La biomécanique du golf permet de mieux comprendre comment le corps bouge pendant le swing. Quels sont ses appuis ? les forces en présence ? les angles ? les vitesses de déplacement, etc… Une approche un peu technique, mais qui apporte un grands nombres d’enseignements que chacun peut s’approprier pour améliorer son jeu. Chestam les décrypte pour vous. Explications et conseils.
1 – Qu’est-ce que le X-Factor ?
Non, je ne vais pas vous parler d’un film de science-fiction… Je vous parle bien de golf, de santé et de performance sur Golf Planète. Le X-Factor est un outil d’évaluation, un paramètre popularisé par Jim McLean* au début des années 90. Ce paramètre est une valeur angulaire qui quantifie la torsion entre la ceinture scapulaire (épaules) et la ceinture pelvienne (bassin), pendant le backswing.
En clair, il faut visualiser deux lignes. L’une passe par les deux épaules et l’autre par le bassin. Plus précisément par les deux pointes que l’on ressent de chaque côté en avant du bassin.
2 – Que mesure le X factor ?
Quand on regarde un golfeur à l’adress, il est facile de constater que ces deux lignes sont à peu près parallèles. Au fur et à mesure de la montée, elles vont s’orienter différemment. Chez un droitier, l’épaule droite recule pendant que l’épaule gauche avance dans un mouvement beaucoup plus ample que le mouvement observé au niveau du bassin. Cette différence de position entre les deux lignes dessine un « x » dont les deux branches forment un angle : le X-Factor. En gros, plus vous augmentez la torsion de votre tronc et plus le X-Factor augmente. La valeur du X-Factor atteint sa valeur maximale autour du top-backswing.
3 – La relation X-Factor et performance
La question que plusieurs équipes de chercheurs se sont posé est la suivante : Si on prend la distance parcourue comme un critère de performance, y a-t-il une corrélation entre cette distance et la valeur du X-Factor ? Autrement dit est-ce que plus j’augmente la torsion de mon tronc au cours du backswing, plus ma balle ira loin ?
La réponse à cette question est plus complexe qu’il n’y paraît de prime abord.
En effet, même si on peut dire qu’il y a autant de types de swing que de joueuses et de joueurs de golf, la recherche d’un top-backswing très haut situé est fréquemment observée. Une quasi-constante qui est d’une certaine façon logique, voire intuitive. On peut penser que plus on prend d’élan, plus le coup sera puissant, donc plus la balle ira loin.
Pas de consensus
En d’autres termes, augmenter le X-Factor augmenterait la distance parcourue par la balle. Sauf que les études menées ne dégagent pas un franc consensus sur le sujet.
Même si les différences de méthodologie des études biomécaniques du swing rendent difficiles les comparaisons et laissent apparaître parfois quelques biais, il semble que chercher à augmenter, au-delà d’un geste naturel, la torsion de son tronc (ce qui revient à augmenter la valeur du X-factor) ne présente pas une balance avantages- risques favorable.
Vitesse accrue au détriment de la précision
Si effectivement gagner quelques degrés de backswing donne à la tête du club une vitesse supérieure d’environ 2 mètres par seconde à l’impact sur la balle, le gain en distance ne sera en moyenne que d’une dizaine de mètres. Un avantage somme toute minime si on considère que, dans le même temps, la maîtrise du plan de swing sera plus difficile et risquera de diminuer la précision du geste.
Attention aux lombaires
Mais surtout, et c’est le sujet qui nous intéresse chez Chestam, la recherche de cette augmentation de la torsion du tronc pourrait entraîner (ou révéler) des lésions anatomiques, en particulier au niveau des lombaires. C’est ce que l’on va voir.
Le X-Factor est-il différent chez les femmes et chez les hommes ou encore chez les Pros et chez les amateurs ? Que peut-on déduire du calcul de cet angle et quels sont les conseils en tirer ?
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Philippe Chéoux
Kinésithérapeute & Ostéopathe DO | chestam.com
* Jim McLean Golf Schools – 1992. Widen the gap. Golf magazine.