Nom-la-Bretèche, sur l’un des plus beaux sites de France. Très heureux d’avoir fait le déplacement malgré un long voyage depuis la Californie, le Tarbais mise évidemment beaucoup sur sa fin de saison sur le circuit américain.
Propos recueillis par Lionel VELLA, à St-Nom-la-Bretèche
Victor Perez s’est offert neuf trous ce mardi matin à St-Nom-la-Bretèche, plus précisément les neufs de l’aller du parcours composite. Il les a joués en compagnie du jeune amateur Noa Auch Roy, caddeyé par son coach, Renaud Gris. Celui de Nastasia Nadaud. Le Tarbais effectue un passage éclair sur le Tour européen, pour l’Open de France. Il est pour l’occasion accompagné par l’Irlandais JP Fitzgerald, son ancien caddie. « Juste pour cette semaine », précise le 118e joueur mondial. Avant de repartir de l’autre côté de l’Atlantique où il prendra part à tous les tournois de la FedEx Cup Fall. Son objectif étant évidemment de conserver un droit de jeu plein sur le PGA Tour en 2026.
GOLF PLANETE : Comment allez-vous Victor ?
Victor PEREZ : Dans l’ensemble, ça va. Je suis un peu fatigué du voyage mais ça va.
G.P. : A l’issue de cet Open de France, vous retournez chez vous aux Bahamas ?
V.P. : Oui. Pour conserver un nombre de tournoi minimum sur le Tour européen, il faut en faire quatre. J’ai fait les deux en Australie (Ndlr, en début de saison), le Scottish Open et donc l’Open de France.
G.P. : Que vous inspire cet Open de France ici à St-Nom-la-Bretèche ?
V.P. : C’est top. Je ne connaissais pas du tout le site. C’est sympa de changer. Le Golf National, on connait. On le joue tous les ans (il répète). Là, je pense que cela à un côté un peu plus cosy, c’est plus petit, à l’ancienne. Au Natio, c’est immense. Ici, on a un parcours dans les arbres, c’est un peu plus stratégique. C’est différent du Golf National où c’est plus ouvert. Je trouve sympa de joueur deux styles de parcours différents pour un Open de France.
Gagner l’Open de France, ça cochera pour moi beaucoup de cases mais ce n’est pas un tournoi qui compte. Je ne suis pas en train de regarder les points, le classement. C’est différent mais c’est aussi très agréable.
Victor Perez
G.P. : L’histoire est aussi très forte à St-Nom-la-Bretèche avec ce Trophée Lancôme de 1970 à 2003, ces grands noms du golf mondial qui se sont succédé…
V.P. : Oui, c’est vrai. Il y a eu de très grands joueurs qui ont gagné ici, c’est un parcours historique. En région parisienne, c’est l’un des endroits les plus mythique, avec en plus les Seve Trophy qui s’y sont déroulés. Non, c’est un lieu à part.
G.P. : Dans quel état d’esprit sachant que vous avez surtout en tête ces Falls Series sur le PGA Tour qui pourraient vous permettre de conserver votre droit de jeu plein en 2026 ?
V.P. : C’est sympa de pouvoir jouer un tournoi comme l’Open de France, où on peut moins s’engager, sans trop de pression. Gagner l’Open de France, ça cochera pour moi beaucoup de cases mais ce n’est pas un tournoi qui compte. Je ne suis pas en train de regarder les points, le classement. C’est différent mais c’est aussi très agréable.
G.P. : Quel regard portez-vous globalement sur votre saison 2025 sur le PGA Tour à la mi-septembre ?
V.P. : Dans l’ensemble, je suis plutôt satisfait de ma saison. Après, c’est vrai qu’il n’y a pas eu de très grosses performances qui m’auraient permis de ne pas me retrouver aujourd’hui dans cette position un peu défavorable (Ndlr, il est 109e de la FedEx Cup). Au niveau des statistiques, c’est une de mes meilleures saisons. Il faut donc en tirer le maximum de positif par rapport à ça. Après, il y a ce point où il faut réaliser des grosses performances. La pression monte forcément au fil des semaines. Il faut arriver à gérer cela au mieux.
On ne peut pas faire une journée moyenne et espérer finir dans le top 10. Il faut sortir quatre belles journées pour espérer faire un résultat.
Victor Perez en parlant du PGA Tour
G.P. : Allez-vous jouer tous les tournois des Falls Series ?
V.P. : Probablement. Cela fait cinq tournois de plus à mon calendrier. En termes d’énergie, ça va puisque je n’ai pas joué depuis le Wyndham Championship (31 juillet-3 août). A part la semaine dernière (au Procore Championship). J’ai eu cinq semaines de break où j’ai pu bien me reposer, bien m’entrainer aussi. Je ne me suis laissé embringuer à aller jouer le Belfry (British Masters) ou l’Irlande. J’aurais très bien pu le faire mais en voyant un peu plus loin dans cette saison, je pense que ça aurait fait un peu trop. Physiquement, je le sens bien. Ne serait-ce qu’avec les voyages. Il faut quand même les encaisser. Mais dans l’ensemble, ça va.
G.P. : Quels enseignements retirez-vous d’une saison pleine sur le circuit américain ?
V.P. : C’est un peu comme la saison dernière en fait. C’est cette exigence à proposer sur quatre tours où le champ est plus dense et où on a moins de marge d’erreur. On ne peut pas faire une journée moyenne et espérer finir dans le top 10. Il faut sortir quatre belles journées pour espérer faire un résultat.
G.P. : Avez-vous envisagé le scénario du pire, celui de pas finir dans le top 100 de la FedEx Cup ?
V.P. : (Il réfléchit longtemps) Ce n’est pas comme si j’avais tout à perdre non plus. J’ai toujours ma catégorie ici en Europe (Ndlr, celle de vainqueur de Rolex Series qui lui permet une exemption jusqu’à la fin de la saison 2026). C’est marrant parce qu’on peut se dire que l’an passé, avec une catégorie incomplète, j’aurais pu jouer que douze tournois. Mais on peut aussi se rendre compte qu’en douze tournois, j’ai marqué plus de points qu’en vingt tournois cette année. Les grosses performances sont tellement récompensées. Tout peut aller très vite, dans un sens comme dans l’autre.
G.P. : Votre objectif est bien de rester sur le PGA tour l’an prochain ?
V.P. : (Catégorique) Oui, c’est évident. Je veux rester sur le PGA Tour.
G.P. : Comment avez-vous vécu la saison de Martin Couvra et d’Adrien Saddier sur le DP World Tour ?
V.P. : J’ai pu suivre Adrien, sur ses deux derniers tournois. Cela démontre que tout peut aller très vite. S’il gagne à Wentworth, il entre dans le top 50 mondial et plein de choses s’ouvrent alors devant lui. Il aurait commencé peut-être à penser au Masters… Cela prouve qu’il faut toujours rester optimiste à ce jeu. On peut traverser une mauvaise période et d’un seul coup, on passe dans l’autre sens. Il faut toujours avoir cet œil-là. C’est la chance qu’on a dans notre sport. Ce n’est pas comme dans un sport collectif. Si on est 15e au classement à cinq journées de la fin, on va finir 13e. Au golf, cela peut aller très vite.
Photo : Vaughn Ridley / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP