
L Catterton, fonds d’investissement soutenu par le géant français LVMH, vient d’acquérir la majorité des parts de L.A.B. Golf. Une opération valorisée à plus de 200 millions de dollars qui pourrait bien bouleverser l’équilibre du putting mondial.
N.C.
C’est un coup de tonnerre dans le monde des équipements de golf. L.A.B. Golf, la marque américaine à l’origine des putters les plus singuliers — et désormais parmi les plus performants du marché — vient d’être en grande partie rachetée par le fonds d’investissement L Catterton, détenu à 40% par le géant français du luxe LVMH. Selon le Wall Street Journal, cette opération valorise l’entreprise à plus de 200 millions de dollars, un record pour une marque indépendante de putters depuis l’acquisition d’Odyssey par Callaway en 1997, vendu 130 millions de dollars à l’époque.
Un succès fulgurant en sept ans
Créée autour d’une idée simple mais révolutionnaire — le “Lie Angle Balance” (équilibre de l’angle de lie) — L.A.B. Golf a connu une croissance spectaculaire depuis sa reprise en main par Sam Hahn en 2018. Ancien promoteur musical et patron de bar tombé amoureux d’un prototype conçu par le fondateur Bill Presse, Hahn a racheté les parts des investisseurs initiaux pour relancer la marque. Le pari s’est révélé payant : en sept ans, il affirme avoir fait croître les ventes de 18 000 %, avec des putters vendus près de 500 dollars l’unité en moyenne.
Aujourd’hui, la marque figure dans le Top 5 mondial des fabricants de putters, avec un design souvent atypique, loin des lignes classiques. Le modèle DF3 utilisé par J.J. Spaun, notamment lors de son putt de 18 mètres victorieux à l’U.S. Open à Oakmont en juin, est devenu emblématique. Ce moment, que Hahn a qualifié de « moment immortel avec un putter drôle au gros trou », a marqué un tournant dans l’histoire de L.A.B. Golf.
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Un engouement qui dépasse les circuits professionnels
L’engouement pour les putters L.A.B. Golf dépasse désormais les circuits professionnels. Selon le WSJ, la marque aurait écoulé environ 130 000 unités en 2024 et pourrait tripler ses ventes dès 2025. Les derniers modèles, Oz.1 et Oz.1i, sont déjà très attendus par les amateurs éclairés comme par les professionnels.
L’entreprise, basée à Creswell (Oregon), reste portée par une vision originale et une culture forte, que Bill Presse entend continuer à incarner. Dans un message posté sur Reddit, il confirme sa satisfaction : « De A à Z, tous mes rêves ont été réalisés… Les nouveaux propriétaires sont formidables, et je reste actionnaire et impliqué dans le développement futur. »
LVMH, le luxe investit (enfin) dans le golf
Avec L Catterton dans la boucle, LVMH fait ici une incursion notable dans le monde du golf, secteur jusque-là peu exploré par le groupe de Bernard Arnault. L’acquisition de L.A.B. Golf s’ajoute à un portefeuille prestigieux incluant déjà des marques comme Louis Vuitton, Dior, Moët & Chandon, Tag Heuer ou encore Hublot — qui n’est pas sans lien avec le sport de haut niveau.
Le fonds L Catterton, qui compte aussi parmi ses investissements Peloton, Restoration Hardware, Flexjet et Solidcore, pourrait bien faire de L.A.B. Golf une nouvelle pépite à l’intersection de l’innovation technique et du positionnement premium.