Dernier jour très ensoleillé et chaud avant le reconfinement à Biarritz : beaucoup beaucoup de monde dans la rue, aux terrasses, à la plage (notamment des sportifs venus pour admirer aujourd’hui, à 15 kms de là, une vague énorme de 32m de haut, la Belharra qui attire tous les surfeurs d’Europe et d’ailleurs)… Et sur le parcours de golf évidemment, avant sa fermeture ce soir.
Golf Planète a rencontré son directeur, Claude Rousseau, juste avant une conférence téléphonique avec ses collègues nationaux. Il nous a dit ses craintes et ses espoirs.
Golf Planète : Quelle est votre première réaction à l’annonce d’une nouvelle fermeture des golfs en France dans le cadre du reconfinement général ?
Claude Rousseau : Les annonces faites par le Président de la République hier soir ne sont pas réjouissantes pour notre filière comme pour l’ensemble des activités économiques de notre pays. Cela dit, les golfs vont se conformer évidemment aux mesures de confinement édictées et nous fermerons nos portes ce soir. Ici à Biarritz, nous mettons en place une série de mesures de chômage partiel pour certains personnels. Quant à l’équipe terrain, nous allons procéder, comme lors du premier confinement, à une division de cette équipe pour que l’entretien – essentiel dans un golf – soit maintenu de façon permanente. Par ailleurs, nous sommes en pleine période de bilan et de budget, et donc une partie de l’équipe administrative continuera à travailler en télétravail. Nous restons optimistes et nous donnons un premier rendez-vous dans 15 jours pour un premier point sur la crise sanitaire en cours. Laissez-moi former le vœu qu’en France, cette pandémie soit stoppée le plus vite possible et que nos services hospitaliers et médicaux puissent travailler dans les meilleures conditions possibles.
Golf Planète : Pour garder un ton d’espoir, rappelons aussi que la saison estivale a été plutôt positive….
Claude Rousseau : C’est vrai, la saison estivale a été bonne mais nous avions un retard considérable lié aux mois de mars, avril et mai. Toutefois, nos bons résultats d’été et les mesures gouvernementales de réduction de charges nous ont permis de combler en partie le manque à gagner enregistré au printemps.
Golf Planète : Certains pays européens font face à cette crise avec , semble-t-il, encore plus de difficultés. Ainsi, en Andalousie, certains golfs pourraient ne pas rouvrir et fermer définitivement leurs portes. Ce n’est pas le cas en France.
Claude Rousseau : Le modèle économique des golfs andalous diffèrent généralement de celui des golfs français. Nous avons la chance d’avoir un modèle mixte qui d’une part, s’appuient autant sinon plus, sur les membres que sur les visiteurs. Ce qui permet de trouver plus facilement un juste équilibre entre nos différents marchés. Aujourd’hui, l’Andalousie souffre d’abord de l’absence de lignes aériennes et d’autre part, de la fermeture d’hébergements hôteliers.
Les golfs qui se situent au bout de cette chaine touristique font les frais de cette catastrophe. En France, seules quelques petites structures ont fermé : elles étaient, en général, la propriété d’exploitants agricoles. Toutefois, on peut se poser des questions de survie pour certaines structures si ce deuxième confinement devait se prolonger. Même si nous entrons en période hivernale qui n’est pas la meilleure saison pour le golf.
Golf Planète : Avez-vous déjà échangé avec d’autres directeurs de golf ?
Claude Rousseau : Oui, nous avons beaucoup échangé entre nous dès lundi dernier. Notamment en prenant compte des mesures prises dans certains départements durement touchés par la crise. Par exemple, pour ce qui concernait les restaurants. Aujourd’hui deux visio-conférences devaient réunir des directeurs au niveau national et une autre au niveau régional. Nous en avons l’habitude maintenant : une bonne manière d’échanger nos bonnes pratiques et de gérer au mieux nos exploitations.