Choisir la balle la mieux adaptée à son jeu n’est pas chose aisée compte tenu de la multitude de modèles qui existent, et d’éléments qui entrent en jeu et peuvent avoir un impact sur le score – et pas seulement la distance ou le prix…
« Jack Nicklaus a toujours dit que la balle moderne est le facteur numéro un dans la longueur que nous produisons de nos jours, et je dois reconnaître qu’il a raison », constatait Luke Donald dans Golf Magazine (US) après avoir joué avec des Balatas. Avec ses 260 mètres au drive en moyenne sur le PGA Tour, l’Anglais rendait près de 30 mètres à Bubba Watson en 2012, année où il a remporté son premier Masters.
L’Américain n’a certes pas la même précision mais ce qui lui permet de se rattraper, notamment quand il s’est extirpé d’entre les pins d’Augusta à coup de wedge, c’est aussi la tendresse propre aux balles modernes.
Et la tendresse, bordel ?
« En le suivant à l’Open de France en 2011, j’ai été surpris par sa puissance, se souvient Yan Massonnat, ancien « clubmaker » sur le circuit européen pour Cleveland et pro au Golf d’Henri Chapelle (Belgique). Au 12, il était plus long avec un fer que Raphaël Jacquelin qui jouait son driver. Il lui restait moins de 100 mètres jusqu’au trou, mais il n’a fait que le par et n’a pas passé le cut »…
Or comme le souligne Titleist chiffres à l’appui, quel que soit son niveau de jeu la plupart des coups sont joués sur et autour du green. Le petit jeu représente donc la meilleure occasion de mieux scorer. Le contrôle est très important, et il faut donc privilégier des balles tendres. Même les débutants ! « Ils auront plus de contrôle avec une balle de qualité », insiste Jean-Christophe Lion, le responsable des ventes sur la région parisienne pour Titleist. Ceci dit, les joueurs moyens n’ont ni les greens ni le niveau de jeu pour produire du backspin. Cela ne concerne qu’un pour cent des joueurs français.
La clé pour produire de la distance consiste à trouver une balle qui procure une restitution maximale compte tenu de sa vitesse de club.
Yan Massonnat
Et ne nous leurrons pas : malgré le discours de certaines marques, la longueur des coups entre aussi en jeu. Or les joueurs lambda n’ont généralement pas une vitesse de swing suffisante (plus de 160 km/h) pour tirer la quintessence d’une balle à quatre ou cinq pièces car il faut une force extrêmement importante pour pénétrer les nombreuses couches d’une balle haut de gamme et suffisamment la déformer pour la faire gicler de la face de club. Ils n’ont en général pas non plus un swing très régulier.
« La clé pour produire de la distance consiste à trouver une balle qui procure une restitution maximale compte tenu de sa vitesse de club », reprend Yan Massonnat. Dans ces conditions, il n’est pas illogique de se tourner vers des 3 ou 2 pièces qui, de par leur conception, atténuent les effets sur les longs coups et permettent donc d’obtenir plus de distance.
Le meilleur des deux mondes
« Je ne suis pas en train de vous dire qu’un joueur qui slice énormément peut, grâce à des balles labélisées distance ou straight, taper des drives de 300 mètres droits comme un i. Seul un travail technique le peut. Mais cela aide. »
Généralement, les deux ou trois pièces dotées de spin apparues depuis quelques années peuvent représenter un bon compromis : plus droites que leurs aînées dans le grand jeu et souvent plus longues pour des joueurs lambda, elles sont généralement bien plus agréables à jouer autour du green.
Et les deux pièces tendres sont presque aussi peu fragiles que les deux pièces classiques. Vous ne pouvez pas les couper, les érafler ou les casser. Seulement les perdre…
C’est comme les pneus, c’est aussi de la gomme mais surtout, personne ne roule avec des pneus neige en été.
Jean-Christophe Lion
« Les balles, c’est le seul élément indispensable pour une partie or personne n’y accorde d’importance, poursuit Jean-Christophe Lion. C’est comme les pneus, c’est aussi de la gomme mais surtout, personne ne roule avec des pneus neige en été. »
Quel que soit votre avis sur les balles, pour trouver un modèle qui correspond à votre jeu Yan Massonnat vous conseille de faire l’effort d’en essayer différents, faire ou au moins lire des tests comparatifs et pourquoi pas des fittings : « Ce n’est pas réservé aux pros » !
Des revendeurs et des marques en proposent déjà en France. À l’image de Srixon lors de journées démo ou de Titleist dans son National Fitting Centre au Golf de Chantilly.
I’m gonna shoot you straight…
— MYGOLFSPY (@MyGolfSpy) October 19, 2025
No matter your ability, or how long you’ve been playing golf…the ball you choose can dramatically change your game (and your bank account balance)
Here’s the quick, cut-and-dry guide for which ball we’d recommend.
✅ Beginner:… pic.twitter.com/taeixKvSn6
Le plaisir n’a pas de prix
Des modèles moins haut de gamme peuvent être d’autant plus intéressants qu’un autre élément entre en jeu dans le choix des balles : leur prix. « Celui-ci est tellement important qu’il empêche de nombreux joueurs de faire le bon choix, estime-t-il. Surtout qu’il faut essayer de jouer des balles neuves, dans la mesure du possible, et d’en changer régulièrement. »
Encore plus souvent si ce sont des multicouches évoluées, car elles se détériorent d’autant plus vite. Quand il caddeyait Raphaël Jacquelin, celui-ci en changeait comme la plupart joueurs des joueurs tous les trois trous. « Dès lors que votre budget et votre niveau le permettent, c’est-à-dire que vous ne perdez pas 5 balles par partie, il faut passer à des modèles plus haut de gamme », conseille Yan Massonnat.
Même si on n’est pas tellement sensible au toucher quand on est débutant, il faut y venir car cela procure aussi un retour supérieur d’informations.
Yan Massonnat
Celles-ci sont certes moins stables dans le grand jeu, mais elles apportent plus de sensations. Or « même si on n’est pas tellement sensible au toucher quand on est débutant, il faut y venir car cela procure aussi un retour supérieur d’informations. »
Comme les pros, il faut aussi toujours jouer la même balle car cela permet d’avoir des repères, moins de surprises sur certains coups. « Il n’y a rien de pire qu’un joueur qui sort une balle pourrie de son sac parce qu’il a un obstacle d’eau à passer. Il faut se concentrer sur ce qu’il y a après l’eau, or vous ne serez pas aidé au moment de faire votre approche ou votre putt »… Pour Jean-Christophe Lion, « quand ils ont compris le message, les gens oublient le prix alors que c’est le critère numéro un au départ. »
Et si vous saisissiez l’occasion ?
Si ce n’est pas votre cas et si vous trouvez toujours le coût des balles exorbitant, celles de récupération peuvent constituer la solution.
Quoi qu’en disent les marques, les balles sont tellement bien fabriquées, maintenant, qu’elles peuvent passer plusieurs semaines et même mois dans l’eau sans que leurs performances s’en ressentent. Plusieurs tests indépendants, et notamment les études menées par des chercheurs de l’Université d’Oakland, ont montré que les balles recyclées de qualité supérieure procuraient pratiquement les mêmes…
Photo : Cristina Anne Costello sur Unsplash











