
Depuis la victoire de J.J. Spaun à l’U.S. Open 2025, les putters dits zéro torque séduisent de plus en plus de golfeurs de par leur stabilité et leur régularité. Mais qu’est-ce qui distingue vraiment ces modèles, et les golfeurs amateurs devraient-ils vraiment s’y intéresser ?
J.J. Spaun a donné ses lettres de noblesse aux putters « zéro torque » en devenant à Oakmont le premier joueur à s’imposer dans un tournoi du Grand Chelem avec ce type de club.
Le Californien a gagné 2,6 coups sur le champ au putting (strokes gained putting) sur l’ensemble de l’U.S. Open, preuve de l’efficacité du concept.
Un putter qui reste square, même sous pression
Un peu plus tôt dans la saison, Brian Harman, qui n’avait pourtant pas changé de putter depuis 2016, a décroché au Valero Texas Open 2025 sa première victoire depuis The Open 2023 avec un prototype depuis commercialisé par TaylorMade sous le nom de Spider ZT. Un tournoi qu’Adrien Saddier aura le droit de disputer grâce à sa victoire en Italie, décrochée avec un outil semblable.
Ces joueurs ne sont pas les seuls à en avoir récolté les fruits. Lucas Glover a connu un succès quasi immédiat (deux victoires consécutives) après avoir adopté un putter similaire en 2023. Le putting d’Adam Scott et de Ricky Fowler ont également connu une amélioration avec un tel club.
Un atout pour les amateurs en quête de régularité ?
Le principe du putter zéro torque est simple : il élimine la torsion (torque en Anglais) de la tête pendant le mouvement, permettant à la face du club de rester parfaitement square par rapport à la ligne.
Popularisée par L.A.B. Golf notamment, cette technologie repose sur un équilibrage précis du centre de gravité et un design souvent original, mais toujours au service de la stabilité et de la régularité du geste.
Sur le papier, ces modèles peuvent représenter une révolution pour les golfeurs qui peinent à garder la face du putter square ou à démarrer leurs putts sur la bonne ligne.
Ces putters peuvent aider certains joueurs mais cela ne va pas révolutionner le putting de qui que ce soit du jour au lendemain.
Jean-Pierre Cixous
Mais pour l’ancien joueur professionnel Jean-Pierre Cixous, ils ne sont pas à mettre entre toutes les mains. « Ces putters peuvent aider certains joueurs mais cela ne va pas révolutionner le putting de qui que ce soit du jour au lendemain, estime ce spécialiste du putting qui propose des cours et fittings au centre de performance indoor GolfSkills, dans les Yvelines. Cela peut aider ceux qui ont du mal à gérer la direction de la balle et la face de club, les joueurs avec un grip inversé ou éventuellement pince, mais cela ne va pas régler les problèmes de « stroke » et de technique du joueur. »
S’ils méritent d’être essayés, ces putters « un peu particuliers » demandent d’après Jean-Pierre Cixous des ajustements dans l’installation, dans les pentes notamment, en raison de la position du manche derrière la face. Et un fitting parfait, car contrairement à des modèles classiques, leurs lofts et lies ne peuvent pas être modifiés a posteriori. « Il faut tester et mesurer l’utilité de la technologie avec des outils comme le SamPutt Lab ou Capto à l’impact, voir si cela permet de ramener le putter plus square car ce n’est pas vraiment perceptible à l’œil nu, poursuit-il. Tous les fabricants se mettent à faire ces putters, tout le monde est obligé de s’y mettre. »
Odyssey à son rythme
Plusieurs marques comme Bettinardi ou PxG surfent sur la vague, et Scotty Cameron a créé un prototype. Odyssey, par contre, est loin d’en être à son premier coup d’essai avec les modèles de la gamme Ai-One Square 2 Square , qui a même été élargie : la marque avait lancé le Backstryke en 2010, puis les Toe Up en 2016 et le Stroke Lab Black Toe Up Big Seven Backstryke en 2020. Odyssey refuse de parler de véritable « révolution » et privilégie une évolution maîtrisée, misant sur ses formes emblématiques et son insert Ai-One pour séduire même les puristes.
L’offre commence donc à s’étoffer. Et en proposant aux amateurs une solution concrète pour gagner en régularité et en confiance, la tendance zéro torque pourrait bien transformer durablement le putting.
Photo Andrew Redington / Getty Images via AFP