
Au courant du mois de juin, le parcours Torre situé dans le complexe de Terras Da Comporta, à 1h20 au sud de Lisbonne, a ouvert ses portes. Il a la particularité d’être dessiné par Sergio Garcia. Golf Planète a eu le privilège de fouler ce tracé inédit. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il tient toutes ses promesses.
Les attentes étaient pourtant grandes sur ce par 72 : d’abord par sa surprenante signature, mais surtout car l’autre 18 trous du projet, le parcours Dunas, a largement conquis l’Europe et le monde depuis son ouverture courant 2023. Le parcours Torre profite lui aussi d’un cadre apaisant, propice à la déconnexion. Il est entouré de waste area, grandes zones sableuses avec un entretien réduit, et de nombreux arbres, avec des faux airs de Pine Valley, sans aucun vis-à-vis à l’horizon.
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Mais la comparaison s’arrête là. Sergio Garcia s’est inspiré de son parcours préféré, Valderrama, pour son premier projet majeur. Dès le 1, le ton est donné avec ce dogleg gauche. Le petit green est défendu par plusieurs arbres dont l’essence se retrouve dans le sud de l’Espagne. Si ces petits obstacles n’ont pas d’écho sur le reste du parcours, les petits greens sont sa grande signature.
Départ à l’aveugle dès le trou n°2
« Si la végétation est différente, les petits greens sont typiques de Valderrama et c’est quelque chose que j’ai toujours adoré », confirme Sergio Garcia.
Le 2 avec son départ à l’aveugle dû au dénivelé confirme la tendance et peut questionner le joueur dans son envie d’attaquer ce par 5 en 2. « On voulait être sûrs de faire un parcours qui challenge les joueurs, avec des petits greens et un certain danger autour des fairways, poursuit l’Espagnol. Mais nous voulions que tous les golfeurs puissent apprécier, et qu’ils aient envie de revenir. On ne voulait pas d’un parcours qui soit trop difficile et qui décourage d’une certaine façon. »
Cela rend les choses plus challenging mais si vous tapez un bon coup, vous avez toujours une chance de birdie car vous n’êtes jamais loin du drapeau
Dans sa globalité, le parcours est juste (fair comme disent les Anglo-Saxons). Certes, les petits greens sont difficiles, parfois, à aller chercher, mais un équilibre se fait avec les fairways plus larges. Le très joli par 3 du 5, jouable avec un petit fer, dispose d’un green assez conséquent, mais certaines parties sont bien protégées.
À l’inverse, le suivant, un très long par 4, est très ouvert du départ et le green est dégagé. Cette alternance entre générosité et exigence rythme le tracé du début à la fin. Les mises en jeu les plus à risque, comme le par 4 du 8, sont compensées par des attaques de greens plus accessibles.
« Quand il y a des petits greens, cela facilite d’abord l’entretien car c’est la zone la plus compliquée à entretenir, justifie le vainqueur du Masters 2017. C’est important aujourd’hui dans un moment où l’on veut réduire la consommation d’eau et de produits. Ils rendent aussi le jeu plus compliqué. Sur un grand green, si vous manquez le drapeau, vous êtes généralement quand même sur le green. J’ai toujours pensé que c’était plus facile de faire deux putts de 15 mètres même si le green est fou, que de sauver le par si vous avez manqué le green de trois mètres et que vous avez une approche de 10 mètres. Cela rend les choses plus challenging mais si vous tapez un bon coup, vous avez toujours une chance de birdie car vous n’êtes jamais loin du drapeau. »
Le par 5 du 9 est l’un des plus beaux trous du parcours. Le fairway sinueux, entre les nombreux waste area sableuses, offre une magnifique perspective vers le green. Le court par 4 du 12 est également à noter. L’envie peut être grande de l’attaquer en 1, mais le green a tout l’air d’une toute petite pastille au milieu des dangers qui l’entourent.
Jusqu’au bout, le golfeur ne peut que prendre du plaisir sur ce tracé, les trous, tous aussi intéressants les uns que les autres, s’enchaînent logiquement, avec des coups variés à taper. Cet excellent parcours ne pouvait finir que par un trou remarquable. Le degré de risque pris au départ du 18, au très large fairway en dévers protégé par une zone de sable, déterminera les chances de birdies sur ce par 4 au green surélevé.
Dans les chiffres
À Torre, on oublie les conventions : ici, les départs ne sont pas définis par catégorie de joueur, mais par distance. Ils peuvent cependant être comparés aux tees habituels. Les noirs, 6 706 mètres, sont clairement réservés à Sergio Garcia et ses amis pros. Les blancs, 6 250 mètres, offrent un beau défi aux joueurs confirmés.
Quant aux jaunes, à 5 835 mètres, ils conviendront parfaitement à la majorité des golfeurs, avec de nombreux coups d’approche au fer court ou moyen. Et parce que le plaisir doit rester accessible à tous, les départs bleus (5 110 mètres), rouges (4 855 mètres) et orange (3 847 mètres) permettent à chacun, quel que soit son niveau et sa distance au drive, de savourer Torre sans pression.
Ce tracé va incontestablement obtenir une reconnaissance internationale. Il vient surtout parfaitement compléter l’offre de Terras da Comporta et son premier parcours, Dunas. Pour jouer l’un des deux tracés, il faut débourser 200 € (voiturette et tee gifts compris).
Où dormir ?
Le projet en lui-même de Terras da Comporta est très loin d’être terminé. Deux hôtels, des villas et des installations sportives vont sortir de terre dans les prochaines années. En attendant, l’hôtel Quinta Da Comporta offre un havre de paix idéal à quelques minutes des deux parcours.
Ce lieu très charmant s’intègre parfaitement dans l’environnement naturel qui l’entoure, à l’image des très agréables bâtiments communs tout en bois. Il offre de nombreuses commodités à l’instar d’une piscine à débordement de 40 mètres et d’un spa, le tout dans un standing haut de gamme. Les chambres sont très spacieuses et décorées avec bon goût. La cuisine est tout aussi à la hauteur des attentes des palais les plus fins.
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