Légende de Ryder Cup et double vainqueur de majeur, Tony Jacklin aimerait que les instances prennent des décisions encore plus radicales pour protéger l’intégrité du jeu.
Tony Jacklin est une voix qui porte dans le milieu du golf. Pourtant, ses recommandations pour lutter contre l’explosion de la distance parcourue par la balle il y a quelques années, aux côtés d’Arnold Palmer, Jack Nicklaus et Gary Player, sont restées lettre morte.
Visiblement, ils sont satisfaits de voir les pros jouer des wedges et des fers 9 sur 12 trous par tour. On assiste à un concours de putting.
«Nous en avons parlé, Jack et moi, Arnold avant son décès, Gary. Nos opinions n’ont pas pesé bien lourd, sinon ils auraient écouté et ils ne l’ont pas fait.» raconte amer le quadruple capitaine de Ryder Cup au site bunkered.com
Jacklin regrette que les instances ne parviennent plus à imposer des changements radicaux pour protéger l’avenir du jeu. Les distances au drive menacent en effet de rendre les parcours historiques obsolètes, mais les fabricants et les joueurs dictent leur loi désormais.
«Quand je jouais, nous n’avions rien à dire concernant les décisions du R&A et l’USGA.»
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Des décisions trop “molles”
Le projet de modèle de règle locale (MLR) qui ne prendra effet qu’en 2026, visant à imposer des balles de golf “bridée” réduisant la distance dans les compétitions des circuits pros, n’est pas suffisant.
« Dans mon esprit, la balle va beaucoup trop loin. Il fallait qu’ils reviennent au moins 40 yards (36 mètres) en arrière. Ils ne le feront pas. Visiblement ils sont satisfaits de voir les pros jouer des wedges et des fers 9 sur 12 trous par tour. On assiste à un concours de putting.»
Les joueurs moins “challengés”
Très remonté, l’Anglais se souvient que lorsqu’il a remporté ses deux tournois majeurs (The Open en 1969 et l’US Open en 70) il avait eu à maitriser plus de coups.
«A Hazeltine et à Lytham, j’ai tapé toute la journée des fers moyens sur les par 4. Il y avait un équilibre que vous ne trouvez plus maintenant.»
Une remarque qui soulève la question du niveau des joueurs contemporains comparé à celui de leurs ainés.