
N°1 mondial et grand favori du tournoi aux côtés de Rory McIlroy, Scottie Scheffler a partagé avec la presse son amour de l’Open britannique et du jeu de golf sur les links. Même si l’Américain manque encore de pratique et d’expérience sur ce terrain de jeu.
De notre envoyé spécial à Portrush, Stefan Colin
GOLF PLANETE : Quel est votre premier souvenir de l’Open britannique ?
SCOTTIE SCHEFFLER : Gamin, j’ai toujours aimé pouvoir me réveiller tôt le matin et allumer la télévision avant que mes parents ne se lèvent. Mon père n’aimerait probablement pas apprendre ça – en fait, je sais que mon père n’aimait vraiment pas que nous regardions la télévision dès le matin -, mais je me levais tôt, je me faufilais en bas et j’allumais la télévision. Je pense quand même que c’est une chose qu’il m’aurait laissé regarder avec lui parce qu’il s’y intéressait aussi. A 10, 12 ans si j’étais je descendu pour regarder des dessins animés, il m’aurait probablement fait éteindre, mais l’Open Championship était quelque chose que nous pouvions regarder ensemble, et il était lui aussi un lève-tôt.
C’était toujours un moment agréable et relaxant de regarder l’Open, d’être curieux et d’espérer qu’un jour je pourrais m’y rendre et jouer ce tournoi.
G.P. : Vos résultats sur l’Open britannique sont en progression (il a terminé 7e l’an passé, son meilleur résultat en quatre participations), mais vous n’avez pas encore été dans le coup pour la victoire. A quel point vous vous sentez proche de résoudre le puzzle des parcours « links » ?
S.S. : J’adore les links, j’adore le jeu de golf sur les links. C’est amusant, cela demande de la créativité. C’est un challenge pour moi, mais c’est un challenge qui m’amuse. On va voir comment sera la météo cette semaine. Cela affecte énormément la façon dont il faut aborder le parcours. Vous pouvez toujours faire des parties de reconnaissance et travailler des choses, repérer des choses, mais quand vous vous présentez sur le tee de départ, le jeudi, pour le 1er tour, la météo est vraiment ce qu’il y a de plus important à gérer.
Pour contrôler la balle ici, on ne joue pas un 60 degrés avec du spin, il vaut mieux faire rouler la balle sur le sol assez vite
Par rapport à la semaine dernière et le Scottish Open à North Berwick, ce parcours de Portrush est plus vert, mais cela ne signifie pas qu’il n’est pas ferme. C’est juste que l’herbe, je dirais, est légèrement différente. Nous allons avoir de la pluie cette semaine. J’ai toujours trouvé intéressant de regarder le jeu sur les links à la télévision et je me demandais pourquoi les gens utilisaient autant de clubs différents, parce qu’aux États-Unis, on utilise simplement un 60 degrés quand on est près du trou et qu’il faut que la balle s’arrête vite. Pour contrôler la balle aux États-Unis, surtout sur les terrains où nous jouons sur le PGA Tour, vous avez besoin d’effets pour être capable
d’arrêter la balle parce que les greens sont si rapides.
Ici, c’est un défi différent car c’est la fermeté qui le rend difficile. Essayer d’appliquer beaucoup de spin et de frapper ces coups de wedge avec du spin n’offre pas le même contrôle qu’aux États-Unis. Ici, on a l’impression que plus vite vous faites rouler la balle sur le sol autour du drapeau, plus vite la balle pourra s’arrêter.
G.P. : Même quand on est n°1 mondial, apprend-on encore des autres ? Est-ce qu’il y a un joueur à l’aise sur les links qui vous inspire ?
S.S. : J’adore poser des questions aux autres joueurs. Je peux apprendre de beaucoup. Et j’ai toujours beaucoup appris en regardant les autres. Par exemple j’ai beaucoup observé et appris d’Adam (Scott) et de Bob (MacIntyre) la semaine dernière en Écosse. Bien sûr nous sommes en compétition, mais on passe quand même près de 5h30 côte à côte parfois et j’en profite pour poser des questions, pour échanger. On a beaucoup parlé avec Bob la semaine dernière.
G.P. : Pourriez-vous nous donner un exemple de ce qu’il vous a conseillé ?
S.S. : Désolé, c’est un secret de fabrication du jeu de links… (sourire)