
Dans cette série d’articles, nous revenons sur les six dernières éditions de la Ryder Cup à travers un « top 5 » des grands moments de ces affrontements Europe – États-Unis. Ce cinquième épisode est consacré à la dernière victoire des USA. Sur leur sol, à Whistling Straits, dans le Wisconsin, les hommes de Steve Stricker avaient été intouchables face à une équipe européenne trop amorphe.
Ce cinquième épisode de nos « flash backs » sur la Ryder Cup détaille les cinq moments à retenir de cette victoire américaine record : 19 à 9 ! Dix points d’écart… La flamboyance des Américains et notamment de Dustin Johnson avait contrasté avec la timidité des Européens, avec notamment un Rory McIlroy aux abonnés absents.
Une victoire record pour les USA
Dix points d’écart ! Ce 19-9 est une fessée mémorable pour l’Europe (la plus grosse marge finale depuis 1979 et l’arrivée des joueurs continentaux), une victoire éclatante pour les USA. Il n’y a eu aucun suspense. Les Américains ont remporté les deux premières sessions 3-1 (6-2 à l’issue de la première journée) et l’écart n’a fait que se creuser au fil des matches. Le capitaine Steve Stricker a su redonner un vrai élan collectif à son équipe, avec de la discipline, de l’unité et des grosses performances individuelles.
Le jour des simples, la victoire de Collin Morikawa face à Paul Casey scelle le sort d’une rencontre qui ne restera pas dans les annales pour son suspense. L’écart de niveau entre les deux équipes fera même croire que la domination américaine en Ryder Cup est partie pour durer. Et pourtant…
Dustin Johnson au plus que parfait
Cinq matches, cinq victoires. Dustin Johnson devient le premier Américain depuis Larry Nelson (1979) à remporter les 5 matches auxquels il participe durant une Ryder Cup. DJ remporte trois de ses quatre doubles avec Collin Morikawa, et un quatre balles avec Xander Schauffele. Sa victoire en simple face à Paul Casay (1 up), le seul de ses cinq matches à se jouer au 18, lui assure le score parfait, comme Francesco Molinari trois ans plus tôt.
« Je suis le plus vieux de l’équipe, mais je peux tenir toute la nuit pour fêter ça », plaisante l’ex-n°1 mondial, 37 ans. « Je suis honoré d’avoir fait partie de ce groupe », reconnaît plus sérieusement DJ, entouré de ses jeunes équipiers.
Rahm-Garcia, seuls Européens à la hauteur
Au-delà de l’impressionnante victoire américaine, cette Ryder Cup est aussi marquée par des défaillances européennes. L’Autrichien Bernd Wiesberger, les Anglais Matthew Fitzpatrick et Paul Casey font un zéro pointé en délivrant un jeu assez pauvre. Seuls deux joueurs dans l’équipe de Padraig Harrington parviennent à remporter plus de 2 points : Sergio Garcia et Jon Rahm.
Associés pour la première fois en Ryder Cup, les deux Espagnols perpétuent la tradition des paires ibères à succès, initiée par Severiano Ballesteros et Jose Maria Olazabal. Ils remportant leurs trois doubles, deux foursomes et un quatre balles, avec un jeu flamboyant, notamment chez le n°1 mondial. « Rahmbo » a aussi fait un match nul avec Tyrrell Hatton dans la première session.
Garcia et Rahm s’inclineront en simple face à Bryson DeChambeau et un certain Scottie Scheffler (alors débutant dans l’épreuve) mais ils ont été les seules individualités à la hauteur du côté du Vieux continent.
Les larmes de McIlroy
Rory McIlroy n’a pu cacher son émotion, sa détresse même après la défaite de l’Europe. Leader du Team Europe avec Jon Rahm, le Nord-Irlandais a failli. Il a perdu ses trois matches de double avec un jeu erratique. Sa victoire en simple face à Xander Schauffele sauve son maigre bilan…
« J’aurais aimé contribuer davantage à aider mon équipe. Sur le parcours, ça ne s’est pas bien passé. Je suis extrêmement fier de faire partie de cette équipe. Ça a été une dure semaine. Plus je joue la Ryder Cup, plus je me rends compte que c’est la meilleure compétition de golf du monde. J’aime en faire partie. Il n’y a rien de mieux. Je ne pleure pas pour le golf d’habitude, mais là… »
A Rome, deux ans plus tard, « Ror’s prendra une sorte de revanche sur cet échec de Whistling Straits.
La ferveur du public après la crise du COVID
Cette Ryder Cup devait se jouer en 2020. Crise du COVID oblige, elle a été reportée d’un an. Même si les fans européens sont peu nombreux à avoir fait le déplacement (il y avait encore quelques restrictions sanitaires), la ferveur a été au rendez-vous. Les supporters américains ont été vibrants, bruyants, énergiques, passionnés, mais ils n’ont pas été au-delà de la limite comme à Hazeltine en 2016. Privé de beaucoup de grands événements sportifs pendant un moment, le public était particulièrement enthousiaste.
Ce retour à la fête, à l’enthousiasme et au partage est un succès complet compte tenu de la crise sanitaire mondiale qui a ébranlé le monde. Plus de 40 000 personnes par jour étaient présentes sur le superbe parcours de Whistling Straits.
Photo : Patrick Smith / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP