
Ouvert en 1992, le Makila Golf Club va changer de mains. Le conseil municipal de la ville de Bayonne, actionnaire majoritaire avait le choix entre deux dossiers après avoir décidé de se séparer de cet actif.
Jean-Luc Clouard
Propriété depuis 2004 de la ville de Bayonne (58%), de la commune de Bassussarry (5%), des communes avoisinantes (1%) et de 18 entreprises locales, parmi lesquelles Eiffage Immobilier Atlantique, Financière Labruquere, Urrutian Développement (présidée par Sylvie Durruty, par ailleurs 1ère adjointe au Maire de Bayonne), SO.BA.MAT… via la Société d’économie mixte Makila Bayonne Bassussarry Pays basque, va changer de mains.
La décision de la mairie de Bayonne de céder sa participation a été approuvée le 17 juillet par le Conseil municipal. D’un montant de 2,746 millions d’euros, la cession effective interviendra entre octobre et décembre.
Nous avons la volonté de pérenniser l’exploitation du golf et nous assurerons la promotion de notre nouveau golf auprès de nos adhérents.
Pierre-André Uhlen, directeur général Ugolf
En janvier, le maire de Bayonne, Jean-René Etchegaray, après avoir conduit un débat autour des orientations budgétaires de la ville (tendues), avait expliqué que « gérer un golf n’était pas le métier » d’une municipalité.
Pour l’exercice 2024, le Makila Golf affichait un chiffre d’affaires HT de 1,568 million d’euros, avec un résultat net de 591.000 euros (lié à la cession d’un immeuble situé sur le golf), le résultat net de 2023 (118.000 euros) étant plus significatif de la réalité économique du golf.
Ugolf, mieux noté sur tous les points
A l’issue d’un appel à manifestation d’intérêt et après étude des deux seules candidatures reçues par le cabinet d’audit parisien EY, c’est l’offre conjointe de Ugolf et de Patrimoine & Golf 3 (Groupe Financière Duval) qui a été retenue.
La ville n’a communiqué aucun détail argumenté sur les raisons de son choix, le président de la SEM, Nicolas Alquié, se contentant d’expliquer que le prix n’avait pas été le seul critère et que Ugolf, « sur tous les points », avait été mieux noté que l’autre candidat, le golf d’Arcangues, situé à quelques kilomètres.
Les emplois sauvés
Le directeur-général de Ugolf, Pierre-André Uhlen s’est réjoui de cette décision expliquant que cette acquisition entrait dans la logique du savoir-faire d’Ugolf qui poursuit une politique d’une « pratique golfique accessible à tous », gérant actuellement quelque 66 golfs en France et dans le monde, le dernier ayant rejoint le réseau étant le golf de Valescure (Saint-Raphaël).
« Nous avons la volonté de pérenniser l’exploitation du golf et nous assurerons la promotion de notre nouveau golf auprès de nos adhérents et les encouragerons à découvrir cette belle région touristique qu’est le Pays basque », a-t-il confié à Golf Planète. Il n’envisage pas d’imposer de droit d’entrée aux nouveaux membres.
Par ailleurs, Ugolf s’est engagé à reprendre l’ensemble des salariés. Même si quelques ha restent disponibles à la construction dans l’emprise du golf, aucun projet immobilier ne serait à l’ordre du jour.
Un nouveau directeur attendu
Joint au téléphone, Benjamin d’Arcangues, le directeur du golf d’Arcangues dont la candidature n’a pas été retenue, n’a pas caché sa «profonde déception» regrettant que l’analyse du dossier ait été confiée à un cabinet d’audit parisien « n’appréciant pas nécessairement la réalité locale à sa juste mesure ».
La commune de Bassussarry et les communes avoisinantes ont l’obligation légale de céder leurs parts. Plusieurs actionnaires privés sont également en contact avec Ugolf pour une éventuelle cession de leur participation.
A la connaissance de Golf Planète, le choix du nouveau directeur du Makila n’est pas encore décidé.
En effet l’actuel directeur du golf de Bayonne-Bassussarry, Stéphane Flamand, va succéder au directeur des golfs de Biarritz (Le Phare, Ilbarritz), Stéphane Turin, en poste depuis 2 ans. Celui-ci quittera ses fonctions le 15 septembre pour prendre la direction du golf de Saint-Cloud (92).