Les rédacteurs de Golf Planète nous livrent chacun leur coup de cœur et leur coup de griffe pour cette saison 2023, très riche en événements et même en bouleversements…
J’ai aimé…
Guillaume : des « come-back » à émotions
Camilo Villegas qui regagne 9 ans après son dernier succès sur le PGA Tour et trois ans après la disparition de sa petite fille, le « nice guy » Jason Day qui renoue avec la victoire après cinq ans de disette un an après le décès de sa maman, le sourire « ultra brite » de Rickie Fowler qui s’impose après plus de quatre ans d’attente… Malgré bien des vicissitudes, le PGA Tour a offert cette année son lot de victoires à émotions et c’est tant mieux !
Sur le DP World Tour, la victoire qui m’a le plus ému est celle de Matthieu Pavon en Espagne. Mais cette fois, parce que c’était une première… Elle m’a en tout cas davantage touché que le triomphe de Victor Perez à Abu Dhabi, même si le tournoi était plus prestigieux.
Lionel : le trou en un de Michael Block à l’USPGA
Réussir un trou en un est toujours un moment unique dans la vie d’un golfeur. Quand celui-ci est exécuté dans un tournoi du Grand Chelem, il prend une dimension encore plus inoubliable. C’est ce qu’a dû ressentir Michael Block sur ce par 3 du trou n°15 d’Oak Hill durant le dernier tour de ce 105e PGA Championship de l’histoire. Tout ça sous les yeux de Rory McIlroy, son partenaire de jeu. Le seul pro de la PGA of America à avoir passé le cut s’est même payé le luxe de finir 15e. Suffisant pour être directement qualifié pour l’édition 2024 à Louisville (Kentucky) au Valhalla Golf Club. Depuis, l’Américain, 47 ans, Head Pro à Mission Viejo (Californie), est devenu une star aux Etats-Unis !
MICHAEL. BLOCK. ACE. #PGAChamp pic.twitter.com/YitD2QLDB7
— PGA Championship (@PGAChampionship) May 21, 2023
David : la présence de trois Français sur le PGA Tour en 2024
Trois Tricolores (tous nés en 1992) vont évoluer sur le PGA Tour en 2024, c’est du jamais vu ! Paul Barjon a brillamment récupéré ses droits de jeu en remportant la finale du Korn Ferry Tour.
Le numéro un français en 2023, Victor Perez, a lui aussi validé sans aucun souci sa carte sur le PGA Tour avec une septième place à la Race to Dubaï après un incroyable début d’année. En janvier le Tarbais plane et entre un peu plus dans l’histoire du golf français en s’imposant à Abu Dhabi, devenant ainsi le premier tricolore à inscrire un Rolex Series à son palmarès !
Pour Matthieu Pavon, après une émouvante victoire à Madrid sur la terre de ses ancêtres, le Bordelais est allé arracher son billet pour les US au bout du suspense lors des derniers trous du dernier tournoi de la saison.
Les deux hommes du DP World Tour rejoignent ainsi l’ancien pensionnaire de l’université texane de TCU. Nos mousquetaires vont tenter de briller Outre-Atlantique les six premiers mois de l’année, avant de rentrer au bercail montrer leur talent en août pendant les JO (il n’y a que deux places à prendre) puis en octobre à l’Open de France.
Dimitri : voir les meilleurs s’affronter toute l’année
La montée en pression n’en fut que plus belle. Que ce soit sur le DP World Tour avec le succès de Victor Perez à l’Abu Dhabi Championship, où tous les Signatures Events qui ont pris le relais question spectacle sur le PGA Tour, l’offre golf n’a connu quasiment aucun creux de janvier à octobre ! La ruée vers les sommets du classement mondial, les batailles entre les trois mastodontes, ce trio que j’ai aimé surnommer le Rorahm McIlffler (McIlroy, Rahm, et Scheffler)… Si l’on pourra repasser pour l’équité et critiquer la petitesse des champs de joueurs de ces gros événements, le public en a pris plein les yeux toute l’année ou presque, et rien que pour ça, ça valait le coup du changement.
Nathan : la victoire de Céline Boutier à Evian
Céline Boutier n’a pas seulement gagné à l’Amundi Evian Championship. Elle a triomphé ! Auteure d’un golf exceptionnel durant quatre jours, la Francilienne a remporté son premier Majeur avec une partition majuscule, devant un public nombreux venu la soutenir. À coup sûr, un moment historique que le golf français n’est pas prêt d’oublier !
Francois : La victoire surprise des Européens en Ryder Cup
Sévèrement fessée à Whistling Straits en 2021, délestée de ses piliers historiques partis sur le LIV, opposée à une armada américaine impressionnante, la très peu expérimentée sélection européenne était loin d’avoir les faveurs des pronostics à la veille de la 44e Ryder Cup à Rome. Pourtant les hommes de Luke Donald l’ont fait !
En prenant dès la première session de foursomes, remportée 4-0, un net avantage que leurs adversaires pour le moins déboussolés par une telle vista ne rattraperont jamais. Habités par l’esprit de Seve Ballesteros cette équipe s’est transcendée autant qu’elle nous a transportés !
A special surprise for #TeamEurope 🎼@LukeDonald | @FredDeTommaso pic.twitter.com/23kOm3K3fd
— Ryder Cup Europe (@RyderCupEurope) December 21, 2023
Je n’ai pas aimé…
Guillaume : l’argent, trop cher
Le LIV avec ses dollars saoudiens qui embarque dans ses filets Jon Rahm, que je croyais défenseur des valeurs du sport, le PGA Tour qui fait à peu près n’importe quoi pour tenter de contrer la désertion de ses stars (les nouveaux designated events, tout aussi ridicules que le Player Impact Program à mon sens)… Les valeurs du sport ont été bafouées à plusieurs reprises cette saison avec cette guerre des circuits qui ne grandit pas notre sport préféré.
Même les quelques épisodes de la série Netflix Full Swing m’ont permis de mieux comprendre que le fric était roi. Même pour ceux qui sont déjà riche à millions.
Lionel : le naufrage de Tiger Woods au Masters
Le voir grimacer de douleurs, déambuler tel un petit vieux sur ce fairway du 17 de l’Augusta National Golf Club, son parcours préféré en Majeur, nous a fendu le cœur. Sincèrement, qui n’a pas été pris aux tripes en assistant au naufrage du plus grand golfeur de ces trente dernières années dans ce Masters 2023 ? Victime d’un terrible accident de voiture en février 2021 à Los Angeles, le Tigre a vu sa blessure à la cheville droite se réveiller, transformant chaque pas en avant en véritable chemin de croix.
Malgré un nouveau cut franchi (le 23e d’affilée à Augusta), l’ancien n°1 mondial a préféré jeter l’éponge avant la reprise du 3e tour interrompu la veille. 29 trous (11+18) en une seule journée (dimanche) auraient été au-dessus de ses forces. Absent tout le reste de la saison, il n’est finalement réapparu sur les fairways qu’au début du mois de décembre, aux Bahamas !
Tiger Woods. Painful to watch. 😬 pic.twitter.com/kMV9WxViQo
— McNeil (@Reflog_18) April 8, 2023
David : la retraite anticipée de Victor Dubuisson
On ne lui demandait certes pas d’attendre 64 ans comme le commun des mortels français. Mais la décision a été douloureuse à entendre avec une retraite du plus talentueux golfeur français de ce 21e siècle… à 33 ans !
Tous ceux qui ont eu le privilège de partager une partie de golf avec le Cannois savent qu’il avait un petit quelque chose en plus. Double vainqueur sur le DP World Tour en 2013 et 2015, Victor Dubuisson avait ébloui le monde entier lors de la finale perdue du WGC-Match Play face à Jason Day, obtenant pour la postérité son surnom de Cactus Kid. Cette même année, il étonnait son partenaire de double Graeme McDowell en étant certainement le meilleur européen lors de la victoire en Ryder Cup face aux États-Unis (16,5-11,5) à Gleneagles (Ecosse). Ces souvenirs semblent lointains, mais le gamin nous a fait rêver. On espère que l’homme va garder la… pêche et on se prend déjà à fantasmer d’un retour au premier plan dans les années à venir…
Dimitri : les USA en Ryder Cup
Avis controversé mais assumé, tout le monde pourra remercier Patrick Cantlay d’avoir sauver l’intérêt de cette édition 2023 de la Ryder Cup à Rome. Si les récents souvenirs de la victoire du Vieux Continent restent doux dans nos mémoires d’Européens, personne n’aura oublié la tristesse de ce début de biennale. La rouste mémorable qu’allait prendre la Team USA n’avait de plus honteux que le niveau de jeu de ses joueurs lors du premier jour de doubles. Il a fallu le « Casquette Gate » du Californien Patrick Cantlay pour réveiller tout le monde, et insuffler un semblant de rivalité pour la fin de la compétition. Par extension, on regrettera donc le manque d’investissement et de préparation de l’équipe américaine pour cette édition… 30 ans que ça dure loin de chez eux !
Nathan : les résultats en dents de scie des Françaises sur le LET
D’un point de vue purement comptable, avec trois victoires, cinq tops 5 et 14 tops 10, le bilan sur le Ladies European Tour en 2023 peut paraître honorable pour le clan tricolore. Mais il est à relativiser.
Les titres ont été remportés par deux membres du LPGA (Céline Boutier à Evian et au Women’s Scottish et Pauline Roussin-Bouchard à l’Aramco Team Series Singapour). Joueuse également du circuit américain, Céline Herbin a glané deux podiums sur les cinq tops 5.
Anne-Charlotte Mora a été la seule habituée du LET à réellement briller cette saison en finissant 35e de l’ordre du mérite (deux fois troisième). Derrière, Nastasia Nadaud et Emma Grechi se sont tout juste classées dans le top 60 de la Race, juste devant Agathe Sauzon (63e). Anne-Lise Caudal s’est sauvée lors de la finale (invitée pour l’épreuve) malgré une cinquième place en Finlande. Porté par Pauline Roussin-Bouchard, on espère mieux du clan français en 2024 !
Francois : la perte du droit de jeu d’Alex Levy après 11 ans sur le circuit
Malgré ses cinq victoires au compteur, Alexander Levy perd ses droits de jeu parmi l’élite européenne en manquant de peu le cut au Qatar Masters, dernier tournois de la saison régulière de la Race to Dubaï. L’attachant Varois de 33 ans garde la tête haute et espère jouer une vingtaine de tournoi en bénéficiant de quelques invitations. Sa catégorie 19 sur le DP World Tour va l’obliger à concilier tournois du Challenge Tour et épreuves du DP World Tour avec l’espoir d’en “planter un” comme il dit.