Votre caractère fait votre destinée… donc faites bien attention au vôtre, de caractère! Prenez soin de voir les choses du bon côté pour que les rebonds vous soient le plus souvent positifs. Comme Cam Smith ou le grand Jack Nicklaus, ou encore notre championne Patricia Meunier-Lebouc, lors de votre visualisation, imaginez toujours le putt rentrer, n’en déplaise aux grenouilles. Petite leçon d’hyper bienveillance avec vous-même.
« Le trou 11 s’appelle « Les grenouilles », car c’était une initialement zone marécageuse où on laissait très peu d’eau, » explique Hubert Chesneau, l’architecte de L’Albatros. C’est donc un par 3 où il fallait franchir la mare sous les croassements moqueurs. Beaucoup estiment, depuis qu’il a été repensé en 2016, avec la nouvelle berlinoise et les nouveaux bunkers à l’arrière du green, que c’est devenu le « trou signature » de l’Albatros. Hubert n’aime pas l’expression.
À L’IMAGE DE PML
Patricia Meunier-Lebouc a repris la compétition en 2019 sur le circuit Senior américain, après dix années d’interruption dues à ses nombreuses opérations du dos. L’occasion d’une nouvelle aventure, de partager de nouvelles émotions avec Antoine, son mari et coach. Peut-on avoir gagné un Majeur et être encore stressé, avoir mal au dos et rater des coups faciles ? Oui. Patricia est une femme exceptionnelle, mais elle reste humaine, avec ses faiblesses. Ses bogeys sur le parcours, elle les accepte, pour mieux, à la fin, ne garder que la joie, le positif, les birdies.
Au départ, j’étais bien sûr un peu rouillée, surtout mentalement.
Patricia Meunier-Lebouc
L’histoire du retour de Patricia à la compétition est particulièrement édifiante pour nous, amateurs effrayés par l’enjeu d’une partie dominicale qui pourtant, somme toute, n’intéresse que nous…
Patricia Meunier-Lebouc : « J’ai repris la compétition en 2019, poussée par une amie, Jane Blalock, qui voulait que je sois sa partenaire lors d’un tournoi en double. Ça s’est bien passé. Dans la foulée, Antoine en a profité pour m’inciter à m’inscrire au LPGA Senior Women Championship, un Majeur senior ! C’était un vrai challenge pour moi, après dix ans d’arrêt ! J’avais certes coaché beaucoup de golfeurs pendant cette période, dont les équipes de France Dames, mais je n’avais plus vraiment joué au golf, hormis quelques parties avec des copains de temps en temps…
Antoine, lui, est un joueur, il est toujours prêt à partir vivre des expériences nouvelles. Moi, j’ai besoin de me sentir prête avant une compétition, de contrôler un minimum mon jeu… et je trouvais que je n’avais vraiment pas assez de temps pour me préparer. Il m’a convaincue d’essayer ; j’ai donc établi un nouveau plan d’action avec lui comme coach et cadet. Et ça a été extraordinaire ! Une superbe expérience – même si ce n’est pas en quinze jours qu’on refait le monde ! Ça nous a ramenés dans le passé, à une époque de notre vie qu’on aime tous les deux, il y a vingt ans…
Au départ, j’étais bien sûr un peu rouillée, surtout mentalement. Quand on donne de l’importance à un tournoi, c’est fou comme on peut être stressée ! Je me sentais plus stressée qu’au départ du 1 en Solheim Cup, ce qui n’est pas peu dire ! Au bout de neuf trous, j’étais à +6 !!! [Elle souffle fort.] C’était très dur. Alors les questions fusent : « Qu’est-ce qui se passe ? » Je suis déçue. Je ne me sens pas bien… »
CONTINUER À AVANCER
Il y a forcément un moment où les flux s’équilibreront
« Mais les stratégies que j’avais su mettre en place durant toutes mes années de compétition ont heureusement fini par revenir. Grâce au soutien d’Antoine et à quelques techniques de respiration, j’ai fini par réguler tout ça. Je me suis dirigé vers le Tee 10 avec cette conviction que la seule solution, là, maintenant, c’était de continuer à avancer en me concentrant uniquement sur ce que j’avais à faire pour mieux gérer mon émotion… Une bonne inspiration et puis : « Allez, un coup à la fois, on prend les fairways. Un coup à la fois, on prend les greens. Un coup à la fois, on putte. » J’ai réussi à me stabiliser comme ça. La tranquillité est revenue. Et sur les trois derniers trous, j’ai eu ce que j’appellerai “la récompense” en faisant birdie aux 16, 17 et 18 !
Ce jeu est juste fantastique ! S’il n’y avait pas eu les neuf premiers trous difficiles, finalement, les trois derniers n’auraient pas eu la même saveur. Les choses sont ce qu’elles sont.
Si je dois encaisser, j’encaisse, en espérant que ça tourne. Et si je continue à faire ce que je peux, à m’occuper de moi, de mon état d’esprit, à accepter de vivre ce que j’ai à vivre, il y a forcément un moment où les flux s’équilibreront. J’ai fini par retrouver mes automatismes. Pof ! Jouer le coup. Pof ! Finir le trou. Aller au trou suivant. Ma façon de marcher, ma routine, tout est revenu pour recréer cet élan qui me permet d’entrer dans l’action sans parasites. C’est fantastique : on a tout ça à notre disposition et on ne s’en sert pas assez. »
Hyper bienveillance
La clé, c’est d’accepter ce qui nous arrive
« Comme je joue beaucoup moins au golf qu’il y a vingt ans, évidemment, mes attentes sont moins hautes. Avant, j’oubliais les mauvais coups, car je n’avais pas d’énergie à perdre. Maintenant, comme je joue moins, quand je fais birdie, je le savoure, je le vis, et je le garde précieusement avec moi. J’arrive à ne garder que le meilleur et oublier le reste sans effort.
À la sortie du confinement, j’ai fait une partie avec mon mari et Adrien Pendaries [l’un des meilleurs espoirs français qui vit aux États-Unis, comme Pauline Roussin-Bouchard]. Je lui disais combien, plus que la technique qu’ils ont tous, c’est l’état d’esprit, cet état d’être positif, qu’on arrive plus ou moins à développer, qui est la clé de la réussite.
Le travail, la détermination, tu dois l’avoir, mais c’est la façon dont tu gères la performance, tes réactions, la façon dont tu te perçois, ta confiance en toi, qui va faire la différence. Souvent, perfectionnistes, on est trop exigeant avec soi-même, surtout les sportifs de haut niveau : ce n’est jamais assez bien. C’est un risque !
Sans s’aveugler ni se mentir ou se chercher des excuses, il faut être bienveillant avec soi-même, parce que l’on sait les efforts qu’on a fournis et qu’on sait qu’on ne baissera pas les bras ni la tête face à l’adversité. On prend les choses, on les accepte. Il faut développer sa capacité à être hyperpositif, hyperbienveillant avec soi-même. Il faut engranger du positif, du positif, du positif. Dépasser les frustrations.
La clé au golf, c’est évidemment d’avoir un haut niveau d’exigence, mais d’accepter aussi, à chaque moment, ce qui nous arrive, d’accepter sans résister, sans perdre d’énergie, ce qui vient comme une information qui va nous permettre de progresser. »
VOUS AVEZ DÉJÀ RÉUSSI
Petit exercice de renforcement positif : rappelez-vous trois choses positives que vous avez déjà réussies alors que vous aviez peur bleue de ne pas être à la hauteur, et sur ces trois choses, répondez aux questions QQOQCCP (qui, quoi, où, quand, comment, combien, pourquoi). Souvenez-vous de vos sensations, de vos pensées, de vos émotions avant, pendant, après…
– Comment pourriez-vous reproduire ces trois choses ?
– Seriez-vous prêt à revivre les émotions de vos plus belles années ?
– Avez-vous le cœur suffisamment accroché pour un nouveau départ ?
L’ALBATROS, PARCOURS DE VIE
Cet article est un extrait digest de l’ouvrage L’Albatros parcours de vie*
Quel que soit votre niveau (du débutant au pro), n’hésitez pas à contacter Jean-Christophe Buchot, coach en stratégie et optimisation des performances, pour des accompagnements spécifiques : jcbuchot@albatros-coaching.fr
* L’Albatros, parcours de vie, aux éditions Amphora, par JCh Buchot, avec le soutien de la ffgolf. Plus d’infos sur : albatros-coaching.fr
Précédemment
Votre progression dépend de votre approche stratégique et psychologique sur le parcours, c’est pourquoi nous vous invitons à considérer chaque parcours de golf comme un voyage initiatique. Et ce voyage, nous vous proposons de le faire sur le parcours mythique du Golf national, l’Albatros, en retrouvant ici les épisodes précédents :
Précédemment
Votre progression dépend de votre approche stratégique et psychologique sur le parcours, c’est pourquoi nous vous invitons à considérer chaque parcours de golf comme un voyage initiatique.
Et ce voyage, nous vous proposons de le faire sur le parcours mythique du Golf national, l’Albatros, en retrouvant ici les épisodes précédents :
Épisode 1 : EN AVANT – Prendre son élan
Épisode 2 : L’APPONTAGE – Trouver sa mission
Épisode 3 : LE MÉRANTAIS – Trouver son élément
Épisode 4 : CHATEAUFORT — Trouver sa force
Épisode 5 : PLEIN GAZ – Trouver sa passion
Épisode 6 : MAÏS ET COLZA – Trouver ses racines et ses ailes
Épisode 7 : LE DROMADAIRE – Devenir heureux avec son Je.u
Épisode 8 : GREEN-KEEPER — Devenir compétent inconscient
Épisode 9 : VENT DEBOUT — Jouer en mode sans échec
Épisode 10 : LA MARE AUX FOULQUES – Mieux se préparer pour aller plus loin
Cet article est un extrait digest de l’ouvrage L’Albatros, parcours de vie*
Quel que soit votre niveau (du débutant au pro), n’hésitez pas à contacter Jean-Christophe Buchot, coach en stratégie et optimisation des performances, pour des accompagnements spécifiques : jcbuchot@albatros-coaching.fr
©JCH.BUCHOT – 2022