FedEx Open de France

Matthieu Pavon : « L’année prochaine, je ne sors pas des Etats-Unis »

9 octobre 2024
Matthieu Pavon Photo by Warren Little/Getty Images) (Photo by Warren Little / GETTY IMAGES EUROPE / Getty Images via AFP

Présent à l’Open de France, sur un parcours qui ne lui a jamais porté chance, Matthieu Pavon est revenu sur sa folle saison, notamment celle disputée sur le PGA Tour. Fatigué par cette première expérience, il pourra gérer au mieux son calendrier 2025, axant surtout ses objectifs sur les gros rendez-vous du circuit US, et avec en ligne de mire la Ryder Cup à Bethpage en septembre prochain. Un rendez-vous qu’il rêve depuis qu’il est « gamin » !

 

Propos recueillis par Lionel VELLA, au Golf National

Matthieu Pavon n’a pu faire que quatre trous lors du pro-am matinal de ce mercredi 9 octobre 2024 avant de regagner le club-house, la faute à un parcours détrempé par une pluie qui ne cesse de s’abattre sur le Golf National. Le Français, 26e joueur mondial, a balayé son actualité, avouant notamment être pour l’instant plus « en mode survie » qu’en mode « compétiteur ». Le FedEx Open de France est d’ailleurs son dernier rendez-vous sur le DP World Tour. Avant peut-être Abu Dhabi au début du mois de novembre. Et encore, rien n’est moins sûr…

 

GOLF PLANETE : Dans quel état de fraîcheur êtes-vous depuis votre retour sur le DP World Tour au mois de septembre ?

Matthieu PAVON : Je me sens bien mais plutôt fatigué. J’ai l’impression que je n’ai pas eu le temps de me reposer, de souffler après cette saison quand même éprouvante sur le PGA Tour. J’attends impatiemment la fin dimanche pour pouvoir ensuite retourner aux Etats-Unis pendant trois semaines et prendre du temps pour moi.

G.P. : On vous revoit quand ? Pour Abu Dhabi au début du mois de novembre ?

M.P. : Peut-être. Ce n’est pas encore sûr. Comme je l’ai dit, la saison a été longue et je pense ici à mon bien être plutôt qu’à enchainer les tournois de golf.

G.P. : Donc, vous n’êtes pas certain d’être à la finale de la Race du 14 au 17 novembre ?

M.P. : Il faut que je sois dans le top 50 (de la Race), quoiqu’il arrive. Je suis 44e actuellement (à la veille du FedEx Open de France). Je suis tout juste dedans. Je ne vais pas jouer en Andalousie, ni en Corée. Je ne sais pas encore si j’ai envie d’aller à Abu Dhabi pour ne faire peut-être qu’un tournoi. Le déplacement est assez important, surtout par rapport au lieu où j’habite maintenant (en Floride). Je vais d’abord me reposer trois semaines, m’entraîner, faire ce que j’ai à faire, et si je me sens bien, si je me sens compétitif, j’irai parce que pour l’instant, on est plutôt en mode survie qu’en mode compétitif.

G.P. : Cette période de fatigue, vous l’aviez anticipée ?

M.P. : Oui. Il y a eu la fin de la FedEx Cup (1er septembre) et puis d’un coup, la pseudo pression retombe. Toute l’année, on enchaîne, émotionnellement c’est différent. Il faut apprendre, et apprendre vite. Il y a pas mal de choses à gérer. Et quand c’est fini, il y a un gros coup de barre. Et c’est à ce moment-là qu’il aurait été important pour moi de prendre du temps avec ma famille, prendre du recul sur ma saison, et m’entrainer ensuite… Mais je suis rentré en Floride à peine une semaine et j’ai rejoint ensuite Bordeaux, j’ai enchaîné les différentes obligations que j’avais là-bas, jouer les parties de golf avec les copains… Au final, on n’arrête vraiment jamais et c’est déjà l’heure d’aller à Wentworth (pour le BMW PGA Championship). Ensuite, on part à Madrid (pour l’Open d’Espagne). Le Dunhill n’était pas prévu mais j’ai eu le super cadeau de pouvoir amener mon amateur (Xavier Richomme). Maintenant, c’est l’Open de France… En fait, on ne s’arrête jamais. C’était difficile à gérer. Mon caddie (Mark Sherwood) était fatigué. Je lui ai donné une semaine de repos au Dunhill (remplacé par Basile Dalberto). La fatigue était globale, surtout mentalement.

C’est une année de Ryder Cup et pour moi, c’est un rêve de gamin de la faire. Je veux me donner toutes les chances de pouvoir atteindre cet objectif.

Matthieu Pavon

G.P. : En nombre de tournois, c’est ce que vous avez fait de plus dans toute votre carrière ?  

M.P. : Ce n’est pas vraiment un nombre (26 tournois en 2024 pour le moment, y compris les Jeux olympiques). Ce nombre sera peut-être similaire aux autres années. La seule différence, c’est que je ne jouais qu’un Majeur par an, l’US Open quand je me qualifiais, alors que là c’est quatre cette année. A ceux-là s’ajoutent le Memorial, l’Arnold Palmer Invitational, le Wells Fargo que je considère aussi comme un Majeur, vu le champ de joueurs. Les trois tournois des playoffs de la FedEx Cup aussi, c’est comme des Majeurs. Donc, en fait, on se retrouve à la fin de l’année à jouer presque huit à dix Majeurs. En termes d’intensité, de concentration, de difficulté de parcours, c’est quand même un cran au-dessus.

G.P. : A l’avenir, comment allez-vous gérer tout cela ?

M.P. : Ce qui est sûr, c’est que l’année prochaine, je ne sors pas des Etats-Unis. C’est une année de Ryder Cup et pour moi, c’est un rêve de gamin de la faire. Je veux me donner toutes les chances de pouvoir atteindre cet objectif. Et pour moi, la meilleure chance d’y arriver, c’est de bien jouer aux Etats-Unis. Pour économiser toutes mes énergies et avoir une chance de bien performer là-bas, c’est de rester là-bas et établir un calendrier assez équilibré afin d’avoir des semaines de repos, de pouvoir bien m’entraîner et ainsi de bien jouer dans les grands événements. En 2025, j’ai une vision plus globale dès le début sur les tournois où je vais pouvoir entrer, contrairement à 2024. Cela va être plus facile pour moi d’aborder tout cela.

G.P. : Donc pas de retour sur le DP World Tour en 2025 ?

M.P. : En tout cas, de janvier jusqu’à la Ryder Cup. A part pour jouer le British. Le Scottish, je ne suis même pas sûr. Cela dépendra de ce que j’ai à jouer avant.

G.P. : Que reste-t-il pour vous de cette expérience aux Jeux olympiques à Paris ?

M.P. : Ce qui était incroyable, c’était de palper, après six-sept mois hors Europe, cette ferveur pour le golf français. C’était bien de pouvoir partager ces émotions. De voir les gens très heureux de me voir, très heureux de pouvoir juste partager leur joie avec les résultats que j’ai pu avoir cette année. C’est hyper gratifiant. Aux Etats-Unis, on enchaine les tournois, on est dans une culture différente, on sent une grande ferveur du public américain mais on n’est pas chez nous. Ce sont des souvenirs qui resteront gravés à jamais. Je pense aussi que c’était beau de voir autant de personnes pour le golf en France. Cela ressemblait presque à une ambiance de Ryder Cup. Je trouve ça beau pour notre pays, et pour le jeu de golf d’avoir pu vivre ça.

Je l’ai toujours dit. Je n’aime absolument pas jouer ici (au Golf National). C’est un parcours très sélectif, superbe, mais je n’aime pas jouer cet endroit.

Matthieu Pavon

G.P. : Cela demeure donc un super souvenir ?

M.P. : Oui ! Finir 4e ou dernier, quelle est la différence ? Il n’y a pas de médaille à l’arrivée. J’ai passé une mauvaise semaine en termes de jeu (58e à +13). Cela arrive mais bon, j’ai eu la chance d’avoir des amis que je n’avais pas vus depuis longtemps, des copains de lycées aussi… J’ai pu vivre l’expérience olympique à fond. C’est un regret que j’aurais pu avoir. C’est sûr qu’on aurait toujours pu mieux préparer les Jeux. J’ai fait tout ce que je voulais faire, depuis la cérémonie d’ouverture jusqu’à aller voir les épreuves que je rêvais depuis que je suis gamin (natation, handball, beach volley, l’escrime, la finale du 100 mètres…). Pour moi, c’est donc une expérience hyper positive. Il n’y aucun point négatif à retenir de tout ça.  

G.P. : Comment allez-vous aborder cet Open de France ?

M.P. : Un peu comme tous les tournois. Après, je sais que c’est un tournoi compliqué pour moi. Je l’ai toujours dit. Je n’aime absolument pas jouer ici. C’est un parcours très sélectif, superbe, mais je n’aime pas jouer cet endroit, ce type de greens assez rapides mais qui vont être vite marchés et gondolés. Jouer le week-end, ça me ferait plaisir parce que ça me permettrait de passer deux jours de plus avec la famille, avec les amis qui viennent me voir jouer. Si je pouvais faire quatre tours cette semaine, ça me ferait vraiment plaisir.

G.P. : Donc, on peut dire qu’il n’y a pas de pression pour vous contrairement aux Jeux ?

M.P. : Aux JO, même s’il faut finir dans trois premiers, il n’y avait pas vraiment de pression. Je voulais profiter du moment, de cette expérience. La seule pression que j’avais, c’était de faire plaisir aux gens. Ce n’était pas vraiment une pression de résultat mais c’était plus leur donner du plaisir. Les gens sont venus abondamment me voir. On ne s’était pas revu depuis le dernier Open de France. Beaucoup de choses s’étaient passés entretemps. Je voulais juste que les gens soient contents de venir me voir jouer. C’est ça qui a été peut-être difficile pour moi à gérer. J’ai joué pour quelque chose qui était peut-être plus grand que juste mon plaisir personnel.  

 

Photo :Warren Little/Getty Images) (Photo by Warren Little / GETTY IMAGES EUROPE / Getty Images via AFP

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