Engagé cette semaine au Dubaï Invitational, premier rendez-vous du DP World Tour en 2024, Thomas Björn, le capitaine victorieux à la Ryder Cup 2018 au Golf National, a donné son avis sur les chances des dix golfeurs du Tour européen ayant obtenu un droit de jeu sur le PGA Tour cette saison…
Thomas Björn est une voix qui compte sur le DP World Tour. Le Danois, quinze fois victorieux entre 1996 et 2013, a également remporté la Ryder Cup comme joueur (en 2014 par exemple) mais aussi en tant que capitaine en 2018 au Golf National avant de récidiver en octobre dernier, cette fois comme vice-capitaine, à Rome aux côtés de l’Anglais Luke Donald.
En marge du Dubaï Invitational où il partagera le premier tour avec le Français Romain Langasque, Björn est revenu pour Golf Digest sur la présence en 2024 des dix membres du DP World Tour sur le PGA Tour. Cinq d’entre eux sont ainsi au départ du Sony Open in Hawaï (11-14 janvier), dont le Bordelais Matthieu Pavon.
« C’est une excellente opportunité pour ces 10 gars, souffle-t-il d’emblée. Certains réussiront. D’autres pas. Mais au moins, ils découvriront à quel point ils doivent être bons. A terme, plus il y aura de joueurs européens qui s’y rendront, plus le jeu deviendra un sport mondial. C’est ce que j’espère en tout cas. »
Je pense que si trois ou quatre d’entre eux gardent leurs cartes, ce sera un succès. C’est un bon chiffre. Il faut être réaliste.
« Je pense que si trois ou quatre d’entre eux gardent leurs cartes, ce sera un succès, poursuit-il. C’est un bon chiffre. Il faut être réaliste. Le niveau sur le PGA Tour est plus élevé. La profondeur de champ est plus élevée. Et les joueurs ont déjà joué sur les parcours de nombreuses fois auparavant. C’est peut-être la chose la plus difficile qu’il faut appréhender la première année là-bas. Vous jouez sur de nouveaux parcours chaque semaine. C’est très difficile, à moins d’être vraiment bon. »
Pour le golfeur scandinave, 53 ans le 17 février prochain, cet exode des meilleurs éléments du DP World Tour vers le PGA Tour est inéluctable. Il faut même y trouver une source de motivation supplémentaire.
« Parlez à presque tous les jeunes joueurs aujourd’hui et le PGA Tour est l’endroit où ils veulent jouer au golf, confirme-t-il. C’est le lieu incontournable, une grande attraction, une caisse de résonnance mais aussi de pension. C’est dommage pour le DP World Tour que nous ne puissions pas rivaliser en termes de stature, mais Keith Pelley (le Directeur général) a essayé avec les Rolex Series à gros budget de le rendre plus attractif. Il en voulait 12 par saison, mais les joueurs n’en voulaient pas autant. »
Photo : Fabrizio Corradetti / NurPhoto / NurPhoto via AFP