
Encore 10e du Ranking européen fin mai, Thomas Detry n’a plus ensuite été en mesure de grimper de nouveau dans la hiérarchie, la faute à des résultats insuffisants obtenus dans le money time sur le PGA Tour. Rencontré à St-Nom-la-Bretèche dans le cadre du FedEx Open de France où il s’est contenté de la 42e place, le Belge, âgé de 32 ans, mise sur une victoire des Européens à Bethpage Black. Mais ce sera loin d’être facile !
Propos recueillis par Lionel VELLA, à St-Nom-la-Bretèche
Lorsqu’il décroche le 9 février 2025 le WM Phoenix Open, son tout premier succès sur le PGA Tour, Thomas Detry effectue un bond de géant à l’European Ranking, gagnant 23 rang au classement et s’offrant alors la 5e place qualificative pour Bethpage. Mais le Belge ne parviendra pas à rebondir, ne signant jamais mieux qu’une 18e place finale (au RBC Canadian Open le 8 juin) lors de ses dix-neuf départs suivants aux Etats-Unis. Un coup d’arrêt fatal dans la course à la Ryder Cup mais suffisant néanmoins pour finir 44e de la FedEx Cup et de valider de facto sa présence dans tous les Signature Events (au nombre de neuf) du calendrier 2026 du PGA Tour.
GOLF PLANETE : Allez-vous regarder à la télévision cette Ryder Cup ?
Thomas DETRY : Non, je suis en vacances en Grèce, avec ma femme et mes enfants. Et on n’aura probablement pas la télévision. Je vais très certainement la suivre, me tenir au courant, mais je ne la regarderai pas.
G.P. : Avec le recul, êtes-vous déçu de ne pas faire partie de cette équipe européenne ?
T.D. : Oui et non. Pas vraiment déçu parce que je n’ai pas produit le niveau de jeu qu’il fallait pour me qualifier. Après, si j’avais été dans la bulle, entre une carte directe ou une wild card, peut-être que j’aurais été très déçu. Mais l’équipe que Luke (Donald) a choisie est la plus forte. En tout cas sur le papier, c’est le cas.
En Californie, il y a des endroits où il est préférable d’avoir des boules quiès dans les oreilles pour éviter d’entendre ce que les gens peuvent vous balancer.
Thomas Detry au sujet du public américain
G.P. : Comment voyez-vous cette Team Europe à Bethpage Black ?
T.D. : On a des très bonnes chances. Tommy (Fleetwood) a récemment gagné la FedEx Cup, Justin Rose l’a emporté à Memphis (Ndlr, FedEx St. Jude Championship le 10 août). Il est très en forme depuis plusieurs longues semaines. Rory (McIlroy) ? Je ne m’en fais pas trop pour lui. Même chose pour Jon Rahm et Tyrrell Hatton. Non, vraiment, on est bien. Il faudra juste voir comment va se comporter Rasmus (Højgaard). Ce sera un peu plus dur pour lui… Mais je suis plutôt optimiste même si ça reste New York. On connait la réputation des fans new-yorkais, pas très agréables avec les Européens. Ce ne sera pas facile. Si on peut commencer fort sur les premiers matches de doubles, ça peut être la clé. On l’a vu à Rome. Le premier jour, l’Europe menait 7-1 (Ndlr, 6,5 à 1,5). C’était très bien parti.
G.P. : Justement, vous côtoyez presque toutes les semaines le public américain sur le PGA Tour. Ce sera, selon vous, la clé d’une éventuelle victoire européenne aux Etats-Unis ?
T.D. : Phoenix est un des endroits les plus compliqués de la saison. Ce n’est pas franchement l’idéal en termes de sérénité. Et c’est pourtant là-bas que j’ai gagné (rires). En fait, cela dépend des endroits où on se retrouve sur le circuit. A Hilton Head (Ndlr, hôte du RBC Heritage), où c’est socialement plus huppé, tout le monde se comporte très bien. Pareil à Augusta. Mais bon, en Californie notamment, il y a des endroits où il est préférable d’avoir des boules quiès dans les oreilles pour éviter d’entendre ce que les gens peuvent vous balancer. Mais sur ce point très précis, on voit quand même l’expérience de cette équipe européenne. Ils savent ce qui les attend. Ils sont préparés pour. Ils sauront tous gérer ce paramètre. Je ne me fais pas de soucis pour eux.
G.P. : Que faites-vous dans la foulée de l’Open de France ?
T.D. : Je ne jouerai pas le Dunhill Links (2-5 octobre). J’ai deux semaines off après l’Open de France. J’irai ensuite à Madrid pour l’Open d’Espagne (9-12 octobre). Après, c’est encore l’interrogation. Je n’ai pas beaucoup joué en Europe (Ndlr, Thomas Detry est actuellement 131e de la Race). Je voudrais bien essayer de conserver ma carte sur le DP World Tour. Pourquoi ne pas aller en Inde (16-19 octobre) ? La Corée (23-26 octobre) aussi, peut-être… Je ne suis pas encore sûr. Mais c’est une sacrée carotte le fait que le vainqueur en Espagne aille au Masters l’an prochain. C’est une belle motivation. Je suis pour l’instant dans le top 40 mondial (Ndlr, précisément 44e au classement du 21 septembre). Si je me débrouille bien, je devrais finir dans le top 50 avant le 31 décembre. Mais on ne sait jamais.
Photo : Lucas Hélin / FFgolf