Auteur d’une carte de 74 (+2), Matthieu Pavon recule à la 16e place du Masters. A +1 (217), le Français n’est qu’à deux coups du top 10. Avec une météo bien plus clémente ce dimanche à Augusta, tous les espoirs sont permis pour l’actuel 25e joueur mondial.
Propos recueillis par Lionel VELLA, à Augusta
Comment jugez-vous votre Moving Day ici à Augusta ?
Cela n’a pas été une si mauvaise journée que ça. Je fais un trois putts au 7 et je mets une balle dans l’eau au 11. Je ne score pas sur les pars 5. Donc, en faisant +2 (74) avec tout ça, sachant que je fais aussi une virgule au 16 et je manque un putt au 18, cela aurait pu faire une journée sous le par. J’ai plutôt bien joué, j’ai plutôt bien drivé (11 fairways sur 14)… Après, les greens se sont raffermis, ils sont beaucoup plus rapides, donc forcément plus difficiles à gérer au niveau du putting.
C’est pour cela que les scores sont moins bons malgré un vent moins fort qu’hier ?
Oui mais il y a quand même du vent. Au 5, c’était plein coup de fer 3. Hier, on arrivait au green, aujourd’hui, on n’est qu’à l’entrée. Cela montre qu’il y avait du vent encore aujourd’hui. Les greens sont de plus en plus fermes. Cela devient très dur d’aller chercher les drapeaux. J’ai d’ailleurs été surpris de voir où s’est arrêtée ma balle au 17 car il n’y a vraiment pas de place devant. Bref, le parcours était un peu plus dur aujourd’hui.
Votre partie avec Ludvig Åberg… Que pouvez-vous nous dire sur lui ?
C’est un très bon joueur. Il n’a plus grand chose à prouver. Surtout cette dernière année. Je pense qu’il ne va pas cesser de grimper.
Demain, il n’y a pas de vent avec des greens très durs et très rapides. Je pense que ça va être un beau challenge.
Quel sera votre objectif ce dimanche pour le dernier tour ? Battre le record de Thomas Levet (13e en 2005), accrocher un top 12 qui vous qualifierait demain soir pour le Masters 2025…
(Il coupe) Je pense que j’y serai. Je suis 25e mondial. J’espère que d’ici la fin de l’année, je ne serai pas au-delà de la 50e place sachant que j’ai marqué tous mes points cette année. J’espère que je n’aurai pas cette mauvaise surprise. Au-delà de ça, j’aimerais juste finir ce tournoi sous le par. Ce serait quelque part emblématique. Pour mon premier Masters, finir dans le rouge, ce serait une très bonne semaine. On a eu deux premières journées très difficiles avec le vent. Ce serait très bien, donc.
Justement, la météo annonce de bien meilleures prévisions pour demain…
On verra. Je ne connais pas les drapeaux, je ne connais pas les distances que je vais avoir à jouer… Qui dit moins de vent dit des greens plus rapides… Honnêtement, il y avait beaucoup de vent les deux premiers jours mais les greens étaient un peu plus réceptifs. Demain, il n’y a pas de vent avec des greens très durs et très rapides. Je pense que ça va être un beau challenge.
Les putting greens ne correspondent pas du tout à ce que l’on peut trouver sur le parcours. Sur le parcours, c’est vraiment plus ferme et plus rapide.
Le plus dur dans ce tournoi, n’est-ce pas finalement ces changements de conditions de jeu d’un jour à l’autre où il faut en permanence s’adapter ?
Oui, d’autant plus que les putting greens ne correspondent pas du tout à ce que l’on peut trouver sur le parcours. Sur le parcours, c’est vraiment plus ferme et plus rapide. C’est compliqué. On se fait vite piéger. On voit qu’il y a des imprécisions dans la vitesse des putts. Et ça, ça arrive très rarement. Que ce soit sur le PGA Tour ou le Tour européen. Des écarts où on dépasse ou on reste court de plus de six pieds (1,80 m), ça n’arrive pas souvent. Et cette semaine, j’ai l’impression que ça arrive plus souvent…
On a parlé beaucoup français autour de votre partie aujourd’hui. Vous entendez cela vous aussi ?
Oui ! Cela fait plaisir. C’est dur pour moi d’être démonstratif et de vraiment partager ça avec les gens. Mais c’est cool de sentir qu’il y a autant de Français ici, qui nous soutiennent. C’est vraiment super.
Photo : Andrew Redington / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP