Le 2e tour du Masters 2024 s’est achevé quasiment à la tombée de la nuit. Dans des conditions de jeu très difficiles en raison d’un vent constant et parfois violent, seuls huit golfeurs ont réussi le tour de force de jouer sous le par. Max Homa (photo), Bryson DeChambeau et Scottie Scheffler sont co-leaders à -6 (138). Matthieu Pavon est à cinq longueurs du trio, à la 8e place !
L.V., à Augusta
Le vent, omniprésent depuis jeudi à Augusta, a été sans pitié. Un peu plus encore ce vendredi après-midi en Géorgie où les rafales, par moment chronométrées à plus de 45 km/h, ont littéralement laminé ceux qui ont eu la malchance d’être programmés après 12h00 locale (18h00 en France).
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Parmi les 30 joueurs concernés, un seul est parvenu à rendre une carte sous le par. Il s’agit de l’Autrichien Sepp Straka, auteur d’un bluffant… 71 (-1). C’est bien simple, sur les 89 golfeurs en lice dans cette 88e édition de l’histoire, huit seulement ont réussi à vaincre l’Augusta National.
La palme revenant au Suédois Ludvig Åberg avec son improbable 69 (-3). Rappelons que le jeune prodige scandinave, passé pro le 1er juin dernier, vainqueur de la Ryder Cup début octobre à Rome, découvre le parcours de ce premier Majeur de la saison. Un exploit majuscule donc qui lui permet de s’offrir, en solo, la septième place à -2 (142).
On No. 9, Ludvig Åberg’s precise approach shot leads to a birdie to get to even par. #themasters pic.twitter.com/NZkPW1wLxb
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« L’Augusta National n’est pas le parcours de golf le plus simple, même lorsque vous jouez par vent calme, souligne le jeune homme de 24 ans. Ce vent rend donc les choses un peu plus délicates encore. Ces rafales ont affecté chaque coup joué, qu’il s’agisse d’un putt, d’un chip ou d’un coup plein. Ma recette ? J’ai essayé de ne pas trop anticiper chaque coup que je me suis contenté de jouer. C’est un tel privilège d’être ici et de participer à cet événement. »
C’était tellement dur. Nous avons eu droit à une douche de sable pour terminer notre journée. Le parcours voulait vraiment nous mettre dehors.
Max Homa
Avec lui aussi un 71 à la clé, Max Homa en a profité pour prendre le commandement du tournoi à -6 (138) après avoir joué 67 (-5) au premier tour. C’est son plus bas score jamais enregistré dans un Masters après 36 trous. Après deux cuts manqués en 2020 et 2021, le Californien, l’un des rares à avoir tenu son rang en Italie avec l’équipe US de Ryder Cup, avait terminé 48e en 2022 et 43e l’an passé.
« C’était tellement dur, reconnait le 11e joueur mondial. Nous avons eu droit à une douche de sable pour terminer notre journée (à cause du vent, évidemment). Le parcours voulait vraiment nous mettre dehors (rires). C’était à la fois sympa et difficile. Par moment, sur le parcours, j’imaginais être dans mon canapé et devant la télé. Je voulais juste que ça se termine. »
For birdie and the lead. Bryson DeChambeau returns to the top of the leader board. #themasters pic.twitter.com/rHimN6LNO8
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Seul en tête jeudi soir à l’interruption du jeu par faute de luminosité, Bryson DeChambeau a de son côté limité la casse avec son 73 (+1). Demain sera un autre jour pour le pensionnaire du LIV Golf.
« Je n’avais jamais connu l’Augusta National dans ces conditions auparavant, avoue le vainqueur de l’US Open 2020. Je me suis contenté de rester patient. Placer la balle aux bons endroits a été la devise de mon jeu aujourd’hui. Je suis très excité en ce qui concerne la suite. J’ai l’impression que mon jeu est bien en place, tout comme mon état d’esprit. Mon caddie me tient sous contrôle. On plaisante, on s’amuse, malgré les éléments contraires. »
Je ne pourrais pas vraiment décrire à quel point il y a eu du vent et à quel point les rafales ont été difficiles à appréhender.
Scottie Scheffler
Même Scottie Scheffler n’est pas sorti indemne de cette journée. Pourtant, le n°1 mondial a vraisemblablement fait le plus dur avec une carte dans le par. Un 72 de compétition comme dirait l’autre qu’il aurait validé avant même de s’élancer en avant-dernière partie (à 13h48 locale).
« C’était extrêmement difficile, se remémore le lauréat de la veste verte 2022. Le vent soufflait très fort et il soufflait de partout. Le par aujourd’hui, j’estime que c’est un très bon score. Je ne pourrais pas vraiment décrire à quel point il y a eu du vent et à quel point les rafales ont été difficiles à appréhender. Il faut juste le vivre pour le croire. Jouer les trous 11 et 12, ça a été très difficile. Je peux vous dire que j’ai été heureux de sortir d’ici avec ce 72… »
Matthieu Pavon, meilleur Français de l’histoire au Masters après 36 trous
Quatorze joueurs affichent à mi-parcours un score total sous le par. Parmi eux, Matthieu Pavon, sixième Français à franchir le cut depuis 1934. Huitième à -1 (143) malgré son 73 (+1) du jour, il accuse cinq coups de retard sur le trio de tête. Sur un tel parcours, et même si la météo devrait sensiblement se calmer ce week-end, toute reste possible.
Pour Rory McIlroy, le grand favori avec Scottie Scheffler pour la victoire finale, il faudra, hélas, repasser. Le Nord-Irlandais, embarqué dans ce tourbillon infernal, n’a rien pu faire. Son 77 (+5) du jour lui ôte tout espoir de Grand Chelem. Une fois de plus nous direz-vous. Le n°2 mondial pointe à la 35e place à +4, juste devant le tenant du titre, Jon Rahm, propriétaire d’un lourd 76 (+4) lesté notamment d’un double bogey au 14.
Olazabal fête dignement les 25 ans de sa seconde victoire au Masters
D’autres grands noms du golf mondial sont obligés de plier bagages. Le cut fixé à +6 a ainsi été fatal à Justin Rose, Sergio Garcia, Viktor Hovland, Justin Thomas, Nick Dunlap, Wyndham Clark, Sam Burns, Brian Harman, Jordan Spieth, Dustin Johnson ou encore le dernier vainqueur de l’Open de France, le Japonais Ryo Hisatsune.
En revanche, José Maria Olazabal, 50e à +6, sera bien là pour deux tours supplémentaires. Le Basque, qui fête cette semaine les 25 ans de sa seconde victoire à Augusta, franchit ainsi le cut pour la deuxième fois depuis 2015. A 58 ans. Idem pour Vijay Singh, 61 ans ! L’expérience a toujours du bon à Augusta.
Photo : David Paul Morris / Masters Tournament